lundi 30 mars 2020

tanger-experience - le web magazine de Tanger - Serge Guerin -Le Covid-19, une leçon d'humilite
Denis Lafay – La Tribune.fr

LE MONDE D’APRES. Sa « nature », optimiste et constructive, prend le dessus au moment de diagnostiquer la situation « sociétale » de la France confrontée à la pandémie du Covid-19. Le sociologue Serge Guérin n’élude certes pas les spectres qui défient la communauté, mais il veut retenir en priorité les enseignements à même, demain, d’éclore et de « profiter ». Profiter à une prise de conscience des dérives de notre époque ; à une nouvelle hiérarchisation de l’essentiel ; à la conscientisation écologique ; au dépeçage de la double tyrannie de la performance et de l’autonomie ; à la redéfinition d’objectifs responsables pour une mondialisation aujourd’hui ivre et dépossédée de sens ; à une relation renouvelée aux territoires et à la résurrection d’un Etat-providence repensé « avec les Français, et non plus pour les Français ». Et à recouvrer un peu de « l’humilité » que l’arrogance ou le scientisme ont chassé. Surtout, cet expert des sujets de santé et d’intergénération, espère que « l’événement coronavirus » révélera au plus grand nombre – et à la classe politique dirigeante – les trésors du « care », cette éthique de la sollicitude qui emmêle harmonieusement « soin de soi » et « soin de l’autre ». L’heure est de se tourner vers un « égoïsme solidaire ».

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Serge Guérin s’exprime sur la pandémie du Covid-19 dans la Tribune (Crédits : Ortola)

LA TRIBUNE – Ce moment si particulier de début de confinement, comment l’éprouvez-vous intimement, comment l’interprétez-vous intellectuellement ?

Serge Guérin : Je suis un « hyper-actif », en besoin et plaisir permanent d’interagir visuellement, verbalement, intellectuellement avec autrui ; le confinement n’est vraiment pas fait pour moi (rires) ! Pour l’heure, je demeure très occupé – à échanger avec des proches, à résoudre des problèmes administratifs et techniques, à voir comment me rendre utile, à adapter les cours pour mes étudiants, à répondre aux journalistes, etc. Mais plus tard ? Si cette réclusion perdure ? L’inquiétude personnelle du moment se concentre essentiellement sur la vulnérabilité de certains de mes proches, de santé fragile et que je ne peux accompagner physiquement. L’inquiétude plus générale est proportionnée à la dimension de la déflagration : dans quel état psychique, social et économie allons-nous sortir ?

Le dogme dominant, celui qui dicte nos comportements et modes de vie, est le mouvement. « Oser » avouer le plaisir ou les vertus des antonymes – silence, lenteur, immobilisme – est même suspect. Cette claustration forcée peut-elle permettre d’en réveiller et surtout faire connaître les trésors ?

A cet égard, et même si cela peut paraître anecdotique et même amusant, il faut souligner que celui qui nous impose – avec raison – de nous confiner dans l’immobilisme physique est un chef d’Etat qui, dans son comportement et son ADN politique, incarne comme personne le mouvement perpétuel et dont la formation politique a pour nom… En marche ! L’idéologie presque dictatoriale de l’action, du « bougisme » ainsi décrit par Pierre-André Taguieff, est balayée par son emblème le plus caricatural !

Indéniablement, et moi-même qui me reconnais pleinement dans les propriétés de l’action le concède, ce moment doit être une opportunité pour « regarder » les attributs du temps long, du temps lent, pour s’écouter et dialoguer autrement. L’écologie humaine globale questionne en profondeur ce sujet, y compris parce qu’elle nous expose une règle d’or : le rythme du temps conditionne l’état de fragilité. En d’autres termes, ralentir le rythme et adapter l’environnement réduit l’exposition à la fragilité, et bien sûr réciproquement.

« La vitesse et l’étendue vertigineuses de la propagation du virus résultent de la quasi instantanéité des échanges humains, de l’étourdissante mobilité humaine, de l’extrême densité humaine. Ce n’est pas le virus qui se déplace : ce sont les humains qui le déplacent, ce sont l’économie mondialisée et le culte de l’immédiateté qui le déplacent. »

A ce titre, les propriétés contagieuses du virus Covid-19 ne constituent-elles pas elles-mêmes une leçon ?

Absolument. Ce virus n’est pas aéroporté, il se transmet exclusivement par l’homme. La vitesse et l’étendue vertigineuses de sa propagation résultent de la quasi instantanéité des échanges humains, de l’étourdissante mobilité humaine, de l’extrême densité humaine.

Ce n’est pas le virus qui se déplace : ce sont les humains qui le déplacent, ce sont l’économie mondialisée et le culte de l’immédiateté qui le déplacent. Nous allons faire l’expérience que le ralentissement drastique du « temps physique » et l’imperméabilité des échanges humains, liés au confinement, sont le seul moyen d’endiguer la pandémie.

Cela nous change de la « dictature de l’urgence », pour reprendre le titre d’un ouvrage de Gilles Finchelstein. Ce qui va à l’inverse absolu de l’idéologie dominante : « celui qui gagne est celui qui va le plus vite et s’adapte le plus vite ». Renversement de perspective instantané !

Dans son acception grecque (Krisis) ou latine (crisis), la crise est une ouverture aux possibles et aux issues les plus antithétiques. L' »état » de l’Etat français, l' »état » de la gouvernance internationale, mais aussi l' »état » des individus – dans leur individualité comme dans leur rapport à la collectivité – autorisent-ils un espoir ?

« L’espérance est un risque à prendre » : je fais mienne, cardinale, cette belle formule de Georges Bernanos. Le pessimisme, surtout lorsqu’il déborde de la rationalité et du fondement réaliste, est inutile. Et même contre-productif, comme s’y emploient les adeptes de la collapsologie. Difficile de construire une issue concrète et partagée à une crise sur le seul terreau de la désespérance.

Les slogans vides du type « indignez-vous » ne produisent pas de solutions, la désespérance est soeur du fatalisme et nie le sens. Or sans sens, sans vision de l’avenir souhaité et possible, point de possibilité de réveil.

Primo Levi l’a si bien écrit : entre le blanc et le noir, situés aux extrémités du spectre, existe un infini nuancier de gris. Dans les gris les plus sombres, la demande d’un régime plus autoritaire ; dans les gris foncés, les logiques et les mécanismes qui s’emploieront à « un retour comme avant » ; dans les gris clairs, fourmille une multitude de raisonnements, de prises de consciences, d’initiatives entrepreneuriales, associatives, communales, territoriales, individuelles qui explorent un autre avenir. Focalisons-nous sur leurs promoteurs.

La première épreuve à laquelle sont exposés les Français, cloîtrés dans l’intimité de leur foyer ou de leur solitude, est celle du rapport d' »eux à eux-mêmes ». Là aussi l’éventail des réactions est infini, certains périls sont redoutés – au sein des couples « déjà » déchirés, dans les foyers incompatibles avec la promiscuité, chez les personnes vulnérables aux addictions et aux violences physiques et sexuelles, etc. – ; le sociologue pronostique-t-il des faits saillants ?

Pour exemple, l’idée du président de la Région Hauts-de-France Xavier Bertrand de proposer aux personnes confinées de consulter par téléphone des psychiatres ou psychologues est une excellente approche excellente dans cette période. Un service qui devrait perdurer après la sortie de crise.

Se retrouver pour un temps indéterminé seul face à soi-même est une opportunité, dès lors que l’environnement affectif et matériel ne constitue pas un obstacle, dès lors aussi que l’on est personnellement, psychiquement, en condition de se mettre à nu. Nous ne disposons pas des mêmes capacités de ressourcement, d’une manière uniforme de gérer une circonstance déstabilisante.

La situation personnelle, sociale, familiale ou économique, peut jouer fortement, et se répercuter sur la façon de vivre ce confinement. Les couples en crise avant ont peu de chances de se porter mieux pendant. Il y a malheureusement à redouter effectivement une augmentation des dérapages, plus ou moins aigus et graves. Lorsqu’on ne supporte pas l’agitation de ses enfants ? Lorsque le dialogue est rompu avec sa compagne ou son compagnon ? Lorsque la consommation d’alcool expose à la violence ?

« Une multitude de raisonnements, de prises de consciences, d’initiatives entrepreneuriales, associatives, communales, territoriales, individuelles qui explorent un autre avenir, fourmille. Focalisons-nous sur leurs promoteurs. »

A contrario d’aucuns pronostiquent un effet « baby boom » d’ici neuf à dix mois. Ils omettent que le bondissement des naissances au lendemain de la guerre avait pour théâtre une re… naissance, pour scène une euphorie contagieuse…

Absolument. Comment vouloir enfanter lorsque le contexte est à ce point anxiogène et l’avenir aussi incertain ? Et puis, dans l’après-guerre, les moyens contraceptifs n’étaient pas ceux d’aujourd’hui. Sur ce plan, il faudra regarder l’évolution de deux indices : « baby-boom » et… « divorce boom » !

Chaque nouveau rapport d’études le confirme : l’ampleur des inégalités croit inexorablement au sein de la société française. Ce « moment » que nous subissons pourrait être de nature à les dégrader davantage encore. Ou au contraire – et alors à quelles conditions ? – à les réduire. Ces inégalités, un sujet les concentre et les symbolise : le lieu du confinement. Et les manifestations sont paradoxales, qui constituent autant de marqueurs singuliers…

C’est d’ailleurs un peu la revanche des gilets jaunes. Nombre d’entre eux vivent en zones rurales ou périurbaines, dans une maison modeste mais souvent pourvue d’un jardin, même petit. Le confinement dans de telles conditions peut sembler plus tolérable que l’exigu 2 pièces dans un beau quartier parisien.

Mais attention, c’est aussi du côté des gilets jaunes que l’on trouve le plus d’individus aujourd’hui sur le front : personnels de soin en premier lieu, mais travailleurs dans les magasins d’alimentation, professionnels de la sécurité, postiers…. et c’est du côté des mêmes gilets jaunes que le chômage frappe déjà et frappera le plus durement.

A l’autre bout de l’échelle sociale, le mouvement d’exode de Français plus privilégiés, nantis d’une résidence secondaire loin des villes, et qui pour certains ont déversé leur satisfaction prétentieuse sur les réseaux sociaux, exerce une sacrée violence symbolique. Sans compter les effets de leur invasion de territoires aux équipements de santé limités.

Et ce n’est pas seulement symbolique ; comment, par un effet boomerang, ne pas penser aux moins bien lotis, cloîtrés dans des espaces réduits ? Mais ces privilégiés font aussi l’épreuve du rejet, de la part des autochtones envers ces « citadins » qui viennent « potentiellement les infecter ». On voit aussi des jeunes, certes minoritaires, qui visiblement ne veulent pas jouer le jeu et se sentent parfaitement étranger à cette « guerre ». J’entends déjà dire que le « commun » domine dans cette période, mais je crois que la réalité est plus nuancée.

