Après Amsterdam, c’est au tour de Barcelone d’inspirer Casablanca. Juste après le départ d’une délégation néerlandaise, conduite par le maire d’Amsterdam Eberhard van der Laan, des dizaines d’officiels catalans ont pris part au Forum Barcelone-Casablanca. Si la capitale du Pays-Bas est plutôt un modèle sur les volets de la culture, du marketing urbain, du sport… Barcelone est une source d’inspiration pour sa métamorphose entamée dès les années 90.
«Partage de connaissances et d’expériences pour un développement urbain durable» … C’était le thème du la 2e éditon du forum Barcelone-Casablanca, qui s’est tenu lundi 30 novembre à Casablanca .Organisé par le Conseil de développement et de la solidarité (CDS) et l’Institut européen de la Méditérannée (IE Med), l’événement est considéré comme un point de rencontre entre les deux villes afin de partager les expériences réussies qui contribueront au développement urbain. Une quarantaine de participants (représentants de l’administration publique, d’institutions financières, du secteur privé…) des deux villes ont pris part au forum.
«L’objectif est de dresser une vue d’ensemble sur la stratégie de développement à Barcelone et à Casablanca pour la mise au point d’une vision stratégique en termes urbanistiques, économiques et culturelles», souligne Mohamed Benamour, qui a la double casquette de président du CDS et de l’Observatoire du Grand Casablanca.
La métropole, en pleine mutation (avec son plan de développement 2020) est aujourd’hui à la recherche de «best practices» et de success-stories pour s’en inspirer. Le cas de Barcelone est édifiant. La capitale administrative et économique de la Catalogne a en effet entamé sa mue dans les années 90 (en préparation des Jeux olympiques). Depuis, elle est devenue l’une des villes les plus attractives et touristiques d’Europe, avec pas moins de 27 millions de touristes par an, générant 14% de la richesse de la capitale de la Catalogne. A telle enseigne que Barcelone s’estime aujourd’hui «victime de son succès». Sa nouvelle maire veut d’ailleurs réduire la voilure afin de diminuer les nuisances, incivilités, flambée du prix des logements, liées à l’augmentation exponentielle des flux touristiques.
Casablanca n’en est pas encore là, mais les similitudes entre les deux métropoles sont frappantes. «Il s’agit de deux capitales économiques, mais non politiques, et de métropoles ayant un rapport important à la mer», souligne Sénen Florensa, président de l’IE Med. Ce qui donne lieu à d’énormes transformations urbaines en rapport avec la connexion ville-mer. «Barcelone l’a déjà fait, Casablanca est en train de le faire», poursuit Florensa. Pour favoriser son ouverture vers le front de mer, la capitale de Catalogne a dû déplacer les rails (qui la séparaient du littoral). Le port était également une frontière qui empêchait l’accès direct à la mer. Sans compter les désagréments liés aux activités de chargement et déchargement des camions au port, avec tout ce qui s’ensuit comme problèmes de pollution, circulation… De surcroît, la ville, coincée entre 2 fleuves, la montagne et la mer, avait peu de possibilités d’expansion.
Mais ni les frontières naturelles de la ville, ni ses activités commerciales n’ont dissuadé les autorités d’opérer les transformations qu’il faut pour ne plus tourner le dos à la mer. «Les activités du port ont été déplacées vers le sud, loin de la ville et le fleuve dévié de 2 km», explique Jordi Torrent, directeur de stratégie du port de Barcelone. Résultat: la fameuse avenue des Ramblas (souvent le premier site par lequel beaucoup de touristes identifient la ville) et la Marina avec ses multiples restaurants, night-clubs, animations nocturnes… sont parmi les sites les plus attractifs.
Casablanca vient à peine d’entamer le même processus d’ouverture à la mer avec des projets comme la Marina, Wessal … Le nouveau terminal de croisière sera livré, quant à lui, dans 24 mois. Et pour désengorger la circulation, la voie maritime (en cours de construction) permettra aux poids lourds d’arriver au port sans passer par le centre-ville.
1er port de croisière en Europe
Barcelone, c’est aussi un important port de croisière (1er en Europe et 4e au niveau mondial) d’où transitent chaque année 2,5 millions de passagers (contre 100.000 à peine en 1992). Et il ne s’agit pas de touristes de passage. «La moitié d’entre eux commence ou finit son périple à Barcelone où l’on reste 1 ou 2 jours minimum», poursuit Jordi Torrent. Certes, il s’agit d’un tourisme qui rapporte peu à la ville (l’équivalent de 4 euros/croisiériste), mais «l’impact est énorme en termes d’image et de promotion de la ville». A côté, Casablanca fait pâle figure. Avec ses 250.000 croisiéristes en 2014, la métropole doit redoubler d’efforts pour améliorer notamment sa capacité hôtelière (qui sera triplée dans 3 ans) et développer un arrière-pays attractif pour les compagnies de croisière.
Barcelone s’est hissée aussi au rang de destination phare de tourisme d’affaires (meetings, incentives, congrès, exhibitions). Avec ses 3 palais des congrès, 2 parcs d’expositions… la ville arrive à drainer pas moins de 1,5 million de visiteurs qui prennent part aux foires, expositions et congrès.
Aziza EL AFFAS
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