dimanche 29 juin 2014

La société espagnole Alsa a remplacé à Tanger une autre entreprise ibérique: Autasa, filiale du groupe Ruiz, en charge de la gestion des transports publics urbains depuis 2001 dans la cité du Détroit. Alsa est présente à Marrakech et à Agadir (325 000 personnes transportées chaque jour dans ces deux villes), et renforce ses positions au Maroc pour une période de dix ans renouvelables.

De septembre à avril 2014, Alsa a assuré la transition pour les bus de Tanger avec une flotte de 70 véhicules, qui a été progressivement renforcée avec l’apport d’une cinquantaine d’autobus.
L’objectif est de porter la flotte à 120 véhicules, avec un investissement de plus de 200 millions de DH, pour répondre à une demande croissante des habitants de Tanger qui, en l’espace de dix ans, a vu sa population quasi doubler et sa superficie augmenter dans les mêmes proportions. Alsa doit veiller à l’amélioration des prestations et à l’accroissement du parc d’autobus. A terme, le nombre de véhicules devrait atteindre les 155 unités  et générer 325 emplois.
Alsa s’est installé à Tanger dans le quartier de Ziaten sur un terrain de 30.000 m2 qui regroupe parking et centre d’entretien. La nouvelle configuration prévoit de passer à 26 lignes urbaines et 17 interurbaines, soit une hausse notable par rapport au schéma précédent.
Le prédécesseur, Autasa, a réussi à se reconvertir dans le transport du personnel et à se voir confier l’intéressant contrat du transport de personnel de l’Usine Renault.
Pour ce qui de son contrat de 10 ans à Tanger, il pourrait être prorogé pour une durée additionnelle de 5 ans, à condition que le concessionnaire s’engage à rénover sa flotte et remplisse tous ses engagements.
Comble du chic, ces nouveaux bus, de couleur bleue, sont assortis aux petits taxis de Tanger. La nouvelle flotte est plus pratique, plus confortable et climatisée, de vrais arguments pour, enfin, se déplacer en bus à Tanger…
Bus et petits taxis assortis dans les bleus, quelle cohérence...
Prix: Ticket normal: 3,5 Dh, Etudiants: 1,30 Dh, Abonnement Etudiants: 100 Dh/Mois
Réseau des bus de Tanger> cliquez ici

En savoir plus sur Alsa


Cent ans d’expérience à son actif et une vocation d’innovation constante font d’Alsa l’entreprise leader du secteur espagnol du transport de voyageurs par route. Après avoir intégré le groupe britannique “National Express”, premier opérateur d’autocars et de trains du Royaume Uni, Alsa a consolidé sa position de leader grâce à l’acquisition en 2007 du Groupe Continental Auto.
La conception du transport à partir d’une vision complète et le but de satisfaire en permanence le client sont les bases sur lesquelles Alsa développe son activité.
En tant qu’opérateur global, l’entreprise est capable de répondre aux différents besoins en matière de mobilité des citoyens grâce à une large palette de services de transport, allant des services réguliers (lignes nationales, internationales, régionales, urbaines) aux services spéciaux (location d’autocars).
En outre, Alsa est spécialisée dans la gestion de gares routières, d’aires de services et de zones d’entretien des véhicules.
Actuellement, Alsa dispose d’une flotte moderne composée de 2300 autocars, qui parcourent chaque année plus de 330 millions de kilomètres.
Plus de 183 millions de passagers sont accueillis chaque année par une équipe performante de 5500 professionnels.
Fidèle au principe de la sécurité, Alsa place le client au centre de l’effort de l’entreprise, qui se développe selon des critères de professionnalisme, de qualité et d’innovation, sur la base de l’engagement de la société et de la défense de l’environnement.
Parallèlement à son développement en Espagne, Alsa a mis en œuvre un intense processus d’internationalisation, qui l’a amenée à être présente dans la plupart des pays de l’UE et de l’Afrique du Nord, en apportant, au cas par cas, les meilleures solutions à la mobilité des individus.
Durant la “Nuit du Doute“, les Nadirs et les délégués des Affaires islamiques à travers le Royaume du Maroc ainsi que les Unités des Forces armées royales s’occupent de l’observation du croissant lunaire annonçant le mois sacré du Ramadan 2014/1435.
Dans un communiqué, le Ministère des Habous et des Affaires Islamiques a précisé que l’observation du croissant lunaire du mois de Ramadan 2014 – 1435 n’a pas été confirmée, dans la soirée du vendredi 29 chaâbane 1435 correspondant au 27 juin 2014.
Au Maroc, le premier jour du mois de Ramadan correspond donc au dimanche 29 juin.
Tanger-experience souhaite un très bon ramadan 2014/1435 à tous les marocains et tangérois.

