mardi 25 février 2020

Les frais de l’opération officielle du pèlerinage ont connu une légère hausse cette année. La Commission royale chargée du pèlerinage, réunie récemment à Rabat a fixé à 50 445 dirhams, argent de poche non inclus, les frais de l’opération. Le règlement se fera du 2 au 13 mars prochain, en un seul versement, tant pour le circuit officiel que pour les agences de voyages. Selon des sources officielles, la hausse enregistrée dans les frais du pèlerinage, qui s’établit à 538 DH, est due aux taxes et services institués par les autorités saoudiennes, a souligné le ministre. Ce n’est d’ailleurs pas la seule nouveauté de cette année. Entre autres nouveautés figure, en effet, l’augmentation de la part du Royaume du Maroc de 2 000 pèlerins. Désormais, le quota accordé au Maroc est porté à 34 000 pèlerins par an. Les organisateurs promettent également le renforcement de la flotte de bus pour le transport dans les Lieux Saints par 150 bus supplémentaires, pour atteindre un total de 380 bus, et l’amélioration de la qualité des repas et de l’air conditionné notamment à Mina.
Dans les détails, le montant des frais de l’opération officielle du pèlerinage inclut les frais d’hébergement et les repas à la Mecque et à Médine, le transport et les services supplémentaires à Arafat et Mina, le transport des bagages, les bus supplémentaires à l’intérieur des Lieux Saints, le prix du billet de voyage aller/retour, la redevance d’encadrement et les frais de vaccination et des services d’Al Barid Bank. Ces frais couvrent aussi le coût de la mise en œuvre de la décision des autorités saoudiennes d’instituer une taxe d’octroi du visa (300 rials saoudiens hors TVA) et d’une taxe pour l’assurance intégrale (100 rials saoudiens hors TVA), en plus de la TVA en vigueur en Arabie Saoudite (5%). Le prix d’un billet aller/retour vers les Lieux Saints a été fixé à 11 000 dirhams TTC, et à 9 500 DH TTC pour les membres de la délégation officielle marocaine. La vaccination contre la méningite et le rhume coûtera, quant à elle, 419 DH, en baisse par rapport à l’année dernière (480 DH). Par ailleurs, les pèlerins relevant des agences de voyages devront, eux, s’acquitter de 400 DH chacun au titre de la redevance d’encadrement. Quid alors du côté de la Omra ?
On peut parler d’une timide reprise des départs pour la Omra 1441/2020 qui s’annonce chez les agences de voyages. La taxe de répétition (pour le deuxième voyage vers les Lieux Saints effectué dans l’année) fixée à 5 400 DH, annulée désormais par les autorités saoudiennes, avait causé une chute vertigineuse du nombre de départs depuis trois ans. Par contre, la mise en place d’un système de visa payant pour les Lieux Saints, en plus d’une assurance maladie obligatoire et d’autres taxes pour un prix total de 1600 DH, a contribué à renchérir les prix par rapport à la période post-taxe de répétition. Pour Mehdi Rouissi, directeur commercial de l’agence Transatour, les prix ont augmenté de 20%. «Il faut intégrer également la taxe sur l’hôtellerie de 5 à 10% en Arabie Saoudite et la taxe touristique du même ordre», ajoute-t-il. Malgré cela, certaines agences de voyages restent optimistes. Elles s’attendent à des réservations à partir de mars prochain pour les vacances scolaires. L’évènement organisé par Atlas Voyages samedi 8 février afin de susciter les ventes de packages Omra a, pour sa part, fait salle comble. L’engouement des clients pour ce voyage spirituel était apparent, même si le pouvoir d’achat de la population reste limité.
Une nouvelle plateforme BtoB dédiée exclusivement à la Omra
Pour Othmane Chérif Alami, président d’Atlas Voyages, la cause de la chute des départs réside dans la crise économique et le manque de moyens. «Mais on remarque une légère reprise pour les départs prévus en mars et avril», dit-il avec optimisme. Les prix des packages commencent à partir de 11000 DH/personne en économique (billets avec escale à Istanbul ou autre) à 28000, voire 30 000 DH pour le package luxe. La marge se situe, en général, entre 10 et 20% du prix du package pour les agences, même si certaines accepteraient de diminuer leurs marges pour réaliser leurs objectifs de vente, d’autant plus qu’elles font face à un changement de système de réservation. Pour Loubna Arham, spécialiste Hajj et Omra chez Atlas Voyages, de nouvelles procédures et une plateforme strictement dédiée aux réservations de la Omra ont été instaurés par les Saoudiens. «Une TVA située entre 20 et 25%, voire 31% dans certains cas, est appliquée sur les ventes. Nous devons également ouvrir un sous-compte bancaire en devises dans une banque en Arabie Saoudite chez notre agence réceptive», explique-t-elle. Ce nouveau système diminue d’emblée le nombre d’agences habilitées à vendre les packages Hajj (la plateforme dédiée existe depuis longtemps) et désormais la Omra. «Le nombre d’agences qui peuvent prétendre à la vente des packages Omra a diminué après l’instauration du nouveau système imposé par les autorités saoudiennes. Elles exigent aujourd’hui le paiement des fournisseurs par le biais d’un compte en devises ouvert en Arabie Saoudite. Seules les agences structurées qui réalisent des opérations à l’étranger peuvent commercialiser ces packages», confirme Adil Achiban, responsable département Omra chez l’agence de voyages Monarch Click. D’après les professionnels, le nouveau système écarte d’emblée les petites agences ou les rabatteurs qui ne peuvent plus proposer de vrai package Omra (sauf arnaque) même si elles réalisaient auparavant des volumes plus importants que les agences elles-mêmes. «Certaines agences ouvrent dans les petits patelins, où l’activité n’est pas rentable pour nous, et se spécialisaient dans les opérations de Hajj et Omra. Elles réalisaient des marges situées entre 400 à 500 dirhams/départ pour des packages low cost destinés à des clients venus du rural ou des petites agglomérations», déclare Amal Karioun, gérant de Majestic Tours à Rabat. La donne va sans doute changer. Mais le prix du voyage aux Lieux Saints continuera à augmenter.



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