mardi 3 novembre 2015

Le décret relatif à la reconnaissance des établissements de l’enseignement supérieur privé appelle plusieurs remarques. D’abord, les 60% d’enseignants permanents dont 50% de docteurs. Cela signifie tout simplement scléroser l’école et l’isoler du monde de l’entreprise. C’est assurer une formation en inadéquation avec les besoins du marché.
De plus, où trouver ces docteurs? Surtout quand on sait qu’il existe une pénurie au niveau de cette catégorie de diplômés. Et quand on en trouve, il faut s’assurer de leurs compétences. Les étudiants du secteur privé étant particulièrement exigeants par rapport à la compétence des enseignants.
Deuxième remarque, l’exigence d’un effectif minimum de 400 étudiants. Les écoles supérieures privées sont, parfois à tort, taxées de mercantilistes et de ne soucier que du chiffre. Cette condition pourrait justement pousser les établissements à augmenter le nombre d’inscrits, et dans certains cas, sans  se soucier de leur niveau, ni de la qualité de l’enseignement assuré. Cette condition favorisera donc les écoles les plus rentables financièrement, sans toujours tenir compte du niveau du diplôme à reconnaître. Un diplôme n’est pas reconnu si l’effectif est inférieur à 400.
Il aurait fallu exiger, par contre, un nombre minimum de diplômés formés (un millier par exemple).
Lorsqu’à l’université publique (il s’agit de l’équivalence avec les diplômes de cette université), un enseignant doit corriger en une semaine 1.300 copies d’économie ou de droit, a-t-il vraiment le temps d’y procéder correctement? L’étudiant a-t-il un droit de regard sur sa copie, une fois corrigée? Y a-t-il une double correction?
Au  contraire, on peut assurer un meilleur niveau du diplôme avec un effectif réduit, grâce à une pédagogie de proximité. Le travail pédagogique qui en découle est forcément de meilleure qualité.
Dans ce  texte de reconnaissance des diplômes, il n’a été tenu compte que de l’aspect matériel. L’aspect immatériel, lui, a été négligé à savoir l’ancienneté, la réputation et la notoriété de l’école, le nombre de diplômés formés et leur insertion professionnelle, par secteur d’activité, éventuellement.
On s’est contenté de fixer une durée d’existence de 3 ans pour prétendre à la reconnaissance du diplôme. Cette durée n’est même pas suffisante pour former une promotion de bac+5.
Ne serait-il pas recommandé de terminer d’abord le processus de l’accréditation, avec la demande d’équivalence, avant d’entamer celui de la reconnaissance? Il s’agirait tout simplement de bien appliquer la chronologie prévue par la loi 01-00.
 



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