samedi 29 avril 2017

Voici une déclaration de l’écrivain Tangérois Tahar Ben Jelloun qui adresse une lettre à Emmanuel Macron via Le Point. Il met en garde le candidat d’En marche ! : face à une Marine Le Pen prête à tout pour l’emporter au second tour, il doit s’adresser aux plus démunis.

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Cher Emmanuel Macron,

À présent, le temps est venu de passer d’un personnage à un autre. Du coup, je me mets au vouvoiement. Il fut une époque où je vous voyais emprunter les chemins d’une grande, d’une immense ambition. Nous nous retrouvions de temps en temps à Terra Nova ou dans les bureaux de notre ami Henry Hermand. Lui, l’entrepreneur, l’ancien compagnon de route de Mendès France et l’ami intime de Michel Rocard, était fier de vous avoir découvert. Il racontait votre rencontre comme une chance dans sa vie et aussi dans la vôtre. Nous nous sommes retrouvés au moment de ses obsèques, en novembre dernier. J’ai su que sa dernière pensée fut pour vous.

Je me souviens de l’époque où vous étiez chez Rothschild. Vous aviez deux téléphones portables et deux cartes de visite. Vous étiez toujours habillé serré, pas de costume large pour laisser passer le vent ou le hasard. Vous avez gardé le même style, un peu sec, élégant, mais sans fantaisie. Peut-être que cela fait partie de votre jardin secret et que vous le gardez jalousement fermé.

Aujourd’hui, avec force et une belle énergie, avec courage, vous avez réussi à atteindre le sommet. Mais attention, rien n’est acquis, rien ne sera facile. Nous ne sommes pas en 2002. Le FN a grossi, a ratissé très large. Il a effacé les petites phrases nauséabondes. Il a fait de la chirurgie esthétique. Il a su s’adresser aux plus démunis. Il prétend parler au nom du peuple. Mais le peuple est aussi à vous. Il faudra le convaincre de vous suivre et de vous donner les suffrages dont vous avez besoin.

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Attention, Marine Le Pen ne reculera devant rien, utilisera sans vergogne les thèmes de l’immigration, de l’insécurité et de la précarité pour rafler des voix. Un de ses militants, Jean Messiha, un Égyptien naturalisé français, assimile sur son compte Twitter « les 5 millions de musulmans » au « terrorisme » et affirme que « l’islam est incompatible avec la République ».

La France qui va bien votera pour vous. Elle vous est acquise. En revanche, la France qui souffre, celle des bas salaires, celle laissée pour compte par les différents gouvernements qui se sont succédé depuis trente ans, cette France, il va falloir lui parler, choisir les mots, savoir lui tendre la main et lui dire simplement comment vous pensez résoudre ses problèmes une fois élu. Soyez encore plus concret.

Marine Le Pen prétend représenter cette France-là. De quel droit sera-t-elle celle qui donne de l’espoir ? Évidemment, elle ne leur dit pas l’ampleur de la catastrophe que ses projets économiques entraîneraient pour le pays si elle était élue. C’est à vous de démonter son système, de démontrer que ce qu’elle dit repose sur des mensonges, sur des calculs faux, sur des bilans faussés. C’est à vous de briser la jolie vitre derrière laquelle elle apparaît de plus en plus souriante parce qu’on lui a dit qu’il fallait sourire pour ne plus faire peur. Les mauvaises odeurs, les idées néo-fascistes, les gros bras prêts à casser les anti-front, la vraie nature de ce parti sont mis à l’écart, tenus loin des médias, attendant le moment pour sortir et exploser.

Vous avez une dizaine de jours pour vous occuper de la France qui a voté Le Pen ou Mélenchon. Il faudra être clair et direct. Il faut qu’on sente que votre ambition est avant tout celle d’une France nouvelle, une France juste, fraternelle, mettant l’intérêt de la nation au-dessus de tous les autres intérêts. Sortez de votre costume trop bien taillé. Allez vers les gens (comme vous l’avez fait à l’usine Whirlpool) et dites ce que vous pouvez humainement faire. Votre sincérité est votre arme. Votre force vient du peuple. C’est à ce peuple que vois devez vous adresser avec humilité et vérité.

Enfin, quand vous serez élu, ayez la victoire modeste. Pas de soirée bling-bling. Vous devrez faire un audit de la France et venir présenter le résultat aux Français en leur disant : « Voici l’état dans lequel je trouve notre pays. Nous allons tous travailler, sans parti pris, sans préjugé. J’aurai besoin de toutes les bonnes volontés pour redresser le pays, son économie, sa culture, son rayonnement, sa présence au monde dans un esprit d’ouverture et de tolérance. »

Vous n’aurez plus une minute à vous. Vous ne pourrez plus aller boire un café sur une terrasse ensoleillée. Mais prenez le temps de lire, beaucoup lire, pour rester curieux, c’est-à-dire jeune avec la noblesse d’une belle ambition.

Par Tahar Ben Jelloun
Publié le 28/04/2017 à 15:13 | Le Point.fr

 

 

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vendredi 28 avril 2017

Le 21ème édition du Salon International de Tanger des Livres et des Arts se déroulera du 3 au 7 mai 2017 au Palais des Institutions Italiennes autour du thème « Quelle liberté pour la jeunesse ? »

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Le Salon International de Tanger des Livres et des Arts revient pour une nouvelle édition dédiée à la jeunesse. Ecrivains mais aussi sociologues, philosophes et artistes, venus de France et du Maroc, seront invités à partager leur regard sur la jeunesse et les défis qui lui sont liés.

