«Non, l’automobile est une véritable industrie ayant permis le développement d’un éco-système, avec la production de câbles électriques, d’autres équipements,…». La réplique de Mohamed Boussaid mercredi, dans sa réponse aux critiques des membres de la Commission des finances de la Chambre des conseillers, semble viser Aziz Benazzouz, le chef du groupe parlementaire du PAM, qui avait réduit l’industrie automobile et aéronautique à une activité de montage de pièces. Pour convaincre, le ministre a rappelé que l’automobile est devenue le plus grand secteur exportateur, dépassant de loin les phosphates. Ainsi, il a enregistré un chiffre d’affaires de plus de 40 milliards de DH en 2014. Cette année, le cap de 50 milliards de DH d’exportation sera dépassé. Les prévisions pour 2020 tablent sur 120 milliards de DH. Avec l’arrivée de Peugeot Citroën PSA, le taux d’intégration industrielle des voitures passera de 40 à 80% et devra employer 1.500 ingénieurs et techniciens de qualité supérieure, a indiqué le ministre. Sur ce point comme sur d’autres, les parlementaires n’ont pas le droit de commenter les propos de Mohamed Boussaid. Et pour cause, selon le règlement intérieur de la Chambre des conseillers, la réponse du ministre ne fait pas l’objet de débat.
Sur le manque de convergence des stratégies sectorielles, le ministre a affirmé que «les stratégies sectorielles n’étaient pas une marque déposée du gouvernement», comme cela a été évoqué par certains parlementaires. Le gouvernement a plutôt capitalisé sur ce qui a été accompli auparavant tout en poursuivant la réalisation des objectifs escomptés en termes de diversification de l’offre productive et du renforcement du positionnement du Maroc au niveau des chaînes de valeurs internationales. Les résultats obtenus en matière d’encouragement de l’offre et d’exploitation des marges en matière de demande traduisent clairement la pertinence des choix du gouvernement, a-t-il ajouté.
«Ces choix ont permis de provoquer un changement profond dans la structure de l’économie nationale, qui s’illustre par la réduction de la part du secteur agricole dans le PIB de 15,4% au cours de 1990-1999 vers 12,7% durant la période de 2000-2014», selon Boussaid. Et cela face au renforcement d’autres secteurs dans l’industrie et les services, en raison de l’efficacité des stratégies sectorielles. C’est ce qui explique que le taux de croissance est plus lié que par le passé au PIB non agricole.
La réforme de la loi organique de Finances (LOF), qui entre en vigueur en janvier prochain, a été également au cœur des interventions des conseillers. On avait soulevé la question de la pédagogie dans la mise en œuvre et la nécessité de coupler la logique des moyens à celle des objectifs et des indicateurs de performance dans la préparation du projet de loi de Finances de 2016. Pour Mohamed Boussaid, le gouvernement a anticipé sur la réforme en lançant deux expériences pilotes avec 9 départements ministériels pour les lois de Finances de 2014 et 2015. L’approche de résultats a été suivie dans la préparation des budgets. Cette phase expérimentale a été étendue à 16 départements ministériels qui représentent 43% de l’enveloppe d’investissement du budget pour 2016. On compte notamment les ministères de l’Agriculture, l’Equipement, l’Education nationale, la Santé, la Justice et l’Enseignement supérieur.
Répartition des investissements
Plusieurs conseillers ont critiqué le taux de réalisation des investissements publics, jugé faible. Mohamed Boussaid voit les choses autrement. Pour lui, la réalisation des investissements du budget général a augmenté pour passer de 59% en 2012 à 68% en 2014. Il prévoit un taux de 70% d’ici la fin de cette année. De même, les crédits de report ont été réduits de 21 milliards de DH en 2013 à 17 milliards cette année avec l’espoir d’atteindre 16 milliards de DH en 2016. Au niveau du «déséquilibre prétendu» des investissements au niveau régional, le ministre a estimé qu’il faut prendre en considération l’impact des grands projets structurants qui profitent à tout le monde. Ceux-ci permettent d’atténuer le désenclavement des différentes régions et de renforcer les infrastructures logistiques. Par exemple, les chantiers d’autoroute permettent d’assurer la connectivité entre le nord et le sud du Royaume. De même pour les grands ports comme celui de Tanger Med qui permet la commercialisation des produits en provenance de toutes les régions.
M. C.
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