A propos du Ramadan

Ramadan, également orthographié ramadhan ou ramazan (arabe : رَمَضَان ou Ramaḍān), est le neuvième mois du calendrier musulman. Au cours de ce mois, les musulmans ayant l’âge requis ne doivent pas manger, ne pas boire, ne pas fumer et ne pas entretenir de relations sexuelles de l’aube au coucher du soleil.
En français, comme en anglais, on emploie indifféremment le mot « ramadan » pour désigner le mois saint pour les musulmans et, par métonymie, le jeûne ou saoum, qui constitue l’un des cinq piliers de l’islam.
Le premier jour du mois suivant est l’occasion de célébrations observées durant l’Aïd al-Fitr, la fête de la rupture du jeûne.
L’origine. Le nom Ramadan a été le nom du neuvième mois dans le monde arabe bien avant l’arrivée de l’islam ; le mot lui-même est dérivé de la racine rmd, comme dans les mots ramida ou ar-ramâd, dénotant une chaleur intense, un sol brûlant, le manque de rations, ou la cendre (رماد). Dans le Coran, Allah proclame que le jeûne a été rendu obligatoire aux musulmans, comme il le fut auparavant aux Juifs, se référant ainsi à la pratique du jeûne durant Yom Kippour.
L’événement le plus important de ce mois est le jeûne. C’est l’un des cinq « piliers » (arkān) de l’islam. Durant le mois de ramadan, les musulmans se lèvent avant l’aube pour le sahur, le repas précédant l’aube, avant d’effectuer la prière de as-soubh. Ils doivent arrêter de manger et de boire avant l’appel à la prière et ce jusqu’à ce que commence la quatrième prière de la journée, al-maghrib. Le jeûne doit être absolu depuis que l’aube permet de distinguer « le fil blanc du fil noir » et jusqu’à la nuit (Coran, II, 187). Les musulmans peuvent continuer à manger et à boire après le coucher du soleil et ce jusqu’à l’appel à la prière de as-soubh le lendemain. Ensuite, le processus recommence pour une nouvelle journée.
Ramaḍān est à la fois fête du Coran (valeur commémorative, puisque c’est le mois où « le Coran descendit comme direction pour les hommes » – II, 185) et jeûne prescrit. Les musulmans se doivent de faire plus d’efforts pour suivre les enseignements de l’Islam et éviter toutes attitudes et tous comportements contraires aux commandements de leur religion. Les pensées et activités sexuelles durant les heures de jeûne sont également proscrites. Le jeûne est destiné à être un acte exigeant une foi personnelle et profonde, dans lequel les musulmans recherchent une prise de conscience accrue de leur proximité avec Allah. La spiritualité musulmane en reconnaît une portée ascétique et purificatrice, au même titre qu’un sacrifice.
Tanger (en arabe : طنجة ; en amazigh Tanja, ⵟⴰⵏⵊⴰ ; en gréco-romain : Tingis) est une ville du nord du Maroc, dans la région du Rif occidental. Elle est le chef-lieu de la région de Tanger-Tétouan et de la préfecture de Tanger-Asilah. Située à l'extrémité nord du pays, la ville est la principale porte du Maroc sur l'Europe, dont elle est séparée par les 14 kilomètres du détroit de Gibraltar. Sa population s'élevait à 669 685 habitants au recensement de 20041, en faisant la cinquième ville du Maroc. Elle a été surnommée « la ville des étrangers » en raison de ses nombreuses colonisations (les Phéniciens, les Romains, les Vandales, les Arabes, les Portugais, les Anglais, les Français et les Espagnols)