Comment la jeunesse s’inscrit-elle dans son époque ? Quels sont les moyens de son émancipation et de sa résistance ? Comment peut-elle s’engager pour le monde de demain ? … Autant d’espaces de réflexion à investir pour rappeler l’importance de sa liberté et le pouvoir de son audace.

Tables rondes, concerts, spectacles, cinéma, lectures ou encore ateliers rythmeront ces 5 jours durant lesquels cette jeunesse – forte, déterminée et pleine de promesses – sera aussi appelée à faire entendre sa voix.

Fouad Laroui, Tahar Ben Jelloun, Sapho, Marcus Malte, David Foenkinos, Abdellah Taïa, Jean Birnbaum ou encore Hicham Lasri seront au rendez-vous de cette 21ème édition.

« Chaque année, le Salon international de Tanger des livres et des arts s’affirme et se confirme comme l’un des rendez-vous phares des amoureux des mots et du livre, mais également de l’art dans son acception la plus large. » Africultures.com

programme2017

Programme de la 21e édition du Salon International de Tanger.

  • MERCREDI 3 MAI
    – 17h00 : Ouverture
    – 18h00 : Conférence inaugurale Par Cynthia Fleury
    – 19h30 : Vernissage de l’exposition « Éternelle jeunesse ». Commissariat : Rita Alaoui / Galerie Delacroix
  • JEUDI 4 MAI
    – 10h00-12h00 : Portrait de la jeunesse – Quelle réalité sociale et psychologique derrière la jeunesse / les jeunesses ?
    Avec Ghizlane Benjelloun, Sophia Akhmisse, Zakaria Kadiri, Mercedes G. Jiménez Alvarez. Modération : Abdellah Tourabi
    – 13h30 : Lecture – Nous sommes, d’Eric Valentin
    – 14h30-16h30 : Une jeunesse en mal de repères – La tentation de la radicalisation
    Avec Hicham Houdaïfa, Rachid Benzine, Ahmed Ghayet. Modération : Murtada Calamy
    – 16h30-18h30 : Une jeunesse en quête de sens – Les jeunes générations face à leur avenir
    Avec Hicham Lasri, Jean Birnbaum, Vincent Cespédès. Modération : Hinde Taarji
    – 18h00 : Lecture-spectacle – Lettres à Nour, de Rachid Benzine
    Avec Rachid Benzine et Delphine Peraya
    – 19h00-20h30 : Conférence dialoguée
    Avec Tahar Ben Jelloun et Jean Birnbaum. Modération : Melanie Frerichs-Cigli
    – 21h00 : Concert d’Hindi Zahra
  • VENDREDI 5 MAI
    – 10h00-12h00 : De la réalité au virtuel – La question de l’identité numérique
    Avec Fanny Georges, Mohammed Ennaji, Dominique Wolton, Monique Dagnaud. Modération : Abdellah Tourabi
    – 10h00-14h00 : Concours de lecture Plaisir de Lire
    – 12h00-13h00 : Le fauteuil de Driss Jaydane – Rencontre-interview de la jeunesse
    – 14h30-16h30 : L’éducation des jeunes – Dans le respect de l’autre et l’égalité entre tous
    Avec Vincent Cespédès, Mounia Benchekroun, Mohamed Nedali, Kamal Hachkar. Modération : Lamia Berrada-Berca
    – 16h30-18h30 : S’individuer – La construction identitaire : entre conformisme et affirmation de soi
    Avec Mehdi Alioua, Bahaa Trabelsi, Cynthia Fleury, Hicham Bouzid, Sanaa El Aji. Modération : Hinde Taarji
    – 19h00-20h30 : Conférence dialoguée
    Avec Abdellah Taïa et de jeunes Tangérois
    – 21h00 : Concert de Hoba Hoba Spirit
  • SAMEDI 6 MAI
    – 10h00-12h00 : Engagement et création – L’art comme voie / voix de résistance
    Avec David Foenkinos, Sapho, Mohamed Hmoudane, Amine Hamma, Dominique Caubet. Modération : Jihane Bougrine
    – 14h00 : Passerelle slam
    – 14h30-16h30 : Raconter le chemin vers l’âge adulte – Parcours et romans d’initiation
    Avec Marcus Malte, Réda Dalil, Mohamed Kacimi, Maï-Do Hamisultane Lahlou, Yasmine Chami. Modération : Lamia Berrada-Berca
    – 16h30 : Lecture-rencontre : Lettres à un jeune Marocain
    Avec Abdellah Taïa, Rachid Benzine, Mohamed Hmoudane, Sanaa El Aji et de jeunes Tangérois. Modération : Mélanie Frerichs-Cigli
    – 19h00-20h30 : Conférence dialoguée
    Avec Marcus Malte et David Foenkinos. Modération : Adil Hajji
    – 21h00 : Nuit du cinéma
    – A peine j’ouvre les yeux, de Leyla Bouzid
    – Hedi, de Mohamed Ben Attia
    – Focus – Nuit du cinéma : coup de projecteur sur l’œuvre du réalisateur Hicham Lasri avec la projection de son film The End et de plusieurs de ses productions
  • DIMANCHE 7 MAI
    – 11h00-13h00 : La jeunesse et l’esprit du monde – Quel dialogue entre la jeunesse et son époque ?
    Avec Hisham Aïdi, Hicham Lasri, Karim Miské, Ahmed Ghayet, Amina Mourid. Modération : Murtada Calamy
    – 13h00 : Bal de clôture

Programme des lectures  et des rencontres.

