Tourisme: Benchmark avec le modèle turc

L’essor du tourisme en Turquie est une véritable success story. Selon l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), la destination a connu une hausse des arrivées de 41% en 7 ans, près de 40 millions de touristes en 2014. L’an dernier, les recettes ont atteint 29,6 milliards de dollars en Turquie atteignant le 12e rang mondial et ce, malgré sa frontière directe avec la Syrie et les territoires occupés par Daech. Une performance qui intéresse fortement l’Association nationale des investisseurs touristiques (ANIT), qui a organisé une conférence sous le thème: «Développement touristique: success story turque et enseignements pour le Maroc». Un événement qui coïncide avec la conjoncture morose que traverse actuellement la destination Maroc suite aux attaques terroristes enregistrées un peu partout dans le monde depuis septembre 2015 (Paris, Bamako, Tunis…). Ce qui devrait se traduire par des annulations massives des réservations. Par ailleurs, septembre dernier a vu le taux d’occupation de la destination baisser de 3,9%, le revenu moyen par chambre louée (RMC) a enregistré une variation de 1,08% et le revenu par chambre disponible a chuté de 5,10%! «Aujourd’hui, ce qui manque au Maroc, c’est une vraie station balnéaire avec une taille critique qui ait une capacité litière équivalente à Marrakech, soit 70.000 lits» explique Abderrafie Zouiten, directeur général de l’ONMT. Pour le patron de l’Office de promotion: «En matière d’aérien, nous avons besoin d’une deuxième compagnie low-cost avec des bases à Marrakech, Agadir et Tanger». La situation géopolitique actuelle devrait réorienter les opérateurs vers le renforcement de leurs offres de tourisme interne. Un segment qui pèse actuellement pour 40% du marché et génère un chiffre d’affaires de 31 milliards de DH ou encore 5,3 millions de nuitées. En 2016, ce segment sera renforcé par deux parcs de loisirs. Ces chantiers devraient mobiliser une enveloppe de 60 millions de DH.  Force est de constater que l’industrie touristique turque a mis en place, il y a quelques années, un plan stratégique pour le développement du secteur. Objectif: atteindre 50 millions de visiteurs et 50 milliards de dollars de recettes à l’horizon 2023. Au niveau de l’investissement, le plan stratégique s’appuie sur de nombreuses mesures incitatives. Ankara a mis en place à cet effet l’Agence de soutien à l’investissement qui est un organe centralisateur pour toutes les demandes d’autorisations, permis et autres documents administratifs. Cette institution participe à la levée des barrières bureaucratiques et renforce l’attractivité des investisseurs. «Notre capacité actuelle repose en grande partie sur les partenariats public-privé. Avant même de construire les hôtels, les infrastructures étaient déjà déployées par l’Etat», précise Mehmet Onkal, membre du conseil consultatif de l’Association turque des investisseurs touristiques. Au niveau de la promotion de la destination, le budget annuel alloué à la commercialisation et à la promotion du tourisme par le ministère de la Culture et du Tourisme turc s’élève à 100 millions de dollars. Cette enveloppe est en grande partie consacrée à la publicité, à la participation à des foires et salons. 
A.At        
 

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