Après une présence phénicienne, dont il subsiste deux petites nécropoles, la ville fut réellement fondée au IVe siècle avant J.-C., par les Carthaginois qui en firent un comptoir (Tingi). En 146 avant J.-C., à la chute de Carthage, la ville est rattachée à la Maurétanie et devient une colonie romaine (Tingis) liée à la province d'Espagne. Tanger prend une telle importance, qu'elle devient, vers le IIIe siècle, la capitale de la Maurétanie Tingitane. Au Ve siècle, Tanger est occupée par les Vandales. Libérée sous le règne de Justinien, au début du VIe siècle, elle est rattachée à l'empire byzantin.
Le général Omeyyade Moussa Ibn Noussaïr s'intéresse à Tanger pour sa position stratégique et c'est de là qu'en 711, commencera la conquête de l'Espagne par les troupes de Tarik Ibn Ziad, à qui Gibraltar, entre autres, doit son nom (Djebel Tarik la montagne de Tarik). Pendant les cinq siècles qui suivent, les dynasties du Maroc, de Tunisie et d'Espagne se disputent la souveraineté de Tanger. Les Idrisides, maîtres de Volubilis, les Omeyyades d'Espagne, s'affrontent à son sujet pendant plus d'un siècle. Au milieu du Xe siècle, les Fatimides de Tunisie y étendent leur autorité. En 1075, les Almoravides en deviennent maîtres jusqu'en 1149, date à laquelle la ville passe aux Almohades. Elle s'inféode aux Hafsides de Tunis avant de devenir mérinide en 12743.
Après trois tentatives les Portugais s'en emparent en 1471 et le cèdent à l'Angleterre en 1661 comme dot apportée par Catherine de Bragance à son époux Charles II d'Angleterre. À l'époque où Tanger était encore une ville portugaise, elle fut la capitale de l'Algarve d'Afrique, car n'oublions pas qu'il y avait deux Algarves à l'époque, une en Europe et une autre en Afrique[réf. nécessaire]4. Dès 1679 Moulay Ismaïl (Empire chérifien alaouites) entreprend le siège de Tanger qui lui est abandonnée en 1684, sur décision de Charles II estimant son occupation par les troupes anglaises inutile et beaucoup trop coûteuse.
À la suite de l'aide apportée par le sultan Abd ar-Rahman ibn Hicham à l'émir algérien Abd El-Kader, les Français lancent sur Tanger un raid de représailles dirigé par le prince de Joinville qui bombarde la ville en 1844 et démantèle les fortifications.
Les rivalités européennes pour le contrôle de la ville, porte entrouverte sur le Maroc, débutent en cette fin de XIXe siècle. La France, l'Espagne, le Royaume-Uni et l'Allemagne multiplient les missions diplomatiques et commerciales pour placer leurs pions, mettant la ville au centre des rivalités internationales. En 1880, la convention de Madrid tente de définir les relations entre les grandes puissances au sujet du Maroc. Poussé par le chancelier Bulow qui entend rappeler de façon, sensationnelle, que l'Allemagne ne se laissera pas mettre à l'écart et que la France ne peut modifier l'état politique du Maroc sans l'autorisation d'une nouvelle Conférence internationale, Guillaume Il débarque le 31 mars 1905 du yacht impérial Hohenzollern à Tanger pour quelques heures et dénonce, après un entretien avec l'oncle du sultan, les visées françaises et espagnoles sur le Maroc, ce qui provoque une crise diplomatique : c’est la Crise de Tanger. En 1906, la conférence d'Algésiras redéfinit les positions de chacun en Afrique reconnaissant l'indépendance du sultan et affirmant l'égalité des signataires dans le domaine économique. En 1923 les négociations aboutirent à en faire une zone internationale affranchie de droits de douanes. Le 24 juillet 1925, le statut définitif de Tanger est signé par le Royaume-Uni, l'Espagne, la Belgique, les Pays-Bas, les États-Unis, le Portugal, l’Union soviétique et la France, auxquels se joindra l’Italie un peu plus tard.
La ville possède désormais son autonomie financière. On la dote d'une administration internationale, en particulier d'une assemblée législative, composée de trente fonctionnaires internationaux désignés par leurs consuls respectifs et de neuf marocains. L'époque du « Statut international » est celle du plus grand rayonnement international de Tanger, tant dans le domaine culturel que dans celui des affaires, favorisé par les facilités offertes à la contrebande, à l'espionnage et à la contrefaçon.
En juin 1940, après la défaite française, les troupes nationalistes espagnoles occupent Tanger et permettent, en mars 1941, l'installation du consulat allemand à la mendoubia (résidence du Mendoub) où flotte le drapeau nazi. En mars 1944, l'Espagne fait partir le consulat allemand de la mendoubia avant de retirer, le 9 octobre 1945, ses troupes de Tanger, qui retrouvera son statut international. Entre 1939 et 1950, Tanger a vu sa population tripler et atteindre plus de 150 000 habitants.
Le 10 avril 1947, le sultan Mohammed V, accompagné du prince héritier Moulay Hassan (futur Hassan II), prononce à Tanger le premier discours qui fait référence à un Maroc unifié et indépendant rattaché à la nation arabe. En 1956, avec l'indépendance du Maroc, la conférence de Fedala (8 au 29 octobre) rend Tanger au Maroc. Une charte royale maintient la liberté de change et de commerce jusqu’en 1960, année où le gouvernement marocain abolit les avantages fiscaux et Tanger se retrouve avec un statut identique à celui des autres villes du royaume. Afin d'éviter une fuite importante des capitaux, le port de Tanger est doté d'une zone franche.
La ville connaît depuis une dizaine d'années (années 2000) un développement spectaculaire.
Dwight L. Bush, ambassadeur des Etats-Unis au Maroc a visité mercredi 25 juin 2014 la zone franche d'exportation Tanger Free Zone (TFZ).
Dwight L. Bush, ambassadeur des Etats-Unis au Maroc a visité  mercredi 25 juin 2014 la zone franche d'exportation Tanger Free Zone (TFZ). C’était l’occasion pour l’ambassadeur de s'enquérir des atouts et opportunités qu'offre cette zone pour les investisseurs.