En parallèle des tables rondes, des lectures et rencontres seront également au programme du salon pour découvrir de jeunes porteurs de projets culturels, écouter de la poésie ou encore approfondir l’œuvre d’un auteur.

  • JEUDI 4 MAI
    – 13h30 : Les actions du Conseil de la Communauté Marocaine de l’Etranger (CCME) en faveur des jeunes Marocains de l’étranger. Avec Youssef Haji
    – 15h30 : Rencontre avec Mohamed Sammouni autour de son livre Les Masques de la radicalisation (en arabe)
  • VENDREDI 5 MAI
    – 14h00 : L’écriture entre deux cultures
    Avec Karim Alrawi, Mabrouck Rachedi, Eleni Sikelianos. En partenariat avec la Légation américaine de Tanger
    – 15h00 : Rencontre autour du genre et de la sexualité avec Sanaa El Aji
    – 20h00 : Lecture musicale avec Sapho
    Et aussi… rendez-vous au Théâtre Darna, à 17h00 pour une représentation théâtrale de Nous sommes, d’Eric Valentin puis une rencontre avec Hicham Houdaïfa.
  • SAMEDI 6 MAI
    – 11h00 : Rencontre – Hommage à Mohamed Arkoun autour de Lectures du Coran
    Avec Touria Yacoubi Arkoun, Abdelkader Retnani, Mohammed Ennaji
    – 12h30 : Remise du Prix Gutenberg
    – 15h00 : Lecture du Centre International de Poésie Marseille (cipM)
    Avec Anne Malaprade, Pascal Poyet.
    – 16h00 : Rencontre La vie philharmonique. De quelle sagesse l’art est-il porteur ? avec Vincent Cespédès
    – 18h30 : Lecture de Je n’étais pas là, de Philippe Guiguet-Bologne par Delphine Mélèse
    – 19h30 : Présentation de nouveaux projets culturels tangérois
    Avec le Festival Haraka, Mahal Art Space, Spectacle pour tous, Dabateatr et Think Tanger

Pour consulter la Brochure du salon.

> cliquez sur la couverture

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lundi 24 avril 2017

Jean Luc Mélenchon, l’enfant du pays, né à Tanger le 19 août 1951 est en tête du premier tour des élections présidentielles 2017 avec 281 voix, 32,33 % sur un total de 869 suffrages exprimés devant Emmanuel Macron, 2e position avec 236 voix 27,17 %.

Melenchon-Macron

François Fillon, 3e position avec 202 voix, 23,24 %.

Benoit Hamon, 4e position avec 83 voix, 9,55 %

Marine Le Pen, 5e position avec 31 voix, 3,57 %

Le total des inscrits est de 1799 inscrits, votants : 878, exprimés: 869

avec une abstention de 51,19 %. Les français de Tanger ne se sont pas beaucoup mobilisés…

Au revoir Monsieur Mélenchon, nous attendons le deuxième tour avec impatience entre Macron et Le Pen… Suspense, suspense…

 

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jeudi 20 avril 2017

Pour la première fois Yannick Haenel viendra rendre visite aux Tangérois le vendredi 28 avril prochain à 19h à la librairie les Insolites créée et animée par Stéphanie Gaou.

Vous n’avez peut-être jamais entendu parler de lui, c’est normal. Les plateaux télé l’horripilent, l’exhibition médiatique aussi.

Et pourtant, il a maintes fois remporté des prix littéraires et mène une carrière exigeante depuis de nombreuses années au sein de Gallimard et dont tout le monde peut profiter.

Il prône l’intempérance, la folie douce, la grande superbe, il chante l’Italie, l’amour, la liberté des mots, l’inconstance, la désobéissance civile, la beauté sensuelle des femmes et des oeuvres d’art, les révolutions pacifiques et rafraîchissantes. Il n’aime rien moins que la mièvrerie, la soumission, le manque de fantaisie, l’immobilisme, la fin du sens dans le langage…

C’est un des plus grands auteurs contemporains.

yannick Haenel

Nous avons joint Yannick Haenel pour lui poser quelques questions avant son arrivée à Tanger…

Propos recueillis par Paul Brichet

Quel est votre lien avec Tanger ? Est-ce la première fois ?
C’est la première fois. Mon lien avec Tanger est avant tout « culturel » et, hélas, exclusivement occidental (du moins pour le moment) : il est lié, pêle-mêle, à des rêveries liées aux ports, aux romans d’espionnage et au caractère cosmopolite d’une telle cité ; aux anecdotes concernant Burroughs et Kerouac ; à leurs « promenades prophétiques » dans cette ville, comme ils les appelaient ; aux photos de Beckett évoluant dans les rues de la ville en short, avec sa maigreur de héron ; au labyrinthe du Festin nu, que j’imagine fidèle au labyrinthe de la vieille ville ; aux nuits d’Only lovers left alive, le film de Jim Jarmusch. Bref, un lien aussi imaginaire que chargé !

Pourquoi venez-vous à Tanger et aux insolites ?
Parce que l’invitation de quelqu’un comme Stéphanie Gaou ne se refuse pas : j’ai senti tout de suite, rien qu’en allant sur son site, que sa librairie est un véritable lieu. Une « chambre à soi » qui serait en même temps un monde. Une ouverture.