Si seulement, de cette expérience d’ostracisme subi, ils pouvaient tirer des enseignements quant à l’ostracisme exercé, celui par exemple qu’ils peuvent réserver aux migrants…

Partout il est question de « prendre soin ». Or jamais le fameux principe du « care », depuis longtemps négligé et même raillé – Martine Aubry, sèchement défaite lors des Primaires socialistes de 2012, lui avait consacré le substrat cardinal de son programme – n’avait été à ce point sollicité. Cette prise de conscience peut-elle dépasser le cadre des circonstances et être durable ?

C’est là un sujet majeur. Qu’est-ce que le care ? Une « éthique de la sollicitude », valorisant « le soin et l’attention à l’autre ». Or tout, aujourd’hui, est care. Que demande-t-on à la population, qu’exige-t-on d’elle ? De prendre soin d’elle-même pour prendre soin de l’autre… Le « prends soin de toi », qui fleurit dans nos conversations, dans la signature de nos textos, exprime une culture du care, une attention à l’autre qui est aussi une attention de soi.

… Mais l’enjeu véritable est de dépasser le soin de soi pour porter le soin à l’autre. Le care est altruisme, il n’est pas égotisme, et ses vertus humanistes et sociétales dépendent de sa faculté d’essaimer, de ramifier, d’unir…

Bien sûr. C’est pourquoi nous louons aujourd’hui l’ensemble de la communauté des soignants – au sens très large de son acception, puisqu’il faut y inclure tous les invisibles : personnels de santé et de soin, volontaires, réserve sanitaire, administratifs, accompagnants au domicile qui forment la longue chaîne du care.

Je n’oublie surtout pas les aidants d’un proche qui sont encore plus isolés aujourd’hui. Ces soldats du front risquent pour eux-mêmes afin de nous venir en aide ; c’est d’ailleurs la raison pour laquelle il est si important de respecter les consignes de confinement, car de leur stricte application dépendent les conditions dans lesquelles ils vont pouvoir exercer leur mission.

Le confinement est une illustration du vœu du care, et aussi de cette interdépendance liant le soin de soi au soin de l’autre : en prenant soin de moi, je limite la propagation du virus et donc participe à prendre soin d’autrui. C’est bien la notion de « soin mutuel » qui est un levier majeur du care. Si la conscience que nous avons du virus nous permet de prendre conscience de cette absolue interaction, peut-être que cette conscience nouvelle du care perdurera. Au mois dans une partie de la population.

 » Le mouvement d’exode des Français privilégiés, nantis d’une résidence secondaire loin des villes, et qui pour certains ont déversé leur satisfaction prétentieuse sur les réseaux sociaux, exerce une sacrée violence symbolique « 

Chacun, aujourd’hui, est imparablement confronté à la conscience de sa vulnérabilité personnelle. Dans ce champ aussi, il est à espérer que cette introspection diffuse une conscience universelle de la vulnérabilité. Jusqu’à remettre en question quelques principes a priori invincibles : réussite, conquête, succès, compétition… ?

… et aussi : performance et autonomie. Cette double doctrine, si hégémonique, est défaite. Nous découvrons que nous sommes incroyablement dépendants – en premier lieu des soignants, mais aussi du comportement de chaque « autre » -, et la performance est désormais l’immobilisme, la réclusion.

Les fondements de l’idéologie dominante sont totalement inversés, nous assistons à une formidable révolution. C’est la question de la conscience de l’autre, du don, dont Mauss a montré l’aspect essentiel dans la relation humaine.

C’est le « nous sommes » de Camus : « j’ai besoin des autres qui ont besoin de moi », écrit-il dans L’Homme révolté. Une de mes filles m’a fait relire L’Entraide de Kropotkine qui évoquait le plaisir de pratiquer le soin mutuel.

Mais attention, tout cela s’applique au moment présent, et ne concerne qu’une partie de la société française.

A long terme, c’est-à-dire au-delà de la crise, peut-on donc penser que cet électrochoc modifiera la considération de la société et des gouvernants pour les notions mêmes de fragilité et de vulnérabilité ?

Il est trop tôt pour l’affirmer. Deux réflexes peuvent dominer. Le premier consiste à revenir très vite à ses habitudes. Le second serait que le choc issu de la pandémie produise une sorte d' »égoïsme solidaire » tel que je qualifie le care – « j’ai tout intérêt que la société prenne en compte toutes les formes de fragilité puisque celles-ci peuvent du jour au lendemain me frapper ». Dans ce cas, nous pourrions espérer une société différente.

 » Le confinement est une illustration du vœu du care, et aussi de cette interdépendance liant le soin de soi au soin de l’autre : en prenant soin de moi, je limite la propagation du virus et donc participe à prendre soin d’autrui. « 

Imaginons l’hypothèse, funeste, d’une implosion de l’organisation et des services de soins, d’une déflagration humaine frappant malades et soignants, victimes communes d’une dégradation du système de santé depuis longtemps dénoncée. Quelle sanction politique, Emmanuel Macron et Edouard Philippe pourraient-ils essuyer ?

Voilà un an que les personnels des hôpitaux publics alertent les gouvernants sur leur situation, catastrophique. Qu’il s’agisse de rémunération, de ressources humaines, de moyens financiers, de conditions de travail, le cri d’alarme n’a cessé de retentir, pour des résultats très en-deçà des besoins. Aujourd’hui, et alors que la pandémie va mettre davantage en lumière ces tensions extrêmes, il n’est pas imaginable que des mesures à la hauteur de la gravité ne seront pas prises une fois la crise passée.

Sera-ce suffisant pour endiguer l’éruption ?

Certainement pas. A l’union nationale qui – heureusement – domine aujourd’hui succédera l’heure des enseignements. Et des comptes. La nation aura besoin d’un signal fort. Emmanuel Macron mué en chef de guerre peut sortir renforcé. Mais aussi très fragilisé par sa gestion comme par sa posture et par la situation économique qui menace d’être catastrophique. Aucun scénario n’est à exclure. Ni l’expression d’une attente pour un Etat fort et même autoritaire ; ni l’envie d’un changement profond de politique pour revenir à un Etat providence – une sorte de gaullisme social version XXIe siècle (et lesté d’un effroyable endettement) serait une possibilité. Reste une question centrale : qui pourra incarner un débouché politique ?

Les exemples d’actes de solidarité fleurissent, et d’aucuns de prophétiser le réveil du « sentiment de citoyenneté » au sein de la population. Est-ce crédible ? Réaliste à grande échelle ? Et surtout, là encore, durable ?

Les amortisseurs de la société sont composés du foisonnement permanent des initiatives de micro-solidarité. Elles témoignent qu’une société progresse par elle-même et non à partir des directives d’Etat. Mais elles font face à un redoutable adversaire : la tentation du repli, de se recroqueviller, de se claquemurer. Là encore s’impose le nuancier des gris cher à Primo Levi…

Il est un domaine, en revanche, où ce « sentiment de citoyenneté » pourrait se manifester de manière spectaculaire : la confiance en la science. On le sait, celle-ci est en berne, et que la France, pourtant patrie de Pasteur, trône au sommet des pays les plus rétifs aux vaccinations en est un symptôme. Qui aujourd’hui oserait refuser un vaccin contre le covid-19 ? Personne ou presque…

A l’union nationale qui – heureusement – domine aujourd’hui succédera l’heure des enseignements. Et des comptes. La nation aura besoin d’un signal fort

… Or, existe-t-il plus fort symbole de la double conscience du soin pour soi et du soin pour autrui que l’antidote ?

Que n’a-t-on pas lu ou écouté, également, d’aspirations à profiter de cette crise pour « changer son comportement », « changer son rapport à la consommation », « changer la hiérarchie de son essentiel et de son important », « changer son rapport aux autres », au final « révolutionner le logiciel libéral et capitaliste » qui régit le monde, notre rapport au monde, notre existence dans le monde. Cet archipel d’exhortations peut-il coaguler, composer une force unitaire, et porter concrètement un aggiornamento aussi ambitieux et disruptif ? Surtout pourra-t-il contenir le rouleau-compresseur marchand de nouveau lorsque germera la sortie de crise ?

Il est trop tôt pour mesurer l’ampleur des dégâts économiques, financiers, sociaux sur la planète, il est donc trop tôt pour estimer comment et dans quelle direction les principaux « dirigeants » de ce système – politiques, banques privées et banques centrales, organisations de gouvernance internationale, etc. – voudront et pourront le faire évoluer. Mais pour l’heure, là encore le pessimisme n’est pas de mise. Ne l’oublions pas : de tous les systèmes économiques qui ont régi le monde, le capitalisme – et son levier : l’économie de marché – est celui qui s’est toujours le mieux adapté.

Ce qui est assez prévisible est que l’Etat – avec certainement le soutien de grandes entreprises – devra investir fortement dans le secteur de la santé, aux plans de l’emploi comme des équipements. La question d’une relocalisation, au moins partielle, de la fabrication de médicaments et d’équipements sera aussi posée. L’affaire des « masques » laissera des traces.

Ce retour possible à une forme de keynésianisme permettra aussi, je l’espère, d’invertir dans la transition écologique (par exemple sur l’habitat, aux fins d’améliorer la performance énergétique et de favoriser l’emploi auprès d’utilisateurs de plus en plus âgés. Ces actions, en plus, pourraient offrir des débouchés autant à des fleurons français de l’industrie qu’à des artisans et des PME.

Il est donc « trop tôt », mais ne peut-on pas d’ores et déjà pronostiquer que la conscientisation écologique pourrait s’enraciner plus profondément et plus durablement, jusqu’à peser de manière substantielle et… durable sur les futurs rapports de force économiques, financiers et politiques ?

Cette direction devra faire la preuve que les intérêts économiques et financiers, pierre angulaire du système capitaliste, ne sont pas affaiblis par l’intérêt sociétal, environnemental, social, tout simplement humaniste auquel notre renaissance, demain, aspirera plus que jamais. Peut-on inventer une « économie sociale et responsable de marché » ?

Dans une (très belle) tribune publiée dans Libération (20 mars) et titrée « Coronavirus : le soin n’est pas la guerre », Pascale Molinier, professeure de psychologie sociale à l’Université Sorbonne – Paris Nord, fustige le diktat des chiffres – « n’en déplaise à la technocratie, ils ne nous parlent pas, au mieux ils nous effraient, nous risquons de leur être plus que jamais arraisonnés quand, pour nous sentir concernés et grandir en responsabilité, nous aurions besoin de récits qui nous ramènent à la vie »  – pour mieux mettre en lumière « l’inestimable » travail des soignants, « au sens où n’étant pas inscrit dans la performance technique ou la compétitivité, il ne se mesure pas, en même temps qu’il est ce qui compte le plus ». L’épreuve que nous traversons met en lumière la valeur des taches non chiffrables, non marchandes, pourtant les plus essentielles, les plus contributives aux besoins d’humanité et donc à l’Humanité elle-même. Que peut-il rester de cette prise de conscience collective ? Peut-il nous aider, collectivement, à redéfinir ce « fait bien commun » ?