En visite dans la région de Tanger-Tétouan, M. Bush  s'est rendu dans des unités industrielles relevant d'entreprises américaines installées dans la zone et opérant en particulier dans les secteurs automobile et aéronautique. Il est notamment question de Polydesign Systems, Esterline et Delphi.

A également été à l’ordre du jour de cette visite une réunion avec le directeur général de TFZ, Mehdi Tazi, axée sur les possibilités de renforcer la présence des entreprises américaines au niveau des zones franches de Tanger. Pour rappel Tanger Free Zone compte plus de 500 entreprises orientées vers l'export sur des activités principalement industrielles et logistiques.
Des médias ont évoqué le chiffre de 5 000 travailleurs espagnols sans papiers. Une estimation démentie par la Chambre de commerce espagnole à Tanger. Les projets structurants à l’image de "Tanger Métropole" et de "Tanger City Center" attirent les entrepreneurs de l’autre rive.
Tanger Espagne Maroc
Nous sommes à Tanger City Center, à proximité de la grande gare ferroviaire de Tanger. L’espace est en chantier. L’hôtel Hilton est en construction, de même qu’un centre commercial et de loisirs, le Megarama et un parking de 1 400 places. Tanger City Center, ce sont aussi des centaines d’appartements et des plateaux de bureaux. A côté des ouvriers marocains, d’autres, espagnols, contribuent à faire sortir de terre ces énormes édifices. «Ils sont nombreux à travailler dans ce chantier. Ce sont des ingénieurs, mais aussi des ouvriers spécialisés en aluminium, en verre, en inox ou encore en machinerie», explique cet ouvrier marocain rencontré à côté du chantier du Hilton.