De quoi allez-vous parler aux insolites ou de quoi avez-vous envie de parler ?
J’aime bien laisser être le temps et l’occasion, donc je ne sais pas. Et en même temps, je me dis que nous allons sans doute parler (je dis « nous » parce que je viens pour partager, dialoguer, écouter), nous allons parler forcément de la liberté, du sacré et du vide, qui sont pour moi trois approches de la poésie. Le vide qui est le contraire de la société, et nous fait respirer. Le sacré qui est le contraire de la religion, et nous éclaire chaque détail du monde. La liberté qui est le refus de la barbarie et de la connerie, et nous guide.

Après « Je cherche l’Italie » quel est votre nouveau projet littéraire ?
Je viens de finir un roman qui s’intitule « Tiens ferme ta couronne », il sortira en septembre.

Tanger pourrait-il vous inspirer ?
J’espère. Je vais en tout cas me laisser faire !

Vous sentez-vous proche du monde arabo-musulman ?
Oui, de son histoire et de sa poésie.

Voici ce qu’il écrit (en antipasti)…:

« Le bonheur est semblable aux nuits blanches, quand la fête est plus forte que le sommeil. On ne s’initie à rien d’autre qu’au fait de vivre. » extrait de « Je cherche l’Italie »

Vous êtes vernis. Venez le 28 avril 2017 à 19h : Yannick Haenel sera tangérois quelques heures…

Librairie les insolites
28, rue Khalid Ibn Oualid
Tanger

A propos de Yannick Haenel

yannick-haenel-portraitYannick Haenel est fils de militaire. Il fait ses études au prytanée national militaire de La Flèche et au lycée Chateaubriand de Rennes.
À partir de 1997, il codirige la revue Ligne de risque avec François Meyronnis. Il enseigne le français jusqu’en 2005 au lycée très littéraire La Bruyère à Versailles.
Il publie plusieurs romans, dont Introduction à la mort française et Évoluer parmi les avalanches, un essai sur les tapisseries de La Dame à la licorne : À mon seul désir.
Il codirige deux volumes d’entretiens avec Philippe Sollers : « Ligne de risque » et « Poker ».
En 2007, il publie dans la collection L’infini, dirigée par Sollers, Cercle (éd. Gallimard), roman qui reçoit le prix Décembre et le prix Roger-Nimier.
Une polémique l’oppose en 2007 à Alina Reyes, l’une accusant l’autre de plagiat.
En 2008-2009, Haenel est pensionnaire à l’Académie de France à Rome – Villa Médicis.
En 2009, il reçoit le prix Interallié et le prix du roman Fnac pour Jan Karski. Ce livre comporte trois parties :
– La première partie est directement inspirée du film Shoah de Claude Lanzmann, où Karski est interviewé.
– La deuxième partie résume en environ 80 pages le témoignage de Karski publié en anglais en 1944 sous le titre Story of a secret state.
– La troisième partie met en scène les sentiments de Karski et rapporte des dialogues qui sont présentés par l’auteur comme une fiction.
Claude Lanzmann publie une critique vigoureuse du roman dont il qualifie la troisième partie de « falsification de l’histoire ». Il reproche à Haenel d’avoir plagié les dialogues de son film sans en avoir demandé l’autorisation. Philippe Sollers, qui dirige la collection L’Infini chez Gallimard, précise qu’il a soumis à Lanzmann l’épreuve du roman avant publication, ce que Lanzmann a toujours nié. Haenel répond en revendiquant la liberté du romancier.
Yannick Haenel est chroniqueur pour le magazine de littérature et de cinéma Transfuge depuis 2010 et à Charlie Hebdo depuis la reprise de la publication après les attentats de janvier 2015.

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jeudi 13 avril 2017

Rencontre avec Hicham Houdaïfa aux insolites à l’occasion de la sortie de son livre « Extrémisme religieux » le samedi 15 avril à 19h.

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Hicham Houdaïfa est né en 1969 à Casablanca. Journaliste depuis 1996, notamment au Journal Hebdomadaire et aujourd’hui à la Vie Economique, il a essentiellement travaillé sur des sujets sociétaux : droits des femmes, migration société civile. Il est co-fondateur avec Kenza Sefrioui de la maison d’édition « En Toutes Lettres » et dirige la collection « Enquêtes ».

extrémisme religieuxIl est l’auteur de « Dos de femme, dos de mulet,  les oubliées du Maroc profond », 2015, finaliste du prix Grand Atlas 2015 ainsi que de l’ouvrage, « Extrémisme religieux, plongée dans les milieux radicaux du Maroc », 2017, qu’il viendra présenter à Tanger le 15 avril 2017 à partir de 19.00

 

Librairie « Les insolites »
28, rue khalid ibn oualid, ex-velasquez
Tanger

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lundi 10 avril 2017

Connu pour être la référence des nationalistes marocains, le discours de Tanger, prononcé par Mohammed V le 10 avril 1947 dans les jardins de la Mendoubiya, n’est pas aussi radical que l’historiographie officielle le laisse entendre.

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Le lundi 10 avril, les Marocains commémorent le 70e anniversaire du « discours de Tanger ». Le 10 avril 1947, le sultan Sidi Mohammed Ben Youssef s’était rendu à Tanger, alors zone internationale. Il choisit le jardin de la Mendoubiya, bâtiment où siégeait jadis l’équivalent du ministère des Affaires étrangères du Makhzen, pour prononcer un discours historique, où il réclama, sans toutefois prononcer le terme, l’indépendance de son pays. Cependant, le discours prononcé par le jeune sultan comportait d’autres messages. Telquel.ma liste 5 points soulevés dans le discours rarement évoqués par l’historiographie officielle.

