dimanche 29 novembre 2015

«Les donneurs d’ordre ont un rôle essentiel à jouer dans la promotion de la responsabilité sociale et environnementale dans le tissu économique», relève Rachid Belkahia, associé gérant de «Associés en Gouvernance Maroc», invité à la 2ème édition des rencontres internationales de la RSO.
Au-delà des enjeux de compétitivité, un véritable écosystème industriel devrait inclure des comportements éthiques. Les cahiers de charge de sélection de prestataires ou de sous-traitants serviraient ainsi de relais en intégrant des clauses spécifiques. Par exemple, pour lutter contre le travail au noir, certains grands chargeurs dans l’industrie ou la distribution des produits pétroliers, exigent de leurs prestataires la preuve de la déclaration des salariés à la CNSS et du paiement des cotisations de prévoyance sociale (assurance maladie, accident de travail, retraite, etc). Mais ces cas là ne sont pas nombreux.

Les gains du passage au pipeline pour l’OCP : 900 millions

de tonnes de CO2 évités. Le coût de transport de la roche

est passé de dix à un dollar la tonne

L’impulsion de la responsabilité sociale requiert l’engagement des organes de décision et d’orientation, notamment le conseil d’administration. «La RSO c’est d’abord une affaire de top management et concerne toutes les parties prenantes», rappelle Fouad Benseddik, directeur général de Vigeo Maroc. Une gouvernance éthique implique aussi un traitement équitable des actionnaires minoritaires et étrangers, de la cohésion du capital humain et le respect des engagements vis-à-vis de sous-traitants. Sur ce dernier point, les grandes entreprises ne sont pas toujours exemplaires. Les délais de paiement trop longs imposés aux petites entreprises sont une des principales causes de mortalité de ces structures.
Du côté des industriels, les efforts consentis en matière de respect de l’environnement sont probants. Le cas du groupe OCP est édifiant à cet égard. Le basculement du transport du phosphate du chemin de fer au pipeline a engendré une économie de 900 millions de tonnes de CO2 et fait gagner 4 millions de m3 d’eau à l’office. Et les retombées en termes de rentabilité pour le groupe sont tout aussi spectaculaires. Le coût de transport de la roche est passé de dix à un dollar la tonne. «Ce qui s’est présenté comme contrainte au départ pour l’entreprise s’est avéré être un avantage compétitif très appréciable», avance Mohamed Soual, économiste en chef, conseiller de l’OCP.
Managem, l’une des rares entreprises minières à traiter l’intégralité de ses déchets miniers, dispose de 10 certifications ISO 14001 au niveau de ses unités de production, et qui font l’objet en permanence d’audits dont le but est de vérifier la conformité du processus industriel avec les exigences de la norme. Cosumar a pour sa part mis en place un baromètre qui mesure le taux de satisfaction des agriculteurs pour se rapprocher davantage des cultivateurs. L’unique groupe sucrier au Maroc a pu ainsi réduire entre 2006 et 2015 sa consommation d’énergie et d’eau de respectivement 27 et 76%. Dans l’approche de la performance d’une entreprise, les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance constituent les trois piliers de l’analyse extra-financière.

A. I. L.
 



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