«C’est au Maroc où je gagne ma vie»


Les ouvriers espagnols ne travaillent pas aux mêmes salaires que leurs camarades marocains. Pour la plupart, ils ne parlent qu’espagnol et sont de fait difficiles à aborder. Ils prennent leurs repas dans les restaurants situés tout autour du chantier, fréquentés autant par les Tangérois que par les travailleurs espagnols. Juan, qui se débrouille un peu en français, a bien voulu répondre à nos questions : «Je travaille pour le compte de la société espagnole qui s’occupe du projet de construction de Tanger City Center. J’habite dans un hôtel et je pars voir ma petite famille à Cadix une fois par mois. C’est une aubaine de trouver du travail à Tanger puisque en Andalousie, le secteur est en crise depuis des années. Le Maroc, c’était un pays synonyme de vacances pour moi et ma famille. Aujourd’hui, c’est au Maroc que je gagne ma vie». Il nous a déclaré que son salaire tournait autour de 800 euros, plus les primes de déplacement et de location. «Plein d’ouvriers espagnols rêveraient d’être à ma place. D’autant plus que Tanger est une belle ville et que la vie n’est pas aussi chère qu’en Espagne», conclut-il, le sourire aux lèvres. La présence de ces ouvriers fait même le bonheur des restaurateurs qui, grâce à cette clientèle régulière, peuvent assurer des rentrées d’argent salvatrices. «Ils ont un seul défaut : ils ne parlent qu’espagnol. Sinon, ils se comportent très bien avec nous», confie Mohamed, serveur dans un restaurant du coin. Le soir, ils investissent les bars et boîtes de nuit de la ville ainsi que des clubs privés réservés aux Espagnols.

De fait, les entreprises de construction ibériques ont été de presque tous les projets immobiliers de la ville : du moyen standing aux installations touristiques en passant par les résidences de luxe comme la Marina d’or. A Tanja balya, Gzenaya, Ziaten, plusieurs immeubles ont vu le jour grâce à des entreprises espagnoles.Celles-ci investissent également dans le secteur du textile. Sauf qu’encore une fois, on ne trouve pas les Espagnols dans les rangs des ouvriers marocains smigards, mais plutôt en tant qu’ingénieurs ou techniciens, dans la zone franche de Tanger (Tanger free zone), mais aussi dans les quartiers industriels de la ville comme à Moghougha. «Ils ne travaillent pas à 13 DH l’heure comme la main-d’œuvre marocaine et de fait, ils ne constituent pas une concurrence directe pour les ouvriers marocains», souligne cet entrepreneur tangérois.       
  

Comment expliquer alors le chiffre de 5 000 espagnols travaillant au noir à Tanger et dans ses environs, avancé par le journal électronique espagnol Economia Digital, le 19 mai dernier et attribué à Anwar Zibaoui, spécialiste dans les échanges économiques et les affaires entre l’Europe et le sud de la Méditerranée ? Contacté par La Vie éco, ce dernier a nié avoir évoqué ce chiffre : «Il est impossible de donner un chiffre précis sur ce profil de travailleurs. D’ailleurs, j’ai adressé un démenti à ceux qui l’ont prétendu». Quant au président de la communauté espagnole installée au Maroc, José Estèvez, il a expliqué que «cette nouvelle est dénuée de tout fondement» et que «le nombre d’Espagnols immatriculés aux registres du consulat d’Espagne à Tanger ne dépasse pas 1200 personnes. Une vingtaine de non-déclarés, c’est possible, mais avancer le chiffre de 5000, c’est inconcevable».