1- Absence du mot indépendance
A aucun moment, Mohammed V n’utilise, dans son discours, le mot indépendance. Sans-doute pour ne pas froisser la France, représentée alors au Maroc par un résident général, Eirik Labonne, réputé libéral.  « Le Maroc désire ardemment acquérir ses droits entiers », s’est-il contenté de dire, tout en ajoutant : « Le peuple qui s’éveille enfin prend conscience de ses droits et suit le chemin le plus efficace pour reprendre son rang parmi les peuples ».

2- Hommage à la France
S’il ne prononce pas le mot indépendance, ce qui se fait encore appelé le sultan Sidi Mohammed a rendu un vibrant hommage à la puissance protectrice. Dans son discours, le sultan alaouite avait exhorté ses sujets à s’inspirer des « Français », ce peuple « épris de cette liberté qui conduisit le pays (le Maroc) vers la prospérité et le progrès ». « Jetez un regard sur le monde civilisé, inspirez-vous de ses sciences et suivez la voie déjà tracée par des hommes qui ont formé la civilisation moderne », s’était-il encore écrié.

3- Thank you America
Bien que suite à la mort d’Eleonore Roosevelt, les Américains n’ont pas tenu leur promesse -formulée lors de la conférence d’Anfa- de rendre l’indépendance aux Marocains, le sultan Sidi Mohammed ne leur en a pas vraiment tenu rigueur, bien au contraire. « J’éprouve beaucoup d’estime et de respect pour les services rendus par la République américaine aux pays arabes, et notamment pour sa participation à la délivrance de l’oppression », a-t-il même déclaré dans son discours.

4- Le sultan panarabiste
A une époque où l’idéal panarabiste avait le vent en poupe, le sultan du Maroc ne dérogeait pas, lui non plus, à la règle. « Il va sans dire que le Maroc , étant un pays attaché par des liens solides aux pays arabes d’Orient, désire naturellement que ces liens se raffermissent de plus en plus, surtout depuis que la Ligue Arabe est devenue un organisme important qui joue un grand rôle dans la politique mondiale », avait-il déclaré, avant d’ajouter : « Les pays arabes ne forment qu’une seule Nation : que ce soit à Tanger ou à Damas, cela ne fait qu’une. J’éprouve beaucoup d’estime et de respect pour les services rendus par la République américaine aux pays arabes, et notamment pour sa participation à la délivrance de l’oppression ». Les temps ont bien changé depuis !

5- Un discours moralisateur
« L’avarice », « l’injustice », « l’ignorance »… autant de maux dans lesquels pataugeait les Marocains et auxquels le sultan Sidi Mohammed s’était attelé à condamner dans son discours de Tanger. « En désertant (la science), nos voies de salut se sont assombries, notre égarement a été à son comble quand nous nous sommes laissés envahir par l’ignorance. […], l’injustice est venue s’installer parmi nous, nos principes se sont transformés en moyens d’oppression privant les hommes de leurs droits sacrés. […]L’avarice, en s’emparant de nos âmes, les a perdues, l’égoïsme, en annihilant nos qualités de cœur, nous a précipités dans la décadence. Nous avons préparé les voies de nos malheurs pour subir les vicissitudes de la dispersion ».

par Réda Mouhsine – Telquel

Discours intégral de S.M. Mohammed V, à Tanger le 10 avril 1947.

Voici la traduction du texte intégral du discours historique prononcé par Sa Majesté Mohammed V dans les jardins de la Mendoubiya à Tanger, le jeudi 10 avril 1947.

 

Les droits légitimes du peuple marocain ne peuvent se perdre et ne se perdront jamais

«Parmi les faveurs divines qui ne sont compensées que par de constantes louanges, se trouve celle accordée à des cœurs animés d’un même idéal, unis par une sincère amitié, et qui vouent toutes leurs actions à Dieu. Tel est le caractère spécifique des croyants dont le Très-Haut a dit : “Ceux qui croient et craignent Allah ont l’heureuse nouvelle de la fidélité en ce monde et dans la vie future. Les paroles de Dieu sont immuables. Cela constitue le vrai bonheur”.
Le croyant se distingue des autres hommes par une fois ardente, un cœur serein, une confiance absolue en Dieu dans toutes ses actions, dans les plaisirs comme dans les tristesses de la vie.
Pénétré des commandements dont le Seigneur lui impose l’exécution, il les accomplit dans la certitude que le Créateur ne laisse jamais une bonne action sans récompense.
Nous n’avons donc qu’à pratiquer le bien, après avoir satisfait au devoir de la croyance pure, pour figurer parmi les créatures fidèles de Dieu le Trés-Haut.
Les Musulmans ont subi les assauts multiples d’une constante adversité. Des calamités de toutes sortes les ont assaillis de tous côtés et ont toujours atteint leur but.