C’est le pari de Pascal ! Tentons-le. Le virus, comme le réchauffement climatique, crée du commun au sens où chacun, quelle que soit sa position sociale, peut être touché. Même si les plus riches s’en sortent bien mieux que les autres. Toute l’histoire des épidémies a montré que les dégâts (parfois avec plus de 50% de mortalité) étaient très largement centrés sur les plus fragiles. Par ailleurs, si 80% de la population se sent confinée, et, après un moment de flottement, concernée par le virus, il demeure des minorités qui ne partagent toujours pas ce souci du commun. Mais, il est possible, comme le montrent les applaudissements quotidiens à 20 heures pour les « héros du soin », qu’une prise de conscience prenne forme. « Il arrive que les décors s’écroulent », écrivait Camus.

Gageons et espérons que le diktat du moindre coût, qui a régi jusqu’à présent les flux de la mondialisation et la cartographie des sites de productions, ne sera plus hégémonique

L’organisation et le fonctionnement – ou plutôt le déficit d’organisation et les dysfonctionnements – de la mondialisation sont dès maintenant sur le gril. La « démondialisation », ou plus précisément les contours d’une « autre » mondialisation, sont en débat. Focalisons-nous sur deux chapitres : la proximité et les frontières. Demain pourrait-il être vraiment différent d’aujourd’hui ?

De découvrir l’impressionnante dépendance de la France envers la Chine en matière de production de médicaments a constitué un véritable électrochoc. Comment l’un des bastions mondiaux de la recherche dans l’ensemble des sciences médicales a-t-il pu ainsi se laisser menotter à une industrie située à l’autre bout du globe et elle-même si vulnérable ? Le diktat du moindre coût, qui a régi jusqu’à présent les flux de la mondialisation et la cartographie des sites de productions, ne devrait plus être hégémonique. La démondialisation avait déjà commencé, on peut espérer que la crise actuelle va l’accélérer.

Sans doute en effet allons-nous plébisciter les circuits courts, les logiques de proximité, y compris à l’égard des commerçants ; les boulangeries, les petits supermarchés, les regroupements de producteurs « bio » soutiennent aujourd’hui notre besoin de consommation ; nul doute que nous saurons nous en souvenir plus tard, et que ce réflexe servira les autres types de commerces de quartier.

Quant à la relation au territoire, nous (re)découvrons que le centre névralgique de notre existence quotidienne est la commune. Là est concentré notre lieu de vie. Et nous devons protéger notre périmètre de bien-être où nous nous sentons en sécurité. La problématique des frontières va être questionnée par beaucoup. Après tout, nous fermons bien notre maison à clé ; pourquoi ne ferions-nous pas de même à nos frontières lorsque le danger point ?

Faut-il rappeler que cette même logique du « bien-être entre nous », du « bien-être confiné », du « bien-être protégé », charpente les thèses xénophobes, europhobes, sécessionnistes, nationalistes, qui font le succès du RN en France, de l’AfD en Allemagne, de Vox en Espagne, de la Ligue en Italie, du Fidesz en Hongrie, du FPO en Autriche ? Et ailleurs en Europe ? Marine Le Pen s’est saisie de « l’heureuse opportunité » du Covid-19 pour scander les « vertus » de la fermeture des frontières… Une digue, une clôture, un verrou si lourds de symboles idéologiques…

Je ne nie pas ce spectre. Mais la présence et le fonctionnement de frontières ne doivent pas signifier de facto le refus de l’autre. Tout dépend du sens que l’on place dans l’édification desdites frontières, et pour cela des conditions de passage d’une frontière à l’autre.

Pourquoi ne considérerait-on pas que se sentir « bien chez soi » permet de mieux accepter l’accueil des autres, à des conditions connues de tous et qui sont respectueuses des principes humains élémentaires ? N’est-ce pas d’avoir nié cette réalité, n’est-ce pas d’avoir négligé ou même méprisé le besoin des individus de maîtriser leur périmètre d’existence, qui a répandu la peur et donc le rejet des « autres » ?

Deux de vos domaines spécifiques de recherche sont les relations intergénérationnelles et la santé. La situation des aînés, auxquels tout contact avec leurs enfants et petits-enfants a été décrété avant le confinement, est particulièrement aiguë. Au-delà, quelles conséquences sociologiques cette rupture de lien fait-elle peser ?

Au sujet du « bien vieillir », la qualité, la régularité, la douceur du « lien » humain contribuent de manière capitale. L’être humain est un être humain social, et le priver brutalement de lien est insupportable. Les aînés, déjà dans la souffrance – physique, psychique, liée à leur déclin ou à leur solitude -, sont les premières victimes, et cela pas seulement parce qu’ils sont les plus exposés à la mort.

Peut-on imaginer ce qu’ils éprouvent, au fond d’eux-mêmes, conscients qu’ils ne reverront peut-être plus leurs proches ? Ce qu’ils ressentent aussi parce que l’implication des aides, accompagnants, bénévoles qui leur apportent un peu d’humanité, elle aussi se raréfie ?

La situation que nous traversons aura eu toutefois un mérite : celui, comme ce fut le cas lors de la canicule de 2003 qui les avait décimés, de nous inviter à leur porter attention et compassion. Peut-être, au moins le temps de cette tragédie, aurons-nous un peu plus de considération pour eux, et aussi nous estimerons-nous un peu plus responsables à leur égard. D’ailleurs, nombre d’initiatives « technologiques » (Skype, téléphone Face time, internet) sont mobilisées pour maintenir un lien entre les générations.

Au Royaume-Uni notamment, comme peut le laisser penser la stratégie adoptée au début par le Premier ministre Boris Johnson, mais aussi dans le débat public, des voix se sont entendre pour légitimer le principe de « sélection naturelle » – un détournement du darwinisme -, qui serait à mettre en perspective du développement exponentiel de la démographie mondiale. Et de convoquer l’histoire, rythmée par des pandémies qui ont régulé « naturellement » les populations. Est-ce audible ? Un tel débat est-il éthiquement tolérable ?

Vous évoquez Darwin, j’ai retrouvé très récemment dans un ouvrage d’entretien que vous avez réalisé avec le paléoanthropologue Pascal Picq [Une époque formidable, 2019, L’Aube], le principe de « descendance avec modification », plus riche que cette notion de « sélection »… Démographes, économistes, sociologues, scientifiques sont questionnés. Il y a une trentaine d’années, les plus de 75 ans étaient quasi absents de l’espace et donc du débat publics, quasi absents aussi des enjeux sociétaux et économiques. Or aujourd’hui, ils sont 6 millions en France, et cristallisent nombre d’enjeux majeurs : tourisme, consommation, santé… En 2021, les premiers « babyboomers » rejoindront cette classe d’âge, qu’on estime au-delà des 12 millions d’âmes en 2060.

Voilà pour le « petit prisme » des « aînés français » ; mais que dire de la démographie planétaire dans son exhaustivité ? Jusqu’où va-t-elle poursuivre son essor ? Entretenir la nécessité productiviste ? Consommer les ressources naturelles ? Même de l’ordre du symbole, d’aucuns regardent le virus Covid-19 s’étendre tel une revanche de la nature sur une espèce humaine qui l’asservit sans retenue, l’exploite sans considération, la maltraite éhontément.

Une revanche, mais aussi un rappel à l’ordre à l’égard des scientistes, prométhéens et autres transhumanistes que l’arrogance et la vanité rend assoiffés de ne pas vieillir, et même de ne pas mourir. Donc oui, ce débat est extrêmement sensible, il convoque des opinions antagonistes, il est éthiquement très délicat, mais il mérite de ne pas être esquivé.

Le modèle social à reconstruire devra être repensé avec les Français, et non plus pour les Français, il devra avoir pour substrat : « Français, je vous fais confiance »

Chaque jour davantage le terme refait surface – y compris lorsqu’est évoqué, jusque dans l’Allemagne d’Angela Merkel, le recours aux nationalisations d’entreprises stratégiques qui vacillent -, Emmanuel Macron lui-même y a fait référence : l’heure est au retour de l’Etat-providence. Mais sous quelle forme est-il possible de ou faut-il le réinitialiser ? Les Français d’aujourd’hui ne sont pas les mêmes qu’hier, leurs aspirations, leurs dispositions, leurs facultés – par exemple d’autonomie – diffèrent, la société a évolué parallèlement aux bouleversements technologiques, communicationnels, spatiaux, temporels, et donc au déclin progressif de l’Etat-providence ; si cette dernière ressuscite, elle devra s’ajuster aux comportements, aux raisonnements, aux exigences nouveaux…

D’écouter, de la bouche d’un chef de l’Etat en tous points hostile à l’Etat-providence, l’absolue nécessité de le relancer… quelle rupture idéologique en effet ! Reste toutefois des limites à cette régénérescence, qui d’ailleurs font la distinction d’avec les périodes de prospérité : le niveau de la dette publique. Elle était déjà colossale, elle deviendra abyssale. Sans doute l’Etat devra-t-il se concentrer sur une poignée de disciplines régaliennes : la santé, la sécurité, l’éducation, l’économie, la justice…

Le modèle social à reconstruire devra composer avec cette réalité, avec aussi celle à laquelle vous faites référence : les volontés et les besoins des Français. En d’autres termes, ce modèle social devra être repensé avec les Français, et non plus pour les Français, il devra avoir pour substrat : « Français, je vous fais confiance ». Ce qui imposera de décentraliser, de solliciter de nouveau – enfin ?! – les corps intermédiaires. De voir aussi comment chacun d’entre nous peut contribuer à ce modèle renouvelé…

… et sans doute aussi de réinventer l’architecture de la démocratie. Laquelle devra intégrer l’aspiration et la capacité citoyennes à « agir en responsabilité »…

C’est indéniable. L’initiative du chef de l’Etat, de la Convention citoyenne pour le climat à laquelle participent 150 Français – nécessairement en sommeil aujourd’hui – va dans ce sens. Les réflexions devront tenir compte des contributions, déterminantes, issues des territoires et en premier lieu des communes, elles devront faire la part belle non pas à la démocratie participative mais à une démocratie représentative intégrant les dispositions des citoyens à exercer des tâches en responsabilité.

Le chef de l’Etat l’a affirmé lors de son allocution du 16 mars annonçant le confinement. « Lorsque nous serons sortis vainqueurs [de la guerre contre le coronavirus], le jour d’après ce ne sera pas un retour aux jours d’avant » (…). « Cette période nous aura beaucoup appris. Beaucoup de certitudes, de convictions sont balayées, (…). Nous aurons appris et je saurai aussi avec vous en tirer toutes les conséquences (…). Hissons-nous individuellement et collectivement à la hauteur du moment ». En résumé, comment imaginez-vous et comment espérez-vous que prenne forme ce « jour d’après » ?

Un mot surgit spontanément, qui résume mon vœu : humilité. Oui, cette épreuve est une exhortation à être humble, elle est un appel à « nous » considérer avec immense modestie. La planète est déstabilisée, ébranlée, dévastée par un « simple » virus, ce qui doit nous rappeler à notre juste taille, à notre juste puissance, à notre juste pouvoir : peu. Ce qui, aussi, doit nous obliger à regarder la Terre non plus comme un simple espace d’exploitation et de consommation, mais comme notre mère et notre patrie commune.