Pourtant, articles et reportages de télévision décrivent depuis 2012 une nouvelle tendance: cette immigration inverse, de l’Espagne vers le Maroc. Comme ce documentaire signé France 2, diffusé il y a tout juste un an et intitulé, «Chômage, émigrer au Maroc». «Ils étaient 3 000 en 2003. Ils sont plus de 10 000 à y résider officiellement en 2013. Ils seraient des dizaines de milliers d’Espagnols à travailler dans le Royaume chérifien», apprend-on dans ce reportage. Le journaliste qui a eu accès à plusieurs chantiers de construction a rencontré des ouvriers et des peintres espagnols partageant la journée avec des travailleurs marocains. Ils viennent de toutes les villes d’Andalousie, mais aussi des autres villes de la péninsule ibérique. On y apprend aussi que si «les Espagnols qui résidaient au Maroc avant la crise étaient en majorité des diplomates, des enseignants ou des hommes d’affaires, aujourd’hui, ce n’est plus le cas». A l’image de ce ferronnier qui travaille à Tétouan parce qu’il n’a plus de travail en Espagne. «Nous avons constaté ces trois dernières années, l’afflux de quelques profils qui n’existaient pas auparavant, comme les plombiers et les électriciens. Ils viennent à Tanger chercher du travail en tant qu’indépendants. On retrouve aussi quelques Espagnols qui cherchent à travailler dans les centres d’appel de l’opérateur téléphonique Téléfonica. Ce qui était par le passé impensable», explique ce responsable fiduciaire espagnol et consultant auprès des entreprises espagnoles. Et d’ajouter : «Il y a certainement des Espagnols qui travaillent au noir tout en profitant des allocations de chômage en Espagne ou encore de la pension de retraite. Mais je peux vous assurer qu’ils ne sont pas nombreux. On observe ces derniers temps un autre phénomène : avant la crise, les entreprises espagnoles structurées venaient investir au Maroc dans une logique d’extension. Actuellement, il y a un nouveau profil d’entreprises qui viennent prospecter au Maroc. Des entreprises désespérées qui ne sont pas à la recherche d’extension, mais d’une affaire qui leur permettra de survivre».

Autre témoignage, fait par un libraire dont le commerce est situé en plein «Boulivard» : «En 2012 et 2013, les nouveaux arrivants espagnols étaient plus visibles. Ils squattaient les terrasses des cafés de la corniche et consommaient les pocadillos à 10 DH. J’ai même vu un jeune espagnol faire la manche». Il nous a assuré que l’année dernière on voyait des artistes de rue espagnols, guitaristes et saxophonistes, exécuter des prestations musicales en public avant de demander la charité aux passants !
Des journalistes sur place nous ont également signalé le cas d’Espagnols qui travaillent au noir à Tanger, notamment dans le secteur de la restauration et profitent de la proximité avec l’Espagne pour faire des allers-retours afin de ne pas perdre leurs allocations sociales, notamment l’indemnité de chômage. «Nous avons constaté que le chômage, qui atteint un niveau exceptionnel en Espagne, surtout chez les jeunes et en Andalousie, la région d’Espagne la plus proche de Tanger, fait que de nombreux Espagnols commencent à considérer le Maroc comme une solution pour sortir du chômage. Comme d’autres ont choisi l’Amérique latine ou d’autres pays d’Afrique. Seulement, le nord du Maroc présente un attrait supplémentaire. Il y a du travail et pas très loin de chez soi», explique ce journaliste de Tanger.

Des salariés espagnols détachés au Maroc

L’histoire d’amour entre Tanger et les entreprises espagnoles semble promise à un bel avenir. Surtout que la tendance dans la ville est à l’investissement. En témoigne le lancement en septembre 2013 de «Tanger Métropole» qui «fera de la ville du détroit un pôle économique et industriel régional et international». Etalé sur cinq ans, de 2013 à 2017, ce programme a déjà démarré en mars dernier avec la mise en chantier de plusieurs projets d’infrastructure. Corniche des deux caps qui va relier le cap Malabata à l’ancien port de Tanger tout le long de la côte, travaux de réaménagement du port de Tanger-ville avec la mise en place d’espaces dédiés à des activités sportives, ludiques, culturelles et commerciales. Cet énorme projet comprend aussi l’aménagement de routes et d’espaces verts, la mise en place du mobilier urbain, le renforcement du réseau d’éclairage public, la construction d’un parking souterrain, l’aménagement de voiries… D’autres travaux sont prévus dans le cadre de Tanger Métropole comme la construction d’une rocade dans la zone industrielle de Tanger, à Moghogha. Une aubaine pour les entreprises espagnoles !