La science qui s’était épanouie parmi nous jusqu’à atteindre son apogée, nous a révélé ses secrets après avoir fleuri dans nos parterres. En la désertant, nos voies de salut se sont assombries, notre égarement a été à son comble quand nous nous sommes laissés envahir par l’ignorance.
La justice avait élu demeure parmi nous, elle s’est répandue dans nos contrée et a été administrée à tout-venant, pour faire profiter tous les hommes de ses avantages. En nous écartant de ses voies légales, l’injustice est venue s’installer parmi nous, nos principes se sont transformés en moyens d’oppression privant les hommes de leurs droits sacrés. Les procédés de bienfaisante humanité s’étaient développés dans nos villes et dans nos campagnes. La générosité bienfaisante s’était épanouie dans nos cénacles.
L’avarice, en s’emparant de nos âmes, les a perdues, l’égoïsme, en annihilant nos qualités de cœur, nous a précipités dans la décadence. Nous avons préparé les voies de nos malheurs pour subir les vicissitudes de la dispersion.
Les coups multiples de l’adversité, non contents d’éloigner les fidèles de l’Orient, le croyant de l’Occident, ont séparé les habitants d’un même pays, qui, pendant longtemps, a été fier de son unité et de son caractère homogène parmi les nations. Séparés de nos frères, éloignés de nos propres foyers que nous ne pouvons regagner par nulle voie, nous avons perdu, par l’inconscience, les plus sacrés de nos droits: l’unité de notre pays, déchirée par les fautes successives que nous avons commises à son égard. Et nous poursuivons ainsi le triste cours de notre malheureuse vie, séparés en faibles tronçons sur tous les domaines d’action. La Providence Nous a heureusement inspiré dans la mansuétude de Sa Miséricorde et Nous a guidé dans la bonne voie du salut en Nous élevant à la dignité de Souverain de ce pays.
Nous avons déployé tous nos moyens pour réparer nos fautes et porter remède à nos malheurs. Nous nous sommes efforcés de montrer les moyens de parvenir au bonheur présent et futur sans jamais nous écarter des principes de notre sainte religion qui a regroupé les cœurs de tous les Musulmans et les a faits battre à l’unisson, qui a poussé les peuples arabes et musulmans à s’aider et à se secourir mutuellement, si bien que les bases de cette ligne qui a renforcé les liens entre tous les Arabes partout où ils se trouvent, a enfin permis à leurs Rois et à leurs chefs, aussi bien en Orient qu’en Occident, d’unifier leur voie et de marcher vers le progrès moral, la grandeur de l’Islam et la gloire arabe.
Nous nous sommes imposé la tâche de regagner notre gloire passée en guidant les âmes, et réconfortant les cœurs, en développant l’intelligence, en éclairant les esprits. Persuadé qu’il n’ y a d’évolution possible pour notre peuple que dans les moyens qui ont contribué à celle de nos Glorieux Ancêtres, Nous avons pris pour but le développement de l’instruction dans ses branches anciennes aussi bien que nouvelles : les âmes de la lumière de la foi et du flambeau de la morale, les dernières pour faciliter l’évolution et l’accession aux moyens de lutter pour l’existence.
C’est ainsi que par la grâce divine les esprits se sont réveillés à l’action vivifiante des excellents résultats de l’éducation aspirant à un mieux-être dans tous les domaines de l’évolution.
Des écoles sont créées pour que les jeunes Marocains y reçoivent les préceptes de la vertu, et nous voyons poindre heureusement l’aube d’un réconfortant succès.