Entretien entre Sergue Guérin et Denis Lafay de la Tribune-Auvergne Rhône-Alpes

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Serge Guérin est directeur du MSc « Directeur des établissements de santé », à l’Inseec Paris. Derniers livres parus : Les Quincados (Calmann-Lévy, 2019), et Médecines complémentaires et alternatives. Pour et Contre ? (Michalon, 2019).

 



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samedi 28 mars 2020

Cette décision intervient dans un contexte sanitaire qui ne permet pas aux préfectures de traiter les demandes de séjours dans des conditions normales.

tanger-experience - le web magazine de Tanger - Hélène-Le-Gal
Hélène Le Gal, ambassadrice de France au Maroc

L’ambassadrice de France au Maroc Hélène Le Gal a annoncé, ce vendredi 27 mars, que la durée de validité des titres de séjours des Marocains se trouvant actuellement en France, ainsi que les Français au Maroc sont prolongés de trois mois. Le Gal confirme ainsi la décision annoncée par Préfecture de police de Paris, le 16 mars dernier, ajoutant que la régularisation interviendra plus tard.

Par cette décision, les autorités françaises visent à sécuriser la présence sur les territoires français et marocains des étrangers en situation régulière, et d’éviter toute remise en cause des droits que leur confère le document de séjour qu’ils possèdent, en particulier le droit de travailler et le bénéfice des droits sociaux.

tanger-experience - le web magazine de Tanger - Hélène Le Gal - Ambassadrice de France au Maroc

Voici les documents dont la durée de validité sera prolongée de trois mois:

– Visas de long séjour;

– Titres de séjour, quelle qu’en soit la nature, à l’exception des titres de séjour spéciaux délivrés au personnel diplomatique et consulaire étranger;

– Autorisations provisoires de séjour;

– Attestations de demande d’asile;

– Récépissés de demande de titre de séjour.

Challenge.ma

 

 



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lundi 23 mars 2020

En cette période exceptionnelle de lutte contre le Coronavirus par le Maroc, TelQuel met à votre disposition son magazine en lecture intégralement gratuite.

tanger-experience - le web magazine de Tanger - Telquel spécial Coronavirus

Chère lectrice, cher lecteur,

Ce numéro de TelQuel, consacré à la gestion de la crise du coronavirus par le Maroc, est exceptionnellement mis à votre disposition gratuitement cette semaine. Vous pouvez le lire en intégralité en cliquant ici.

tanger-experience - le web magazine de Tanger - TelQuel spécial CoronavirusNous nous sommes mobilisés pour récolter, vérifier et analyser les informations et vous fournir des articles utiles, informatifs et complets.
Et parce qu’il n’y a pas que le coronavirus dans la vie, vous y trouverez également notre nouvelle rubrique « Qitab » consacrée au livre marocain.

Nous vous invitons à partager massivement ce numéro autour de vous en partageant cet email avec vos contacts.

Vos pouvez aussi soutenir nos efforts en vous abonnant à l’une de nos formules : telquel.ma/abonnement

Bonne lecture !

http://app.telquel.ma/numero/TelQuel-897.pdf



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dimanche 22 mars 2020

CNA (Channel NewsAsia) du groupe MediaCorp de Singapour propose en temps réel la carte de la contamination mondiale du Covid-19 qui montre que l’épicentre de la pandémie se situe majoritairement aujourd’hui en Europe de l’ouest.

tanger-experience - le web magazine de Tanger - Carte CNA pour Covid-19
Cliquez sur la carte pour entrer sur le site de CNA

Cette carte que vous pouvez consulter comme Google Earth montre l’ampleur de la pandémie du Covid-19 en temps réel dont l’épicentre s’est déplacé de la Chine à l’Europe de l’ouest. Cela qui doit nous inciter à respecter scrupuleusement les consignes de sécurité, les gestes barrières et le confinement qui est la seule façon de faire reculer la contamination.

tanger-experience - le web magazine de Tanger - Carte CNA pour Covid-19
Contamination dans la zone du Maghreb.

Courage à toutes et tous.

A propos de CNA et du groupe MediaCorp: https://fr.wikipedia.org/wiki/MediaCorp

 

 



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« L’Alliance Digitale », plateforme créée par des spécialistes de l’Institut Pasteur, des CHU de Lille, Rennes et Angers propose des informations utiles pour se protéger de la contamination ainsi qu’un test numérique en 24 questions pour évaluer une potentielle contamination au Covid-19.

tanger-experience - le web magazine de Tanger - Test Covid19

Préambule

« L’application est fournie à titre gratuit, en l’état, uniquement à des fins d’information pour contribuer à fluidifier la prise en charge des personnes par les services d’urgences pendant l’épidémie de Coronavirus COVID-19. L’exhaustivité, l’exactitude, le caractère à jour des informations et contenus mis à disposition dans cette application, ou leur adéquation à des finalités particulières, ne sont pas garantis.

L’utilisateur reconnaît que l’application y compris le test et les autres informations qu’elle contient, ne constituent en aucun cas un avis, une recommandation, un examen, un diagnostic, une prescription, ou tout autre acte de nature médicale notamment établi ou réalisé par un médecin ou un pharmacien. L’utilisation de l’application et de son contenu ne remplace en aucun cas le conseil nécessaire donné par votre médecin ou votre pharmacien ou tout autre professionnel de santé compétent dans chaque cas particulier. Tout examen ou décision de l’utilisateur doit être réalisé ou prise de manière autonome sur la base de l’information scientifique et clinique pertinente, de la notice officielle du produit concerné le cas échéant et en cas de doute, en consultant un médecin compétent.

Les informations mises à disposition dans le cadre de l’application servent uniquement d’informations de premier niveau. L’absence d’avertissement au sujet d’un risque ne signifie pas qu’il n’existe pas. »

 

https://maladiecoronavirus.fr

 

 



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vendredi 13 mars 2020

Le chef du gouvernement, Saad Eddine El Othmani, a annoncé la suspension des vols entre la France et le Maroc, jusqu’à nouvel ordre, à cause de la pandémie du coronavirus.

tanger-experience - le web magazine de Tanger - suspension vols France-Maroc

« Ce vendredi 13 mars 2020, le Maroc décide la suspension, jusqu’à nouvel ordre, de toutes les liaisons aériennes et maritimes de transport de passagers en provenance et à destination de la République française”, a indiqué un communiqué de la MAP.

D’après la même source, cette décision a été prise après concertation entre le roi Mohammed VI et le président français, Emmanuel Macron.

Pour rappel, les vols vers l’Espagne, l’Italie, la Chine et l’Algérie ont déjà été suspendus, lors des derniers jours, à cause de la pandémie du coronavirus.

Le chef du gouvernement, Saad Eddine El Othmani, a annoncé l’information sur son compte twitter officiel.

tanger-experience - le web magazine de Tanger - suspension vols France-MarocSelon la MAP

 



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mardi 10 mars 2020

Pour fêter ses collaboratrices à l’occasion de la journée de la femme, Cash Plus a organisé une conférence sous le thème: «Aujourd’hui, je célèbre mes droits ». Une séance animée par la juriste Meryem Bentoudja, en présence des collaboratrices de Cash Plus«La meilleure façon de célébrer cette journée est de donner accès aux femmes marocaines à leurs droits». C’est en ces termes que la juriste Me­ryem Bentoudja s’est adressée à une assistance, essentiellement composée de collaboratrices de Cash Plus. L’entre­prise a tenu à célébrer le 8 mars à sa ma­nière en invitant la gent féminine à un après-midi convivial autour d’un débat sur la lutte pour les droits de la femme et son évolution au fil des ans.«Cette année, Cash Plus souhaite remettre en avant les enjeux de la journée internatio­nale de lutte pour les droits de la femme. Une occasion pour les collaboratrices de Cash Plus de débattre sur leur statut actuel dans la société, dans l’économie et dans la politique du pays», a souligné Hazim Sebbata, DG de Cash Plus.C’est aussi l’opportunité de ressortir les pistes d’amélioration et réfléchir ensemble sur les formes de contribution de la femme elle-même, des institutions publiques et privées ainsi que de la société civile dans la lutte pour l’égalité des genres. Meryem Bentoudja, conseillère juri­dique et fondatrice du site Lajuriste.ma, a d’emblée rappelé quelques dates-clés dans cette lutte.A commencer par 1996: année de réforme du code de commerce qui a permis à la femme marocaine d’exercer le commerce sans l’autori­sation de son mari. En 2002, la femme célibataire a le droit d’adopter un enfant.En 2011, la constitution maro­caine consacre le principe de l’équité et de l’égalité entre les hommes et les femmes dans leurs droits civils, poli­tiques, économiques, culturels et envi­ronnementaux. Et finalement en 2018, la femme marocaine est protégée contre tout type de violence par la loi 103-13 relative à la lutte contre la violence à l’égard des femmes.Lajuriste.ma est une plateforme de vulgarisation du droit et d’assistance juridique pour démocratiser l’accès au cadre juridique. Le cabinet juridique a développé une offre innovante: la «Juri­di’Carte», première carte prépayée cré­ditée en jetons conseils donnant accès à du conseil juridique sur mesure.Les collaboratrices de Cash Plus ont ainsi bénéficié chacune de 3 jetons conseils offerte avec une rose éternelle, dans un package sous le thème des «Femmes éternelles», signe de durabilité et de continuité. Au total, le réseau Cash Plus compte quelque 3.500 collaborateurs (dont 40% de femmes).Expert du transfert d’argent depuis plus de 12 ans, Cash Plus permet au­jourd’hui à ses clients, en plus d’envoyer et de recevoir leur argent partout au Maroc, de recevoir leurs mandats depuis l’étranger et de payer leurs factures et leurs impôts.Cash Plus a développé un large réseau de plus de 1.300 agences de transfert d’argent. Cash Plus noue des partenariats avec les plus importants acteurs du transfert international, notam­ment Western Union, MoneyGram, Mo­neytrans, Ria, NeoSurf…A.E. 