La rencontre entrepreneuriale Espagne-Maroc du secteur de l’urbanisme, des travaux publics et auxiliaires de la construction, organisée par la Chambre espagnole de commerce de Tanger, les 28 et 29 mai dernier a été l’occasion de se rendre compte de l’importance de Tanger chez les industriels d’Espagne. «Il y a un intérêt croissant des entreprises espagnoles pour le Nord du Maroc. A Tanger, on retrouve plusieurs entreprises espagnoles travaillant dans l’habitat social, la construction d’infrastructures touristiques, d’immobilier de luxe. Le lancement de Tanger Métropole relance cet intérêt espagnol», explique Amal Boussouf, directrice de la Chambre espagnole de commerce de Tanger. Plus de cent entreprises étaient au rendez-vous : des paysagistes, des entreprises de construction, de fabrication d’équipements immobiliers, des architectes, restaurateurs, des bureaux d’études, d’ingénierie… Ils viennent majoritairement du Sud de l’Espagne, de Séville, Cordoue, Cadix, Grenade, Huelva, Malaga, mais aussi de la capitale Madrid. «Nous recevons beaucoup de demandes de la part des entreprises espagnoles à cause de la crise là-bas. Le domaine de la construction attire les entreprises espagnoles. Mais il y a également le secteur automobile, les énergies renouvelables, le textile, le transport et la logistique», ajoute Mme Boussouf.

Qu’en est-il alors des articles de presse qui font état de travailleurs espagnols sans papiers à Tanger ? «C’est exagéré. Il y a des Espagnols qui travaillent légalement dans des secteurs de pointe, puis ceux qui s’installent en tant qu’entrepreneurs. D’ailleurs, grâce à l’accord entre le Maroc et l’Espagne qui évite la double imposition, un travailleur a tout intérêt à être déclaré. Quant aux ouvriers que l’on voit dans les chantiers, ce sont des salariés espagnols détachés au Maroc. Ils travaillent en Espagne, perçoivent un salaire en euros et se déplacent au Maroc pour assurer une fonction au profit de leurs entreprises, pour un projet au Maroc», explique Mme Boussouf. Et d’ajouter: «Depuis 2012, des entreprises ont cherché ailleurs, y compris au Maroc, pour trouver des débouchés. Ils avaient du matériel, du personnel, des usines et un stock énorme. Tanger a été une opportunité pour ces entreprises-là».
A la tête de la Chambre de commerce, elle a remarqué ces derniers mois un retour de Marocains venus investir à Tanger. «Ce sont des personnes qui ont vécu 20 ou 30 ans en Espagne et qui sont revenues avec un capital et un savoir-faire afin d’investir ici. Notre travail, c’est de leur faciliter la tâche afin de pousser d’autres investisseurs marocains installés en Espagne à faire le chemin du retour», conclut-elle.

Résultat des courses : des Espagnols gagnent leur vie en travaillant au Maroc dans des entreprises espagnoles, mais aussi parfois dans des entreprises marocaines. D’autres, beaucoup moins nombreux, sont des «sans-papiers» et profitent de l’absence de visa pour gagner un peu d’argent.