Nous veillons par la grâce divine et par l’effet de sa bonté à l’intégrité du pays, Nous travaillons à la garantie de son brillant et glorieux avenir, et Nous allons à la réalisation de cet espoir qui fera revivre le cœur de chaque Marocain. Il n’est donc que de ne pas s’abandonner au désespoir et de redoubler, au contraire, d’efforts, pour nous acquitter de nos devoirs envers la patrie. Nous devons agir sans cesse afin d’atteindre nos aspirations qui consistent à retrouver nos gloires passées et en acquérir de nouvelles. C’est pour dispenser notre entière sollicitude à toutes les régions du Maroc, en veillant à la réalisation de leurs besoins, que Nous nous sommes déplacé dans tous les sens. Le tour de Tanger est enfin arrivé, et c’est avec un immense plaisir que Nous rendons visite à cette ville chérifienne que Nous considérons comme un point vital de l’Empire Chérifien , comme sa véritable couronne. Parce qu’elle est la porte de son commerce, le pivot de sa diplomatie, l’emblème de ses qualités maîtresses et la plus belle page de son livre d’or construit alors que l’Europe entrait tout juste dans l’histoire des hommes, le Maroc a eu maintes occasions de se montrer fier de son brillant éclat. Le Maroc, comme vous le savez, a pris une part active dans la dernière guerre par ses fils et par tous les moyens dont il disposait, jusqu’à la victoire finale. Aujourd’hui, que tous les peuples réclament des droits compatibles avec les temps modernes, il est juste que le peuple marocain obtienne des droits légitimes et voit se réaliser nos aspirations. Le Maroc tient absolument à avoir dans l’avenir des relations cordiales avec tous les pays qui ont défendu la liberté et qui continuent à défendre sa cause. Le Maroc désire ardemment acquérir ses droits entiers. Il va sans dire que le Maroc, étant un pays attaché par des liens solides aux pays arabes d’Orient, désire naturellement que ces liens se raffermissent de plus en plus, surtout depuis que la Ligue Arabe est devenue un organisme important qui joue un grand rôle dans la politique mondiale.
Le peuple qui s’éveille enfin prend conscience de ses droits et suit le chemin le plus efficace pour reprendre son rang parmi les peuples. Mais, s’il est vrai que c’est en se désintéressant de ses droits qu’on les perd, il n’en est pas moins certain que les droits légitimes sont toujours obtenus lorsqu’ils sont recherchés dans les voies de la légalité. Les droits légitimes du peuple marocain ne peuvent se perdre et ne se perdront jamais. Les pays arabes ne forment qu’une seule Nation: que ce soit à Tanger ou à Damas, cela ne fait qu’une. J’éprouve beaucoup d’estime et de respect pour les services rendus par la République américaine aux pays arabes, et notamment pour sa participation à la délivrance de l’oppression.
Nous sommes venus renouveler la visite qui y accomplit notre aïeul Moulay El Hassan, pour éloigner toute torpeur à ses yeux, pour prendre contact avec ses intérêts.
Nous avons accompli cet heureux voyage pour lui apporter les preuves tangibles de notre sollicitude et afin d’offrir à ses habitants le témoignage de notre considération pour qu’ils sachent de façon évidente que nous les comptons parmi Nos fidèles sujets, en tête des hommes capables d’action utiles et bienfaisantes. Nous avons accompli ce voyage à Tanger pour nous rendre compte de sa situation et de celle de ses environs, en père soucieux de tous ses devoirs dont il entend s’acquitter pour satisfaire sa conscience et pour plaire au Très-Haut en Souverain qui s’impose la noble tâche d’assurer la renaissance de son pays, pour en faire éclater la gloire et lui faciliter l’accession au rang des autres Etats, en atteignant le niveau de la civilisation des peuples les plus évolués. C’est ce à quoi Nous nous sommes engagé envers le Créateur et Nous sommes résolu à agir par tous nos moyens.
La conférence qui s’occupera de nouveau du statut de Tanger aura lieu bientôt. Nous avons espoir que la voix marocaine y sera entendue afin de défendre ses droits. Nous avons été particulièrement heureux, en reprenant contact avec ces régions que nous visitons, de rencontrer notre Khalifa plénipotentiaire de Tétouan, dont tout le monde connaît le zèle et l’esprit d’évolution en parfait accord avec nous-même dans un commun idéal, dans tout ce qui est fait pour être agréé de Dieu le Très-Haut.
Nous ne doutons nullement que tous nos sujets soumis à son influence ne manqueront pas de lui apporter ce concours qui constitue le devoir de tout croyant, dans le dévouement nécessaire à la réalisation de la véritable union. Nous espérons enfin que cette rencontre comportera de nombreux et satisfaisants avantages dans tous les domaines utiles. Les requêtes des habitants de Tanger nous sont parvenues en leur temps et Nous n’avons pas manqué de donner une suite favorable à celles qui étaient immédiatement réalisables, afin de leurs faire obtenir satisfaction.
Nous nous efforcerons de leur accorder l’objet de leurs désirs, en réalisant leurs espérances, toutes les fois qu’il sera possible. Nous les convions toutefois à observer dans le déploiement de leurs louables efforts, en vue d’accéder à leurs désirs, un calme constant et une dignité parfaite. La meilleure évolution est celle qui se réalise par une action suivie qui n’est ni compromise par les troubles, ni entachée de répréhensibles excès. Nous avons toujours eu le souci de désigner dans les villes et les régions de l’Empire chérifien des représentants que Nous avons jugé aptes et dévoués.
Nous en avons fait des délégués de Notre pouvoir souverain dans le but de veiller sur les intérêts de Nos sujets, d’assurer la sauvegarde de leurs droits civils et religieux. Cette haute fonction exige l’oubli total de tout intérêt personnel, pour n’avoir en vue que l’intérêt général. La fonction publique ne doit pas être un moyen de satisfaire des buts autres que ceux qu’elle comporte. Elle ne doit servir, à tout moment, qu’à assurer le bonheur de nos fidèles sujets, en les préservant du joug de l’iniquité et de l’oppression, en les encourageant dans la voie de l’éducation, du développement, des œuvres sociales et économiques propres à éclairer l’intelligence dans le but d’élargir les moyens vitaux, dans une lutte opiniâtre contre l’ignorance et la pauvreté.
Le Trône assure l’unité du peuple, l’intégrité du pays et le bonheur de tous les habitants. Le fonctionnaire responsable doit agir constamment pour permettre aux habitants de la ville ou de la région où nous l’avons désigné de profiter de tous les droits que comporte la nationalité marocaine, dans un dévouement au Trône chérifien qui, depuis des siècles, assure l’unité du peuple, l’intégrité de l’Empire et le bonheur de toutes les classes de ses habitants.
C’est en vue de ces considérations que nous enjoignons à tous nos délégués, pachas, caïds, cadis et fonctionnaires de tout grade, que nous honorons de notre confiance et en qui nous plaçons tous nos espoirs, de bien observer cet impérieux devoir national.
Qu’ils soient animés de condescendance dans tous leurs actes, de justice et d’équité dans leur jugement, de mûres réflexions et d’un zèle absolu.
Considérons tous nos devoirs pour nous en acquitter sans faiblesse ni crainte, et sans tomber dans une mortelle nonchalance. Armons-nous pour l’action qui constitue la base de toute renaissance. Il n’y a aucune gloire pour les inconscients, aussi bien que les incapables n’ont pas d’avenir. Allons résolument vers les sources de la culture qui revivifie les cœurs et disperse par ses clartés l’ombre de l’adversité. Acquérons la science qui montre au vigilant le chemin des réalisation utiles. Agissons en appliquant ces principes qui constituent la meilleure défense contre l’avidité.
Si vous répondez aux réconfortants appels que Nous ne cessons de vous adresser, vous éviterez pour le présent et dans l’avenir toutes les embûches de la perdition, vous vivrez, au contraire, honorés parmi les hommes et résisterez aux assauts du désespoir; conformez-vous aux préceptes dont votre religion vous impose l’impérieux devoir pour atteindre le parfait bonheur auquel Dieu nous convie par ces paroles du Livre de la Sagesse : “Celui qui se confie à Allah trouve le droit chemin”.
Jetez un regard sur le monde civilisé, inspirez-vous de ses sciences et suivez la voie déjà tracée par des hommes qui ont formé la civilisation moderne en faisant appel pour y parvenir aux savants et aux techniques des pays amis et en particulier aux Français épris de cette liberté qui a conduit le pays vers la prospérité et le progrès.»