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Ariane de Rothschild: «C’est bien d’investir dans des entreprises, mais l’objectif est aussi de savoir comment nous pouvons améliorer la réalité des pays où nous intervenons et de mesurer nos impacts réels» (Ph. Khalifa)Forte de 170 milliards d’euros d’actifs sous gestion, la banque Edmond de Rothschild est reconnue pour son expertise dans la banque privée et l’Asset management. Mais avant d’être banquier, nous avons été et restons avant tout des investisseurs, et c’est ce qui a fait le succès et la pérennité de la famille, fait remarquer Ariane de Rothschild, présidente du Conseil d’administration du groupe Edmond de Rothschild. Depuis 2012, la banque investit dans les entreprises africaines à travers sa plateforme de capital investissement Amethis. Cette dernière est très active au Maroc où elle est actionnaire dans neuf entreprises. En exclusivité, la baronne s’est confiée à L’Economiste.  - L’Economiste: D’où vient l’intérêt d’Edmond de Rothschild pour le capital investissement en Afrique?- Ariane de Rothschild: J’ai grandi entre l’Amérique latine et l’Afrique, deux continents qui m’ont toujours beaucoup donné. Je me suis toujours dit que si j’avais la possibilité de rendre au  continent africain ce qu’il m’avait apporté, je le ferais. Ma conviction était aussi qu’en Afrique, nouvelle frontière de la croissance mondiale, il était important de prendre un pari sur la classe moyenne. Avec Luc Rigouzzo et Laurent Demey (ndlr: associés gérants de Amethis), nous partagions une même conviction sur la croissance de la classe moyenne et le développement des petites et moyennes entreprises, en particulier familiales. Amethis n’intervient pas dans le secteur des mines ou du pétrole. Nous sommes vraiment focalisés sur l’entreprise familiale de petite et moyenne taille qui fournit des biens et services aux consommateurs africains, à laquelle nous pouvons apporter une contribution capitalistique mais aussi une structuration de la gouvernance.- Quelle valeur ajoutée apportez-vous?- Notre modèle est basé sur des partenariats avec des équipes qui ont une parfaite connaissance du sujet et de la géographie. Il me paraît très difficile d’investir et d’appuyer des entreprises familiales si on n’a pas une très bonne connaissance culturelle de leur réalité et même un lien affectif, surtout en Afrique. Et, ce n’est surtout pas qu’une question de finance. Historiquement, nous sommes une famille d’investisseurs. Tout le monde nous voit à travers le prisme d’une grande banque privée de banquiers. Mais avant de l’être, nous avons été et restons avant tout des investisseurs, et c’est ce qui a fait le succès et la pérennité de la famille. Nous sommes une maison d’investissement de conviction, ce qui se traduit par des choix de projets et de thématiques d’investissement  très ciblées et très engagées. Avec Amethis, qui n’investit que dans des entreprises partageant nos ambitions en matière environnementale et sociale nous établissons annuellement un bilan environnemental, social, économique de nos participations. C’est bien d’investir dans des entreprises, mais l’objectif est aussi de savoir comment nous pouvons améliorer la réalité des pays où nous intervenons et de mesurer nos impacts réels.  - Pourquoi êtes-vous perçu comme une banque et moins comme investisseur?- C’est plus facile pour les gens, ils aiment bien les raccourcis (rires). Rothschild = banquier, ce qui est vrai. Mais un banquier devrait être avant tout un investisseur. J’ai été comme nous tous choquée par certaines dérives du système financier qui ont conduit à la crise de 2008. La crise des subprimes a bien démontré que quand la finance est décorrélée de l’économie réelle elle conduit à des crises majeures. Mais, le système bancaire joue un rôle essentiel dans le financement de l’économie et il ne faut pas tout amalgamer. Moi, j’entends l’exercer comme un investisseur d’abord qui s’engage au côté de ses clients. C’est pour cela que dans tous nos fonds, la banque et notre famille, sont alignés avec nos clients en y investissant en direct aussi.- Il y a beaucoup d’incertitudes autour de l’économie mondiale en ce moment. Sont-elles uniquement liées au coronavirus?- Le virus finira par être contrôlé, il n’y a pas de doute. Mais, il est vrai que tous les moteurs sont en train de s’arrêter aujourd’hui. Au-delà du choc conjoncturel, cela peut conduire à une modification structurelle des circuits de l’économie mondiale qui évolueront vers plus de régionalisme pour éviter la dépendance des chaînes de production à une seule région du monde. Cela me semble un sujet fondamental et nous avons une position forte là-dessus.  Je crois dans un monde global dont je suis issue. Nous pensons que nous allons assister à la création de blocs économiques régionaux très forts en particulier en Asie. La Chine apprend très vite et se réorganise pour devenir un champion régional avec ses pays avoisinants. Une des leçons du coronavirus est que les entreprises se rendent compte qu’elles ont créé des dépendances inter-pays très importantes. En ce qui concerne le Maroc je pense que c’est un pays qui a une grande carte à jouer dans cette évolution. Il a su jusqu’à maintenant avec succès se placer comme un hub économique entre l’Europe et l’Afrique. Il est parfaitement armé pour s’intégrer dans cette évolution mondiale.Propos recueillis par Abashi SHAMAMBA et Franck FAGNON                                                                                     Amethis lève un nouveau fonds pour les PME marocainesLe pôle Capital investissement et non liquide d’Edmond de Rothschild gère un portefeuille de plus de 15 milliards d’euros. Il a une empreinte géographique européenne et africaine. Pour investir dans les entreprises africaines, Edmond de Rothschild s’est associé à Luc Rigouzzo et Laurent Demey, deux anciens de Proparco pour créer Amethis. Ces derniers sont à la tête d’une équipe de 35 professionnels répartis entre Paris, Casablanca, Abidjan, Nairobi et Luxembourg.Depuis sa création en 2012, Amethis a levé 725 millions d’euros et est en phase de lever un fonds «Amethis Maghreb Fund II» de 150 millions d’euros. La moitié sera investie dans des PME marocaines avec des tickets allant de 8 à 10 millions d’euros. Amethis y est déjà très actif avec neuf transactions pour un investissement cumulé de 1 milliard de DH. Mutandis, Separator, WB Africa, Groupe Premium, CFG Bank et Best Health font partie des entreprises encore en portefeuille.Les participations sont issues de secteurs variés. La plateforme d’Edmond de Rothschild cible des opérations dans la Santé et l’Education, deux secteurs jugés stratégiques. Amethis intervient également dans l’accompagnement des entreprises marocaines sur le reste du continent.Aux côtés des bailleurs de fonds traditionnels, la majorité des investisseurs dans les fonds promus par la banque sont des entrepreneurs. Un réseau que la banque peut mettre à disposition des patrons africains. «Là où nous sommes différents grâce à Edmond de Rothschild, c’est notre capacité à apporter le réseau des patrons africains et européens du groupe aux entreprises dans lesquelles nous investissons », relève Luc Rigouzzo.Alors que le potentiel de croissance de l’Afrique a attiré de nombreux fonds internationaux notamment anglo-saxons il y a quelques années, beaucoup n’ont pas tenu sur la distance. «A l’époque, la taille des tickets posait problème parce qu’elle était totalement irréaliste et désalignée avec la réalité économique africaine», relèvent les experts. Pour Johnny El Hachem, CEO Edmond de Rothschild Private Equity le mandat qui leur a été assigné est clair: «monter des stratégies résilientes et réplicables».



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Voilà une proposition de loi qui pourrait faciliter les remises et les exonérations des pénalités de retard dues par les entreprises en cas de retard de paiement des cotisations CNSS. Emanant du groupe de l’Union Constitutionnelle au parlement, cette proposition prévoit d’accorder les pleins pouvoirs au directeur général de la CNSS pour procéder à ces réaménagements.La proposition déposée le 21 février dernier est transmise à la Commission des secteurs sociaux à la Première Chambre du Parlement.  Le groupe de l’Union Constitutionnelle explique que les pénalités et majorations de retard dissuadent le plus souvent les entreprises qui veulent payer les impayés de cotisations sociales.Pour simplifier, le directeur général de la CNSS pourrait accorder des remises ou exonérations aux entreprises de bonne foi, celles qui connaissent réellement des difficultés. Dans la procédure actuelle, ce pouvoir revient au conseil d’administration. «Cette possibilité est limitée puisque le conseil se réunit seulement deux fois par an. De plus, le dispositif qu’il met en place ne tient pas compte des spécificités des entreprises et il est limité dans le temps», souligne la proposition de loi de l’UC.L’application des dispositifs de remises et d’exonération sur les retards de paiement de cotisations sociales validés par le Conseil d’administration de la CNSS n’est pas automatique. Elle nécessite au préalable l’accord du ministre des Finances et de celui du ministre du Travail. L’idée défendue est de s’aligner sur l’article 236 du Code général des Impôts.Celui-ci souligne que «le ministre chargé des finances ou la personne déléguée par lui à cet effet doit prononcer, dans le délai de prescription, le dégrèvement partiel ou total des impositions qui sont reconnues former surtaxe, double ou faux emploi.  Il peut accorder à la demande du contribuable, au vu des circonstances invoquées, remise ou modération des majorations, amendes et pénalités prévues par la législation en vigueur».Pareil pour l’article 162 de la loi 47-06 relative à la fiscalité des collectivités locales et l’article 122 du code de recouvrement des créances publiques. La dernière résolution des administrateurs de la CNSS sur le programme de remises attend toujours le visa du ministre des Finances.D’une durée d’une année, le dispositif se concentre sur les créances allant de 2016 et antérieur. Les remises  vont de 90 à 30% et dépendent des délais dans lesquels l’entreprise est prête à honorer les montants dus à la CNSS.A fin 2018, les impayés des entreprises auprès de la CNSS s’élevaient à 56,3 milliards de DH dont 33,55 milliards de majorations de retard et d’astreintes. Ce qui représente 147% du montant principal! Ces créances ont la particularité de compter des majorations de retard d’une ancienneté de plus de 10 ans: 31% remonte à la période 1969-1996 avec un niveau des pénalités qui atteint 446% du principal. Les chances de récupérer ces cotisations restent néanmoins très faibles! Un traitement spécial pour les entreprises en difficultéUne autre initiative émane cette fois du Conseil d’administration de la CNSS. Celui-ci veut mettre en place un dispositif pour les entreprises en difficulté. Un traitement spécial pourrait être envisagé pour sauver l’emploi. Tâche à laquelle le comité d’étude s’est attaqué.  Le scénario proposé prévoit des remises exceptionnelles après validation de la commission nationale de recours tripartite qui serait une émanation du conseil d’administration. La nouveauté serait de mettre en place une instance habilitée à statuer en continu sur les demandes des entreprises débitrices vis-à-vis de la CNSS. Un tel mécanisme existe notamment en France, en Tunisie et Belgique.  Pour y prétendre, l’entreprise en difficulté devrait être signataire d’un accord avec ses salariés sous la supervision du ministère du Travail ou de la wilaya, prévoyant le maintien en activité d’au moins 80% des effectifs. Ce «traitement spécial» bénéficierait aux entreprises en règle dans les déclarations des salaires et le paiement des cotisations pour les périodes antérieures à la crise. Celles qui sont en liquidation judiciaire sans autorisation de poursuite de l’activité ainsi que celles en contentieux juridictionnel avec la CNSS seraient exclues de ce dispositif.Khadija MASMOUDI



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La plateforme commune de travail entre le Gouvernement et la CGEM sera activée. Les deux parties qui se sont réunies vendredi 6 mars ont également décidé de mettre en place une cellule de veille stratégique.K. M.



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Mohamed Khalfaoui, jusque là directeur général du CNRST, a été nommé secrétaire général du ministère de l’Enseignement supérieur au dernier Conseil du gouvernement. Le poste était vacant depuis le départ de Mohamed Aboussalah en janvier. Le CNRST se retrouve ainsi sans directeur.A.Na 



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Les notaires reprennent le mouvement de protestation contre le plafonnement de leurs honoraires. La profession annonce une grève  les 12, 19, 30 et 31 mars et des sit-in devant les différentes juridictions du Royaume. K. M.