Le contingent espagnol va certainement augmenter au vu des projets de grande envergure à Tanger, mais aussi ailleurs dans le nord du pays. Cela ne se limite pas au seul domaine de la construction. Rien qu’au cours du mois de mai dernier, deux grandes entreprises espagnoles ont choisi Tanger pour lancer une activité sur le Maroc. Natural Optics, une grande enseigne du secteur de l’optique, s’est installée à Tanger, avant de se déployer dans le reste du pays. Quant au groupe Basema, il vient d’inaugurer une unité de traitement et de préparation de tôles d’acier à Tanger Free Zone…
Les travaux de la nouvelle marina devront s’accélérer après le transfert de l’activité de pêche au nouveau site qui sera bientôt opérationnel. La première tranche de la restauration de la muraille de la médina est presque achevée n Le téléphérique devra attendre 2016.
port de Tanger
Le projet de reconversion du port de Tanger Ville entre dans sa phase critique. Selon les informations recueillies auprès de la Société d’aménagement du port (SAPT), les travaux de la première tranche de la muraille, à savoir la partie reliant Borj Elhajhouj et Borj Dar Elbaroud, affichent un taux de réalisation de près de 100%. Cette composante entre, pour rappel, dans le cadre du chapitre réservé à la contribution du projet au développement durable et la valorisation du patrimoine culturel de la ville qui prévoit, entre autres, la réouverture des anciens accès, rampes et portes de la médina.
Mais de tous les chantiers prévus dans le cadre du projet, c’est surtout celui de la construction du nouveau port de pêche qui constitue un intérêt stratégique à la fois pour la population locale et pour l’aménageur du port. Cette infrastructure sera la première grande réalisation du projet de reconversion du port de Tanger Ville. Elle devrait également permettre à la SAPT d’accélérer les travaux de reconversion de l’ancien port de pêche en port de plaisance. En effet, dès le lancement du projet, il était prévu que l’activité de pêche sera maintenue au niveau de l’ancien emplacement jusqu’à la finalisation de la nouvelle infrastructure de pêche.
Toutes les entreprises du port seront définitivement installées à TFZ d’ici octobre prochain
La SAPT souligne que le taux d’avancement des travaux du port de pêche dépasse actuellement les 75%. D’après les projections de la société, ils devraient être finalisés avant la fin de l’été. Suivra alors la deuxième phase concernant les infrastructures annexes dont la mise en place se poursuivra jusqu’en 2015.
D’un coût global d’un milliard de DH, ce port de pêche vise le développement et la redynamisation de l’activité dans toute la région. L’idée à l’origine de ce chantier découle principalement des lacunes relevées au niveau de l’ancienne structure. D’après les études réalisées auparavant, il s’est en effet avéré que le port de pêche était non seulement construit dans une zone non optimale pour l’exercice, mais qu’il était également saturé en raison du développement rapide qu’a connu l’activité durant ces dernières décennies. D’où l’intérêt de le déplacer de la zone est du port vers la zone ouest avec, en prime, une modernisation de toutes les composantes internes. Ainsi, les pêcheurs tangérois devraient disposer dès cette année de 2 337 mètres de linéaires de quais d’accostage et d’appontements, 11 ha de bassin, 1 167 mètres de linéaires d’ouvrages de protection et 11 ha de terre-plein. Ceci permettra de tripler la capacité globale, mais aussi de permettre à la SAPT d’accélérer les travaux de construction de la première partie de la marina.
Le chantier de cette composante située sur le site de l’ancien port de pêche est donc moins avancé. La première phase en est à 40%, mais les travaux devraient logiquement s’accélérer dans les prochaines semaines, dès que les pêcheurs auront pris possession de leur nouveau site. La marina contribuera à doter la ville du détroit du plus grand port de plaisance de la région avec plus de 1 600 anneaux à l’horizon 2016. Cela devrait se concrétiser grâce au deuxième chantier prévu à ce niveau, à savoir la construction d’un tout nouveau port de plaisance dans la zone est du port. Entamés en mai 2011, les travaux semblent bien avancés puisque les données de SAPT font ressortir un taux de réalisation de plus de 80%.
La totalité de la partie portuaire, d’un coût global de 2 milliards de DH, sera livrée en 2015. Aussitôt après, sera ouvert le chantier du téléphérique qui, en principe, devra durer un an. En clair, la livraison est prévue pour 2016.
En attendant, les pouvoirs publics s’activent pour l’accélération du déménagement des entreprises jusque-là installées dans la zone franche du port. Le premier groupe de PME a déjà déménagé à Tanger Free Zone, les autres le font progressivement. D’ici fin octobre prochain, toutes les entreprises du port seront définitivement installées à TFZ.