Le Maroc fait du lobbying à Johannesburg. Bien que le Royaume n’a pas d’ambassadeur officiel au pays de Nelson Mandela, ses hommes d’Etat font le nécessaire. C’est ce qui ressort, en effet, des rencontres qu’enchaînent avec brio Charki Draiss, Ilyass et Fouad El Omari, Mohand Laenser, Mohamed Benaissa, Milouda Hazib et bien d’autres membres de la délégation marocaine. Leur objectif est commun: «Convaincre des pays autres que nos alliés de la cause nationale, notre vision et nos projets pour une Afrique unifiée et inclusive».
Pour le ministre délégué à l’Intérieur, «ces rencontres favorisent les échanges et fructifient les partenariats». Draiss est d’ailleurs omniprésent dans les discussions avec les maires et responsables africains, presse étrangère aussi, tout comme l’ancien ministre aux Affaires étrangères, Mohamed Benaissa, également maire d’Asilah.
Ailleurs, dans les coulisses, la touche du numéro 2 du Parti authenticité et modernité (PAM) est particulière. En fait, Ilyass El Omari semble avoir balisé le terrain lors de ses différents déplacements en Afrique du Sud. Sa recette est basée sur la proximité et la communication tous azimuts. «Une communication qui brise les différences et éradique l’incompréhension», dit-il. Un rôle qu’il partage d’ailleurs avec son frère Fouad. L’ancien maire de Tanger est une véritable dynamo «diplomatique». Entouré des élus et députés PAM, ce dernier mène campagne pour les alliés du Maroc, pour qu’ils soient élus à la tête de CGLUA (Cités et gouvernements locaux unis d’Afrique). Elections qui doivent se tenir ce mercredi 2 décembre au siège d’Africités, avec la participation de 45 «grands électeurs» africains. Trois pays sont en lice pour la présidence de CGLUA. Il s’agit du Sénégal, le Rwanda, et l’Afrique du Sud.
Ainsi, si le Sénégalais Khalifa Ababacar Sall brigue un 2e mandat, le Royaume pourrait garder le siège de l’instance africaine à Rabat et postuler pour la vice-présidence. Ce positionnement permettrait au Maroc de mieux défendre ses intérêts. Il en est de même pour l’Association des élues africaines créée et présidée par la députée (PAM) Milouda Hazib qui a passé le flambeau à la mauritanienne Fatimatou Aït Abdelmalik. Cette dernière tentera également de briguer un 2e mandat avec l’appui du Maroc. En tout cas, la délégation marocaine fait du forcing afin de positionner le Royaume. Les ateliers du sommet constituent également des occasions pour faire du coaching, comme cela a été confié à Mohamed Lambarki, patron de l’Agence de l’Oriental.
Enfin, bien qu’elle soit moins présente au salon, l’équipe du Parti justice et développement (PJD) se dit «engagée, elle aussi, dans les négociations». «Nous assistons aux ateliers, participons aux débats et exposons l’expérience pionnière du Maroc dans la gouvernance locale», souligne Abdelaziz Omari, ministre des Relations avec le Parlement et également maire de Casablanca. Mais ceci ne l’a pas empêché de faire une escapade, avec ses amis (Azami, Ammour, Bouanou…), au sein du mall Nelson Mandela Square. Pour sa part, Sekkal Abdessamad, maire PJD de Rabat, fait du sport à l’hôtel, même en babouches. L’essentiel est de ne pas rater de vue Ilyass El Omari.
Election statutaire
L’élection du président de CGLUA est statutaire. Ce dernier est élu par un comité exécutif composé d’élus des cinq sous-régions africaines (Afrique de l’Ouest, Afrique centrale, Afrique de l’Est, Afrique du Nord et Afrique australe). Le président est la principale représentation politique de CGLUA. Il représente l’Organisation lors des réceptions, réunions et événements auxquels il est invité et exerce les attributions supplémentaires qui peuvent lui être déléguées. Le secrétaire général est, quant à lui, nommé par le comite exécutif. Le Congrès fondateur de CGLUA s’est tenu à Tshwane en Afrique du Sud du 15 au 18 mai 2005. Les statuts de l’organisation ont été adoptés lors du 2e sommet Africités qui s’est tenu à Abuja, au Nigeria, du 26 au 29 juin 2008.
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