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Le Conseil régional sud des pharmaciens a saisi le président du ministère public sur la rupture des stocks des masques chirurgicaux, des gels hydro-alcooliques et l’envolée des prix relevés ces derniers jours (voir aussi L’Economiste n°5706 du 26/02/2020).  La profession demande au parquet d’ouvrir une enquête et d’appliquer les dispositions des articles 62 et 66 de la loi 104-12 sur la liberté des prix et la concurrence qui interdisent des stockages clandestins (Lire article).H.E. 



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Le décret relatif à la première expropriation dans le cadre du projet de TGV Marrakech-Agadir a été publié. Il concerne des terres soulaliyates dans la région de Mesguina, à l’est d’Agadir. D’une superficie d’un peu plus de 4 ha, le terrain est destiné à la construction de la future gare. La LGV Marrakech est une composante du plan Rail Maroc 2040 qui prévoit  notamment l’extension du réseau à grande vitesse à 1.100 km.H.E. 



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Le secteur d’activité qui pourvoit le plus d’emploi aux femmes est «l’agriculture, forêt et pêche» avec 46,9% de l’emploi féminin. Viennent ensuite les «services» avec une proportion de 38,5% alors que «l’industrie y compris l’artisanat» contribue avec 14% des postes d’emploi féminins. Plus d’un tiers des femmes (37,7%) sont des ouvrières ou manœuvres agricoles ou de la pêche, 13,2% des manœuvres non agricoles, manutentionnaires des petits métiers et 11,2% des employées. L’analyse de la structure des femmes actives occupées selon les grands groupes de professions révèle aussi que 10,8% travaillent dans l’artisanat ou sont ouvrières qualifiées des métiers artisanaux et 9% des exploitantes agricoles. K. M.



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Le Maroc compte 17,9 millions de femmes (50,3%) dont 13,4 millions sont en âge d’activité (15 ans et plus). Les femmes participent peu à l’activité économique: leur taux d’activité ne dépasse pas 21,5%, bien en dessous de celui des hommes.  Selon le Haut Commissariat au Plan, 10,5 millions des femmes âgées de 15 ans et plus sont en dehors du marché du travail. La majorité d’entre elles sont des femmes au foyer (75,2%). A noter que le chômage touche les femmes plus que les hommes, avec des taux de chômage respectifs de 13,5% et de 7,8%. Dans les villes, le taux de chômage des femmes est plus que le double de celui des hommes avec respectivement 21,8% et 10,3%.K. M.



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lundi 9 mars 2020

«Lorsqu’on est passionné et sincère, l’écriture coule de source et touche les sentiments les plus enfouis», précise Intissar Haddiya, médecin de profession et romancière de nature (Ph. A.K)Son engagement auprès de ses malades et de ses étudiants ne l’a pas, pour autant, cloîtrée dans son rôle de médecin. Cette cheville ouvrière du département de néphrologie au Centre hospitalier Mohammed VI d’Oujda est actrice associative engagée auprès des insuffisants rénaux. Elle est également romancière. À son actif plusieurs essais, nouvelles et romans dont «Au fil des songes», «l’inconnue» ou «Si Dieu nous prête vie», des cris de vie et d’espoir aussi des hymnes de reconnaissance au courage des hémodialysés et des femmes qui défient les préjugés. Son premier roman est puisé de son métier de docteur. Il traite d’un groupe de patients dialysés qui tiennent à la vie. Un zoom à partir de scènes de vie dans un établissement hospitalier. C’est aussi un plaidoyer subtil sur le don d’organes. «Si la médecine est un métier, l’écriture est une passion», répète Intissar Haddiya.  Le fait de focaliser sur des maladies lourdes nécessite empathie, écoute, patience, présence effective avec des patients chroniques. Une lucarne sur la société dans ses facettes les plus précaires et les plus douloureuses. «Un constat qui donne envie à un engagement solennel pour apporter espoir aux personnes qui en ont le plus besoin. D’autant plus, c’est une maladie en pleine extension partout dans le monde à cause de deux facteurs: diabète et hypertension artérielle, d’où la nécessité de la démystifier».«L’écriture est une activité d’ouverture qui ne s’est pas greffée à mon métier. J’ai commencé à écrire dès mon jeune âge. Je ne suis pas passée au côté artistique du jour au lendemain. J’ai baigné très tôt dans la lecture avec des parents universitaires spécialistes en psychologie sociale qui m’encourageaient à lire par plaisir», exprime-t-elle.De formation anglophone, elle a découvert la littérature afro-américaine qui fait rire et pleurer dans un style anecdotique avec un fond douloureux, comme Toni Morrison et James Baldwin. Des auteurs qui l’ont inspirée pour focaliser sur les maux de sa société. Comme elle a découvert la rudesse de la vie, dès l’âge de 12 ans, à travers les œuvres de Dostoïevski. Un penchant littéraire qui lui a permis de signer son premier contrat à 17 ans comme essayiste et nouvelliste en anglais avec Cambridge Université Press. Elle a également remporté plusieurs prix de la francophonie entre 1995 et 1998.Par Intissar Haddiya



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Fatima-Zahra Remmal est directrice régionale de Bank of Africa, centre méridional  (Ph. F.Z.R.)Le rôle des femmes dans les sphères tant économiques que sociales n’est plus à démontrer. Sans cette moitié de l’humanité, il est inconcevable de construire un monde plus inclusif et réduire les inégalités.C’est en ce sens que la femme marocaine doit avoir conscience qu’elle porte en elle, au même titre que les hommes, la croissance de notre pays et l’avenir des générations futures. Cela doit se traduire par son implication dans son autonomisation. Dans ce contexte, des progrès considérables ont été déployés au Maroc, grâce au Souverain, qui a érigé la promotion des droits et du rôle de la femme en stratégie volontariste visant à la doter d’un statut assurant pleinement ses droits fondamentaux et son égalité. Ceci pour souligner que les réformes s’instaurent progressivement mais que les inégalités persistent encore. Pour cause notamment, des barrières culturelles et psychologiques qui subsistent, freinent encore les femmes dans leurs impulsions, désirs de se construire et d’entreprendre. Au Maroc, le système bancaire et financier, pleinement conscient de cet enjeu, œuvre pour apporter des solutions concrètes d’accompagnement des femmes dans leur inclusion financière et économique, comme le micro-crédit ou encore les produits de financement pour le soutien des femmes entrepreneures.A cela s’ajoute le programme Intelaka qui offre également une opportunité inédite à saisir pour se lancer. En tant que directrice régionale d’une grande institution bancaire du Royaume, j’aimerais témoigner et émettre un appel aux femmes marocaines.Témoigner dans un premier temps, puisque tout au long de mon parcours professionnel, je n’ai jamais eu le sentiment d’être freinée dans ma carrière à cause de mon genre. Il faut admettre que l’établissement dans lequel je travaille incarne un bel exemple de la promotion des femmes. D’abord, à travers la Fondation BMCE Bank, qui place les filles au cœur du modèle de développement de son programme MedersatCom. Avec plus de 22.000 élèves scolarisés, dont 50% de filles dans le cadre de ce programme unique d’écoles communautaires dans les zones rurales. Puis sur le plan du financement, Bank of Africa a été pionnière au Maroc à proposer – conjointement avec la Berd – une ligne de financement dédiée aux femmes entrepreneures, incluant financement, accompagnement et formation: le Business Women.Le message que je souhaite porter aujourd’hui est que les femmes doivent s’affranchir des limites culturelles et  psychologiques qui constituent un frein à leurs rêves, leur volonté d’entreprendre, pour se réaliser et réaliser leurs projets d’entreprise. Mesdames, vous portez en vous les valeurs et pré requis essentiels qui mènent vers la réussite. Soyez-en fières! Rien, ni quiconque ne devrait entraver votre force, votre détermination, pour entreprendre vos projets. Je vous invite, quels que soient vos statuts, votre formation, votre expérience, votre âge, à croire en vos convictions, vos capacités, à créer à développer votre entreprise, à aller de l’avant pour prendre des décisions adaptées pour vous et vos familles et surtout, à saisir l’opportunité du contexte national promouvant l’esprit entrepreneurial. Car notre défi aujourd’hui est de nous mobiliser collectivement pour l’inclusion et permettre ainsi aux générations futures, à nos enfants, d’évoluer dans 10 ans, dans un monde où l’égalité entre les femmes et les hommes ne fera plus débat, mais sera institutionnalisée comme une valeur et une norme universelle commune, appliquée et respectée de tous.Par Fatima-Zahra Remmal



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Nada Biaz est directrice générale du Groupe ISCAE depuis 2015, diplômée du Cycle Normal de l’ISCAE en 1991 et de l’Université Hassan II en 1994 (Ph. N.B.)Nos vies de femmes, comme celles des hommes, ne commencent pas à notre naissance. Elles découlent de ce que nos mères et nos grand-mères ont vécu, ont surmonté, leurs échecs, leurs victoires, les terrains sacrifiés et ceux gagnés. Souvent inconsciemment, nous en gardons les traces indélébiles et chacune d’entre nous les utilise à sa manière. Mon histoire à moi, du moins la partie que je connais, ne se résume pas au système scolaire suivi, aux diplômes obtenus ou au poste. C’est d’abord l’histoire d’une femme qui m’a marquée, fille unique qui a eu la chance d’avoir sept filles, dont ma mère, leur aînée. Ma grand-mère tenait à ce que ses filles reçoivent l’éducation la plus moderne possible. Elle a réussi à convaincre son mari d’envoyer sa fille aînée, à l’âge de 11 ans, faire son collège en dehors de sa ville natale au tout début des années 50; puis de l’envoyer à l’âge de 15 ans poursuivre ses études secondaires puis supérieures à Damas. C’est ainsi que ma mère a obtenu son premier diplôme universitaire en Maths-Physique en Syrie, puis, mère de trois enfants, elle a repris ses études de troisième cycle à Bruxelles pour devenir professeur de Mathématiques à l’ENS.Je suis convaincue que s’investir dans des études passionnantes et construire une carrière, tout en vivant sa vie avec poésie, dans la grâce de la féminité, ne sont pas antinomiques. Au contraire, c’est cela l’intelligence d’une vie de femme accomplie, qui assume fièrement sa singularité. C’est ainsi que chaque femme peut apprendre la rigueur dans la douceur, et l’autodiscipline dans l’alignement avec ses valeurs. Personnellement, à travers la danse classique que j’ai commencée à pratiquer très jeune, en même temps et avec la même assiduité que l’école, j’ai essayé de chercher en moi ce qu’il y avait de plus précieux, cet axe sur lequel tout tourne, qui permet une danse facile, harmonieuse et épanouissante. L’axe qui maintient mes pieds sur terre lorsque ma tête est tournée vers les étoiles. Avec le temps, cet axe a été les valeurs d’humilité et de persévérance, fruits d’une éducation silencieuse. Je les ai adoptées non seulement parce qu’elles me paraissent justes et sages, mais parce qu’elles m’ont permis de progresser et d’améliorer ma posture et ma position.Aujourd’hui, à mon tour, j’ai un devoir de transmission. Je suis fière de constater que mes filles sont faites du même bois et j’espère transmettre à ma petite-fille tout ce dont j’ai pu moi-même hériter. Tout cela avec la liberté de choisir sa propre voie, celle qu’elle choisira. J’ai aussi le privilège, de par mon poste actuel et à travers différentes instances, de pouvoir inspirer de brillantes étudiantes et les encourager à aller jusqu’au bout de leurs rêves.Par Nada Biaz 



