lundi 9 mars 2020

«Lorsqu’on est passionné et sincère, l’écriture coule de source et touche les sentiments les plus enfouis», précise Intissar Haddiya, médecin de profession et romancière de nature (Ph. A.K)Son engagement auprès de ses malades et de ses étudiants ne l’a pas, pour autant, cloîtrée dans son rôle de médecin. Cette cheville ouvrière du département de néphrologie au Centre hospitalier Mohammed VI d’Oujda est actrice associative engagée auprès des insuffisants rénaux. Elle est également romancière. À son actif plusieurs essais, nouvelles et romans dont «Au fil des songes», «l’inconnue» ou «Si Dieu nous prête vie», des cris de vie et d’espoir aussi des hymnes de reconnaissance au courage des hémodialysés et des femmes qui défient les préjugés. Son premier roman est puisé de son métier de docteur. Il traite d’un groupe de patients dialysés qui tiennent à la vie. Un zoom à partir de scènes de vie dans un établissement hospitalier. C’est aussi un plaidoyer subtil sur le don d’organes. «Si la médecine est un métier, l’écriture est une passion», répète Intissar Haddiya.  Le fait de focaliser sur des maladies lourdes nécessite empathie, écoute, patience, présence effective avec des patients chroniques. Une lucarne sur la société dans ses facettes les plus précaires et les plus douloureuses. «Un constat qui donne envie à un engagement solennel pour apporter espoir aux personnes qui en ont le plus besoin. D’autant plus, c’est une maladie en pleine extension partout dans le monde à cause de deux facteurs: diabète et hypertension artérielle, d’où la nécessité de la démystifier».«L’écriture est une activité d’ouverture qui ne s’est pas greffée à mon métier. J’ai commencé à écrire dès mon jeune âge. Je ne suis pas passée au côté artistique du jour au lendemain. J’ai baigné très tôt dans la lecture avec des parents universitaires spécialistes en psychologie sociale qui m’encourageaient à lire par plaisir», exprime-t-elle.De formation anglophone, elle a découvert la littérature afro-américaine qui fait rire et pleurer dans un style anecdotique avec un fond douloureux, comme Toni Morrison et James Baldwin. Des auteurs qui l’ont inspirée pour focaliser sur les maux de sa société. Comme elle a découvert la rudesse de la vie, dès l’âge de 12 ans, à travers les œuvres de Dostoïevski. Un penchant littéraire qui lui a permis de signer son premier contrat à 17 ans comme essayiste et nouvelliste en anglais avec Cambridge Université Press. Elle a également remporté plusieurs prix de la francophonie entre 1995 et 1998.Par Intissar Haddiya



from MarocPress.com https://ift.tt/39BvZiz

0 commentaires :

Enregistrer un commentaire