Après huit mois de travaux, le musée de Tanger a retrouvé de sa superbe et a rouvert ses portes après avoir été rénové. Le magazine marocain TelQuel l’a visité pour vous. Profitez-en…
Tanger, 10 heures du matin. On a rendez-vous avec l’histoire et avec Brahim Salimi, le conservateur du Musée de la Kasbah et des cultures méditerranéennes, qui nous accueille à l’entrée des lieux. À l’intérieur, quelques peintres s’affairent encore pour les dernières finitions. C’est qu’à quelques jours de la réouverture, la tension est à son comble. Fermé depuis novembre 2015, le bâtiment a fait l’objet d’une rénovation, réalisée dans le cadre de la stratégie de la Fondation nationale des musées en vue de mettre à niveau l’ensemble des musées du Maroc. “Huit mois, c’est un record au vu de tous les travaux qui ont été réalisés”, s’enthousiasme le conservateur, qui s’improvise notre guide. Un accès pour les personnes handicapées a été aménagé. Les plafonds restaurés, la disposition des œuvres revue, le parcours des visiteurs repensé, tout le concept du lieu a été retravaillé. Et ça saute aux yeux dès que l’on pénètre dans l’enceinte du palais et que l’on replonge dans ses trois siècles d’âge.
Plongée dans l’histoire tangéroise
Le bâtiment qui abrite le musée, situé vers la porte de la Kasbah, date du XVIIe siècle. C’est Ahmed Ben Ali, fils du caïd Ali Ben Abdellah El Hamani Errifi, qui l’occupait, après avoir chassé les Anglais de Tanger, en 1684. Renommé ensuite Dar El Makhzen, le lieu sera le centre de l’exercice du pouvoir local. Passé les grandes portes en bois, on pénètre dans la salle de trésorerie du palais où trônent les lourdes caisses en bois de cèdre renforcées de ferrures. Ces anciens coffres étaient utilisés par les autorités locales pour conserver les objets de valeur. D’une pièce à l’autre, le décor change, on passe de la salle à la coupole dodécagonale à celle où trônent des vases, des outils et des armes qui retracent l’histoire du pays, des premières traces de l’homme, en passant par la romanisation, l’islamisation de Tanger, puis à l’occupation portugaise et enfin à la libération de Tanger par les Alaouites (sous Moulay Ismaïl). Les fiches descriptives sont là pour expliquer aux visiteurs le contexte de chaque objet. Dans un autre espace, la disposition des objets est revue. Après avoir été présentée selon la chronologie historique, cette fois-ci c’est en fonction du thème que le visiteur parcourt l’histoire de la ville du détroit. On découvre alors la riche activité commerciale qu’a connue Tanger, mise en relief par la grande carte du monde élaborée par Charif Al Idrissi, où l’on peut suivre les grands flux commerciaux et leurs routes à travers la Méditerranée.
Dans un tout autre registre, on découvre les tombeaux et rites funéraires ainsi que les moyens utilisés durant les derniers siècles pour inhumer les dépouilles. Tombe, simple coffre ou encore stèles de rocher entourant le défunt, sont offerts aux yeux du visiteur.
En plus de la collection permanente du musée, des expositions temporaires sont prévues. Pour l’ouverture, les curieux pourront admirer la collection du consul honoraire du Maroc en Suisse, qui présente sabres et couteaux, appartenant à l’histoire millénaire de Tanger. “Le musée pourrait également servir à accueillir des conférences ou des activités diverses”, précise le conservateur des lieux. Tout un programme.
Cet exemplaire unique du Coran, à la calligraphie naskhi (écriture cursive simple) et à l’encre noire, date du XVIIIe siècle.
Pour expliquer les traditions qui entourent les rites funéraires, le musée présente dans un ancien coffre les restes du squelette d’un enfant tel qu’il avait été inhumé.
Le jardin du palais, appelé Riad Al Mansour, prévoit d’abriter une cafétéria avec vue sur la baie de Tanger, en plus d’activités diverses, comme des spectacles.
Le Musée de la Kasbah et des cultures méditerranéennes occupe depuis 1922 le palais Dar El Makhzen à l’entrée de la Kasbah tangéroise.
Les anciennes cuisines du palais, sont consacrées aux activités commerciales de Tanger. On peut admirer, au centre de la salle, une mosaïque réalisée dans les années 1940.
Dès l’entrée, dans la salle de la trésorerie, on découvre les coffres en bois qui étaient destinés à abriter les recettes des impôts, les armes ou l’argent collecté.
Le visiteur peut admirer à son aise les minutieuses décorations arabo-andalouses qui ornent plusieurs sièges d’apparat de différents siècles passés.
Le musée présente de très remarquables armes anciennes qui témoignent du passé tumultueux de la ville du détroit.
Ce musée patrimonial et archéologique de la Kasbah situé dans un palais daté de 1737-1738 est un des rares lieux historiques préservé et entretenu de la ville du Détroit. Il règne dans ce lieu une grande beauté et une belle quiétude.
Musée d’Al Kasbah
Sahat El Kasba Tanger
Tél. : (+212) 539-91-20-92
Par Soufiane SBITI – Photos de Y. TOUMI
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