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Bouchra Taoufik est docteure en économie sociale (Ph. BT)2020 marque le 25e anniversaire de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing en faveur des femmes. Toutefois, en dépit de certains progrès, la communauté internationale s’accorde à reconnaître que la situation de la plupart des femmes dans le monde évolue extrêmement lentement. Aucun pays n’est en mesure, à ce jour, d’affirmer avoir atteint l’égalité des sexes. Au Maroc, et suite aux orientations royales et aux politiques, programmes et stratégies développés par de nombreux ministères, la situation de la femme au Maroc a connu des avancées considérables. Cependant et d’après les chiffres du HCP, et aux évaluations faites, la situation des femmes au Maroc n’arrive pas à atteindre les objectifs escomptés. Le taux d’activité féminine, le taux de scolarisation, la pauvreté au Maroc est encore «à visage féminin».Il est temps de faire une place plus large à l’économie sociale dont le rôle social, l’éthique, et son impact sur les composantes diversifiées de la «planète économique» n’est plus à démontrer. Il faut qu’on se lève tous et toutes pour promouvoir la situation des femmes au Maroc. Ce n’est pas la tâche d’un seul ministère, c’est une problématique transversale, qui touche toutes les instances et pouvoirs décisionnels de l’Etat: ministères, collectivités territoriales, syndicats, famille, entreprises, associations etc. Malgré tous les programmes gouvernementaux, les femmes nécessitent un accompagnement personnalisé rapproché, et malheureusement, tous ceux qui sont en place actuellement ont montré leurs limites.L’éducation et l’empowerment économique des femmes sont la clé du succès et de l’inclusion. Et l’on note sa faible présence dans les plans de développement régionaux, alors que la notion même de gouvernance territoriale doit inclure dans les processus de prise de décision une forte dimension de femmes. Cela permettrait au Maroc d’améliorer sa place dans les indicateurs de développement humain. Enfin, rendons tout de même «hommage à toutes les femmes et à tous les hommes qui luttent pour la cause de la femme».Par Bouchra Taoufik 



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Zineb Baiz El Kabbaj est présidente de Mentor’Elles Association (Ph. ZBE)Au-delà de la célébration des réalisations, des combats et des acquis, le mois de mars est généralement l’occasion de rappeler la faible participation des femmes à la vie économique, le plafond de verre que nous avons du mal à briser, l’inégalité dans l’accès aux droits fondamentaux… Ceci dit, et surtout parce qu’elles n’ont pas le choix, les femmes sont souvent obligées de créer leurs propres schémas alternatifs afin de contourner ces obstacles et se frayer leur chemin au sein de l’écosystème.Dans le marché du travail, les femmes sont généralement confrontées à une réelle solitude lors de phases clés de leur carrière, à savoir: les premières années dans l’entreprise, la première promotion, la réorientation professionnelle, l’entrepreneuriat, sans parler de la maternité. Conditions socio-culturelles oblige, elles ont rarement l’occasion de développer leur réseau, ou d’accéder à des opportunités hors des circuits officiels.Ayant moi-même vécu cette solitude après ma maternité, et en constatant que bon nombre de femmes de mon entourage y ont été confrontées, j’ai cherché à construire ce schéma alternatif. Et puis un jour, un 8 mars, lors d’un événement, j’ai découvert le pouvoir du Mentoring. Comment le fait d’être accompagné par un Mentor peut transformer une carrière, en donnant notamment accès à un retour d’expérience, un réseau et à de nouvelles opportunités.L’initiative Mentor’Elles est ainsi née en fin 2016 grâce à des femmes engagées et volontaires, et grâce à des hommes aussi qui nous ont soutenu, donné de leur temps et ont partagé leur carnet d’adresses. Après 3 ans et demi d’existence, notre association à but non lucratif est présente à Rabat et à Casablanca, regroupant une communauté de 140 Mentors et Mentees.  Au fil du temps, nous sommes arrivés à quelques constats:• L’apport du réseau et de la communauté est essentiel pour que chacun, femme ou homme, puisse tracer son chemin et faire ses choix en toute connaissance de cause.• La maîtrise de ses forces, qualités et axes de développement est essentielle pour construire un parcours en parfait alignement avec soi. En l’absence de cette maîtrise, certaines femmes peuvent constituer un frein à leur propre développement. Elles tendent ainsi à sous évaluer leur potentiel, démontrant une faible estime de soi, et finissent par se brider, voire se cantonner dans l’inaction.• Solliciter de l’aide, du soutien ou de l’accompagnement est difficile à envisager pour certaines. Néanmoins, il est nécessaire et est souvent bien accueilli.• Contrairement aux stéréotypes, quand les femmes font preuve de solidarité, de soutien et de bienveillance, elles brisent les schémas de compétition et modifient l’équation en créant un réel impact pour chacune.• Il est essentiel que les femmes aient accès à des rôles modèles diversifiés, concrets et proches de leurs réalités afin qu’elles puissent elles-mêmes se projeter.• Enfin, le développement et l’épanouissement des femmes ne peut se faire sans la contribution masculine. Qu’ils soient pères, époux, collègues, ou mentors, ils permettent de déchiffrer les codes et décrypter les non-dits.Tous ces constats ont contribué à la construction du modèle Mentor’Elles qui vise à créer un cadre propice à la potentialisation (empowerment) des femmes. Notre objectif est d’offrir un ensemble d’outils et de moyens favorisant ces choix. Les femmes ont ainsi accès à un programme de mentoring, des partages d’expérience, des sessions d’inspiration, au networking, ainsi qu’à des Master class portant sur des thématiques de développement personnel.Grâce à ce système alternatif, de belles rencontres se sont faites, permettant la création d’opportunités professionnelles. Il a également contribué à la construction d’une communauté solidaire, bienveillante et engagée.Par Zineb Baiz El Kabbaj 



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Narjiss El Amrani, 2e année à l’INPT, gagnante du concours international «Arab Innovation Academy 2020» (Ph. NE)L’innovation est l’un des principaux piliers du développement pour le pays. Et l’entrepreneuriat est la concrétisation de cette innovation. C’est à travers les compétitions nationales et internationales auxquelles j’ai participé et où j’ai remporté le premier prix que j’ai pu faire entendre ma voix en tant que jeune entrepreneur marocaine. Ce qui a été un grand honneur pour moi ainsi que pour ma famille. Janvier dernier, mon équipe et moi avions décroché le premier prix à l’Arab Innovation Academy, au Qatar. Hisser le drapeau de mon pays et représenter la femme marocaine à l’international ont été un grand honneur pour moi. Nous avons remporté ce prix grâce au projet Salamtak, un système qui comporte des appareils, plateformes, sites web et une application mobile, garantissant un contact permanent entre les patients ayant des maladies chroniques comme le diabète ou l’hypertension et les spécialistes du domaine sanitaire. Cette aventure m’a permis d’élargir mon réseau de connaissances et de m’ouvrir à plus d’opportunités.J’ai eu l’occasion d’animer quelques sessions d’orientations au sein de lycées et de collèges afin de sensibiliser les jeunes à l’entrepreneuriat. J’ai également eu l’occasion de partager mon expérience dans des écoles supérieures. A travers ces sessions, j’ai constaté que la majorité des étudiants ne s’ouvrent pas aux activités parascolaires. Ils préfèrent  se limiter au modèle classique: finir leur études et devenir des salariés ou fonctionnaires. Pourtant, il y a tellement d’opportunités à saisir en prenant la voie de l’entrepreneuriat. D’ailleurs, les Marocains ont toujours été brillants dans les compétitions grâce à des projets innovants et à des idées brillantes. Plusieurs de ceux qui ont osé emprunter cette trajectoire ont réussi à lever notre drapeau dans les quatre coins du monde.J’encourage vivement les jeunes à croire en eux et en leur projet.Il existe une pléthore d’incubateurs, à l’échelle nationale et internationale, qui sont prêts à soutenir les startups innovantes. Le gouvernement marocain, pour sa part, consacre un gros budget pour l’accompagnement des jeunes entrepreneurs. Il faut se saisir de toutes ces opportunités pour constituer une génération motivée et déterminée à contribuer au développement du pays.Par Narjiss El Amrani



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Latifa Elouadrhiri est chercheur au laboratoire Jefferson en Virginie et également professeur chercheur à l’université George Washington. Docteur en physique de l’Université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand, elle a également été membre du CNRS français. Elle s’est faite remarquer en mai 2018, en co-publiant dans la revue Nature les résultats d’une expérimentation inédite au niveau mondial relative à la distribution de la pression à l’intérieur des protons (Cf. L’Economiste du 10 août 2018) (Ph. L.E)Je suis tombée «amoureuse» de la physique d’abord durant ma deuxième année de lycée. Cet été-là, j’ai acheté mon premier livre de physique au marché aux puces de Rabat, écrit par Werner Heisenberg, prix Nobel  en 1932, «La nature dans la physique contemporaine». Un livre qui retrace l’évolution du concept de la nature dans la science moderne de Galilée et de Newton à Einstein. Puis, une seconde fois, quand j’ai vu les célèbres équations de Maxwell écrites avec élégance sur un grand tableau noir dans l’un des auditoriums de l’université Mohammed V de Rabat. Depuis, je continue à poursuivre cette passion. Un peu trop loin parfois… Comme ce fut le cas lorsque j’ai démissionné de mon prestigieux poste au CNRS en France, pour un avenir incertain aux Etats-Unis.Des années plus tard, je suis chercheur scientifique aux Etats-Unis, au laboratoire Jefferson en Virginie. Je suis également professeur chercheur à l’université George Washington, à Washington DC. Le but de notre recherche est d’étudier les composantes les plus fondamentales de la matière visible: les quarks et les gluons. Ces particules élémentaires constituent des protons et des neutrons et tous les noyaux atomiques. Notre objectif ultime est de percer le mystère de la force la plus puissante de la nature et de comprendre l’évolution de notre univers.Les forces et la pression à l’intérieur du proton étaient inconnues jusqu’en 2018 lorsque, avec deux de mes collègues, nous avons publié la première détermination d’une pression extrême à l’intérieur du proton dans le journal Nature. Ces résultats ont ouvert un nouveau champ de recherche qui a le potentiel de révolutionner la façon dont nous étudions la structure de la matière. En même temps, des nouvelles avancées techniques associées à des améliorations spectaculaires de puissance de calcul et de développement d’algorithmes, telles que l’intelligence artificielle, nous ont permis de commencer une nouvelle génération d’expériences. Ceci nous permettra d’effectuer des mesures avec une bien meilleure précision.Dans la planification d’un avenir à plus long terme, le département d’énergie des Etats-Unis a récemment approuvé la construction d’un nouvel accélérateur, qui sera conçu et construit au cours des dix prochaines années à un coût estimé entre 1,6 et 2,6 milliards de dollars. Cet accélérateur pourra approfondir plus que jamais la nature de l’interaction forte. Ce projet sera une ressource révolutionnaire pour la communauté internationale de la physique nucléaire. Les recherches scientifiques de pointe, que ce soit dans le domaine de la recherche fondamentale ou dans celui de la recherche appliquée, sont les principaux moteurs du progrès de la croissance économique. Ce type de recherche offre également une opportunité d’éducation et de formation des jeunes étudiants et chercheurs sans équivalent.C’est un vrai sentiment de beauté de pouvoir faire de la recherche scientifique.Par Latifa Elouadrhiri