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Pendant les 38 ans du règne de Hassan II, le nord du Maroc, et plus particulièrement Tanger, port historique situé face à Gibraltar, ont été délaissés, oubliés.

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A peine monté sur le trône en 1999, Mohammed VI prend le contrepied de l’attitude de son père. Pour corriger la situation, le nouveau Roi a immédiatement des gestes symboliques comme les déplacements sur place. Il ne s’en contente pas et prend de nombreuses initiatives pour désenclaver le nord marocain et accélérer son développement. Les exemples démontrent la cohérence et la détermination de la stratégie royale :

Les aménagements et investissements pour faire de Tanger le grand port de la méditerranée
La construction de la ligne à grande vitesse entre Tanger et Kenitra va permettre de relier la ville historique au reste du pays
L’installation de Renault. Au-delà de la création de 6 000 emplois, l’expérience réussie de Renault à Tanger dans le secteur automobile a créé une disponibilité d’une main-d’œuvre qualifiée alliée à une technologie.
Mais Tanger va bénéficier du souci royal d’attirer les investissements chinois pour contrebalancer la forte présence chinoise en Algérie.

Alors que seuls une trentaine de groupes chinois opèrent pour l’instant au Maroc, près de huit cents entreprises chinoises sont présentes en Algérie, dans le bâtiment, les travaux publics et l’import-export. De nombreux projets ont été confiés à des entreprises chinoises, dont la grande mosquée et l’opéra d’Alger.

La Chine est le quatrième partenaire commercial du Maroc, quand elle est le premier en Algérie depuis trois ans maintenant, devant la France . En 2015, les échanges commerciaux entre les deux pays a atteint à peine 3 Md€, soit trois fois moins qu’entre l’Algérie et la Chine !

Lors de sa visite en Chine le Roi Mohammed VI a signé avec le président chinois un accord de partenariat stratégique. Au-delà de la signature de quinze accords économiques et partenariats public-privé représentant plus de 110 M€ de contrats, il est question d’un accord de libre-échange avec Pékin pour permettre au Maroc de devenir le carrefour des investissements chinois en Afrique du Nord.

Cette visite a été aussi le moyen de renforcer les relations bancaires entre les deux pays. Cela explique que le premier accord signé porte sur l’échange de devises entre les deux pays pour fournir aux banques des liquidités en yuan pour les comptes de leur clientèle et faciliter les investissements chinois au Maroc.

Le monde bancaire chinois s’est mobilisé :

Bank of China, l’une des quatre grandes banques chinoises, a ouvert à Casablanca son premier bureau de représentation au Maroc
L’Exim Bank, bras financier de Pékin pour financer les exportations, a ouvert son deuxième bureau au Maroc après celui de Johannesburg
ICBC a établi un partenariat avec le groupe Anouar Invest.
Du côté marocain :

La BMCE est la première implantée en Chine avec un bureau de représentation de Pékin
Attijariwafa Bank s’est fixée la mission d’être le partenaire des entreprises et investisseurs chinois pour les aider à pénétrer l’Afrique francophone. Un fonds spécifique a été créé entre le China Africa Development Fund et Attijariwafa Bank pour financer ces projets spécifiques sino-marocains.
Une des concrétisations les plus emblématiques de cette relation sino-marocaine est le projet de création de la nouvelle ville “Cité Mohammed VI Tanger-Tech”. Portant sur 2 000 ha, ce projet est gigantesque, et se déroulera en trois phases :

Une première tranche de 500 ha avec l’aménagement d’un espace résidentiel et d’une zone de services intégrée pour dix secteurs d’activités, une zone industrielle dédiée aux équipements pour les énergies renouvelables, à la production des équipements hydro-électriques, thermiques, éoliens, solaires, organiques, et au matériel pour les réseaux électriques, et une zone d’industrielle pour les équipements de transport
La deuxième phase portera sur l’aménagement sur 500 ha d’une zone franche logistique ouverte sur bien évidemment l’Afrique et l’Europe, mais également sur l’Asie
La 3e phase porte sur 1.000 ha avec le développement d’une zone d’affaires pour attirer des grandes entreprises multinationales.
Pour cette ville du futur, les chiffres sont disproportionnés :

L’accueil de 300.000 personnes
Un chiffre d’affaire annuel pouvant atteindre 15 Md$
Des recettes fiscales de 300 M$
L’emploi de 100.000 personnes
La formation de 6.000 personnes hautement qualifiées, ce qui renforcera les activités technologiques à Tanger.
Après l’implantation de Renault, l’arrivée des Chinois et du groupe aéronautique Haite, la ville portuaire historique du Maroc, et plus particulièrement la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, voit conforter son avantage de carrefour stratégique du commerce mondial.

Avec Haite Group dans le domaine de l’industrie aéronautique, Tanger se transformera en un centre de production et de formation pour les métiers de l’aéronautique.

Avec l’ensemble de ces avantages, les ressources naturelles, l’emplacement géographique, le TGV avec le sud du Maroc et les ressources humaines, Tanger va attirer des opérateurs privés internationaux, et sera une locomotive de développement vers l’Europe et l’Afrique. Une véritable renaissance, résurrection… !

Par Dov ZERAH – Financial Afrik

 

 

 

 

 

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dimanche 9 avril 2017

samedi 8 avril 2017