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Majda Alaoui est directrice de la crèche Rabat’M Montessori (Ph. MA)L’école demeure le lieu d’apprentissage par excellence. Mais l’éthique, les valeurs ou encore la personnalité ne se forgent pas uniquement entre ses murs. Notre peuple, aussi formidable soit-il, n’est pas assez conscient du fait que l’éducation des enfants doit débuter avant tout à la maison, et que ce rôle doit être joué en grande partie par la mère. Une tâche qu’elle doit assurer avec un minimum de patience, de considération et de bienveillance tout en évitant de confier cette mission à une nourrice. Ainsi, l’une des premières femmes médecins d’Italie et créatrice de la méthode Montessori, Maria Montessori, avait dit: «Toute aide inutile est une entrave au développement de l’enfant». Concrètement, la maman doit devenir un véritable guide doublé d’un exemple à suivre, encourageant et soutenant son rejeton à participer aux tâches quotidiennes du foyer et à interagir utilement avec son environnement. Résultat? Les tout petits deviennent rapidement autonomes et se forment naturellement à l’autodiscipline. C’est aussi à la maison que la jeune pousse apprend la maîtrise de ses émotions. Pour cela, la mère tout comme le père doivent trouver le bon timbre de voix afin que celle-ci soit agréable à écouter et que l’attention de leurs jeunes interlocuteurs soit captée de la manière la plus douce possible. Les parents ont aussi pour tâche d’offrir à leurs chérubins un environnement calme et contenant le moins possible de sources de perturbation sonores et visuelles telles que la télévision ou encore les tablettes. Or, bien souvent malheureusement, les tout petits sont contraints de dîner tard dans une ambiance bruyante et devant des écrans grandement susceptibles de perturber leur rythme de sommeil. Le résultat? Un important manque d’attention qui peut, avec le temps, modifier leur comportement jusqu’à se transformer en hyperactivité.Quoi qu’il en soit, la mère détient le rôle capital d’activer le désir naturel d’apprendre chez son enfant. Si ce n’est pas le cas, l’adulte doit absolument se remettre en question, et non blâmer le jeune bambin comme cela se produit bien souvent.Par Majda Alaoui



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Meriem El Hadraoui, diplômée de la faculté des sciences de l’éducation de Rabat, est DG du pôle pédagogique des établissements en gestion déléguée du groupe Elbilia. De 2007 à 2016, elle a été déléguée de l’Education nationale dans les préfectures de Casa-Anfa et de Ben M’Sik. Elle a également été inspectrice principale de l’enseignement secondaire en Génie, Economie et Gestion, entre 1996 et 2007 (Ph. ME)Dans toute société, la première étape de l’éducation de l’enfant se déroule dans le milieu familial. Les comportements liés à la différence sexuelle débutent dès les premiers âges. En effet, les stéréotypes des genres, très présents, influencent les parents dans l’éducation de leurs enfants qui, à leur tour, adoptent des différences de traitement très sexuées. Cette discrimination se manifeste par le choix des couleurs des vêtements, des jouets, de la pratique du sport… Par les expressions utilisées: les garçons ne pleurent pas, ils sont forts…. Les inégalités font partie intégrante du quotidien des familles.A l’âge de  3 ans, les garçons et les filles savent très bien à quel sexe eux-mêmes et les autres appartiennent. Ils ont aussi conscience des compétences et des rôles culturels associés à chaque sexe (Thomson 1975). Au fur et à mesure que les enfants grandissent, les différences dans l’attitude des parents envers leurs filles et leurs fils ont tendance à s’accentuer. A l’âge de 12 ans, les clichés sont intériorisés. Bien entendu, on ne naît pas sexiste, on le devient.Des qualités comme la sensibilité, la peur, la coquetterie, la timidité attribuées à la nature féminine sont tolérées, et même encouragées chez les filles. A l’inverse, les garçons sont encouragés à maîtriser leurs émotions. Il serait possible de les éliminer si à partir de 6 ans l’école ne les perpétue pas en renforçant le même type d’apprentissage des rôles masculins et féminins, avec une autorité qui les laisse gravés (Hough 1985).In fine, les enfants apportent à l’école des perceptions de la masculinité et de la féminité. Que reproduisent-ils en classe? L’école parvient-elle à rétablir l’égalité filles-garçons? Ou parvient-elle à aplanir les inégalités des genres?La mixité, indispensable mais pas suffisanteBien que l’égalité filles-garçons soit  une obligation d’un point de vue légal pour l’Education nationale, force est de constater qu’au-delà des lois et des conventions internationales, les inégalités et les différences de traitement entre les filles et les garçons restent bien réelles, ancrées, voire même entretenues au quotidien à l’école. Les programmes scolaires, les méthodes pédagogiques, les activités parascolaires, l’orientation, tout comme les interactions entre les élèves, mettent en évidence des stéréotypes sexistes bien présents dans l’éducation des enfants, dans tous ses aspects. Cela prouve que la mixité, bien qu’elle puisse y contribuer, n’est pas toujours source d’égalité. Elle est une condition indispensable mais pas suffisante pour l’égalité entre femmes et hommes. Elle constitue la première ouverture sur l’autre et sur la différence.Des programmes scolaires qui entretiennent les stéréotypesMalheureusement, nos contenus expriment et reproduisent les idées et les pratiques sur les inégalités des genres. Les récits et les manuels représentent des images très stéréotypées du masculin et du féminin, et  tentent de renforcer chez l’élève les modèles déjà intériorisés au sein de la famille. Ainsi, les femmes apparaissent dans les rôles maternels,  tandis que les décideurs et les entrepreneurs sont plutôt masculins.D’où la nécessité de changer les contenus pour garantir que l’enseignement participe à la promotion de l’égalité des genres. Il faudrait adopter une approche holistique de l’égalité des genres dans les programmes et prôner le rôle positif des femmes.Quel que soit le contenu du programme, il sera impossible d’atteindre l’équité si l’on décourage les filles de s’exprimer, si l’on considère qu’elles sont passives ou peu ambitieuses. Si par exemple les professeurs pensent que les filles sont capables d’étudier les sciences et technologies, cela affectera leur manière d’enseigner aux filles ainsi que leurs attentes quant aux capacités des filles dans ce domaine. D’une manière générale, nos croyances influencent nos actions, ces dernières impactent les croyances des autres, ce qui génère leurs actions et renforce nos croyances. C’est dire le pouvoir des pensées sur nos comportements.Dans les pratiques éducatives, la misogynie est tellement intégrée, que dans certaines classes, les filles et les garçons s’installent en rangées  séparées, ou se mettent en groupes de travail unisexes. Parfois, ce sont les professeurs qui organisent les groupes, quand la classe est dédoublée, en un groupe de filles et un autre de garçons.Cour de récréation: Les garçons au milieu, les filles en périphérieLes inégalités des genres touchent, également, l’occupation de la cour. Les garçons occupent le milieu et les filles sont dans la périphérie. Plus encore, les garçons se déplacent dans la cour en diagonale, alors que les filles marchent dans les alentours. Ce qui révèle par la suite la manière d’occuper l’espace public.Les campagnes d’orientation (quand elles sont organisées) et les pratiques en classe influencent différemment les élèves, selon le sexe, dans leurs choix de filières au lycée ou dans les études post-baccalauréat. Les filles demeurent confrontées aux préjugés qui les empêchent d’accéder aux mêmes opportunités que les garçons, et à des obstacles particuliers tout au long de leur scolarité. La participation aux activités parascolaires est influencée par les perceptions de la masculinité et de la féminité. Ainsi, le club de danse est réservé aux filles, le club de foot est pour les garçons… Dans plusieurs établissements scolaires, y compris privés, des difficultés persistent pour recruter des garçons dans le premier club et inscrire les filles dans le deuxième. La question de l’équité et de l’égalité entre les sexes est d’abord un enjeu de reconnaissance et de respect de la dignité de la personne humaine. Il est nécessaire  de mettre en place un dispositif de lutte pour l’égalité des filles et des garçons, contre les stéréotypes et les discriminations des genres. Ceci afin de pouvoir contribuer au bien-être et à l’épanouissement des enfants, et créer davantage de possibilités d’avenir pour les enfants, filles comme garçons.Par Meriem EL HADRAOUI 



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Dina Kadiri, Docteur en droit public, professeure de Droit à l’UIR (Ph. DK)À l’avènement de l’Islam une série de recommandations puis -plus encore- des prescriptions poignantes viennent embellir le sentiment d’être femme et asseoir le sens d’être homme.La femme est honorée tout comme l’homme, à travers les textes divins. Mais la lecture humaine l’a opprimée et l’opprime sous le regard complice et silencieux de l’exégèse musulmane qui perd le contenu de son savoir quand elle foudroie et vide de sens le mes­sage et sa finalité en ne dénonçant pas les actions discriminatoires visant la femme. Celles-ci finissent par intégrer et habiter les mentalités, les maisons, et même les lois…Il a fallu attendre 2004 pour que le nouveau code de la famille soit rédi­gé sous l’égide du Souverain et enfin réaliser que le wali n’a jamais été une obligation en droit musulman et qu’il ne peut s’ériger en tuteur obligatoire ni despote…Que la dot permettait en ce temps barbare et patriarcal à la femme d’acquérir un bien et d’en dis­poser librement et n’a pas pour objec­tif de sceller un contrat entre tuteur et époux…Que de messages gangrenés de leur sens et détournés de leurs finalités…2004 pour que le divorce soit oc­troyé à la femme qui se libère d’une relation conjugale dont le fond est tout autre que le bonheur!Et, bien évidemment la doctrine musulmane a omis de le citer comme condition cruciale pour ce même lien et, de rappeler les termes par lesquels est désigné ce dernier: tendresse, com­passion, consultation, protection et non pas obéissance et soumission qui n’ap­partiennent pas à l’éthique musulmane mais à une interprétation fourvoyée des textes par certains …Le Prophète insistait pour dissoudre les mariages forcés il y a plus de 14 siècles … Qui s’est chargé de le rappeler et d’honorer sa mémoire? Tant de temps a-t-il fallu pour l’éveil? Et, encore…Enfin: Quand un texte divin porte la liberté et en donne du sens, le corrompre de ce même sens est en être indigne de lecture et d’interprétation.Aux femmes qui se sentent au­jourd’hui révulsées dans le sens de leur honneur et froissées dans leur dignité, il faut travailler, se réapproprier les finalités vraies, se refuser aux raccour­cis outrageux de cette belle révélation citée récitée mais si peu intellectualisée, contextualisée pour la félicité, but ultime de notre humanité.Par Dina KADIRI 



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