lundi 2 novembre 2015

Une impression mitigée.. c’est celle que laissera Abdelilah Benkirane à l’issue de sa dernière sortie médiatique sur Medi1TV. Si l’argumentaire sera plébiscité sur les dossiers économiques (retraite, compensation..), il ne cédera rien dans ses prises de positions sur les sujets de société. Morceaux choisis.
CE qu’il a dit sur:■ La décompensation
«Ce qui est envisagé actuellement c’est de procéder graduellement. On compte supprimer 10 à 15 centimes mensuellement durant 18 mois» assure-t-il. Cela permettra d’épargner deux milliards au budget. «Le premier milliard sera affecté dans le secteur de la santé pour renforcer les centres hospitaliers régionaux pendant 5 à 6 ans. L’autre sera transféré au fonds de solidarité sociale qui soutient les veuves, les personnes à besoins spécifiques, etc», explique-t-il. Quant à la farine, Benkirane insiste que la suppression de la subvention se poursuivra  progressivement. Rien n’est encore prévu pour le gaz butane.■ La retraite
«Au lieu de 65 ans, l’âge légal de la retraite sera ramené à 63. C’est tout ce que nous pouvons faire. Ceux qui tiennent à quitter leurs emplois à 60 ans perdront une partie de leurs pensions, c’est toujours mieux que ne rien toucher» indique-t-il.    ■ La grève des médecins
 «Nous leur avons garanti que la loi ne passera pas tant qu’il n’y a pas de consensus entre toutes les parties prenantes» rappelle-t-il. « Mais si jamais, ils campent sur leurs positions, ils risquent l’année blanche» assure-t-il. Le Chef du gouvernement a déclaré qu’il a répondu positivement à une bonne partie de leurs revendications, dont l’augmentation de leurs indemnités. Il en a profité pour pulvériser l’argument, souvent avancé,  de l’accusation d’injustice qui consiste à affecter des médecins fraîchement diplômés dans des régions éloignées et des centres de soins mal équipés. «Qu’en est-il des enseignants et des militaires ? Les médecins ne doivent pas être privilégiés par rapport à leurs concitoyens.■ La polémique du FDR…
Le chef du gouvernement a décidé de tourner la page du conflit avec Akhanouch autour de la gestion du fonds de développement rural». Comment? En «autorisant les poursuites judiciaires contre le journal arabophone ayant éventé les premières accusations».■ L’héritage, Mawazine..
C’est probablement les réponses les plus décevantes de Benkirane pour cette soirée.En parlant de l’héritage, le chef du gouvernement a dit «Du moment qu’il y a un texte religieux, ce n’est plus une affaire politique. C’est une affaire religieuse.  Monsieur (Driss) El Yazami (président du Conseil national des Droits de l’Homme) doit apporter des preuves recevables chez les musulmans. Mais dire les choses ainsi, à partir de ses convictions, n’est pas faisable». Benkirane fait d’un débat politique, une question religieuse, fermant ainsi toute autre option. D’ailleurs, il dira explicitement que les conventions internationales sur la parité qui ont été constitutionnalisées en 2011 n’ont aucun sens à ses yeux sous prétexte que «le Maroc est un pays musulman». Il s’en prendra violemment à Yazami insistant pour  qu’il «retire ce qu’il a dit et s’excuse». Selon la même logique,  le concert de Jennifer Lopez à Mawazine est pour Benkirane «une honte».■ Un 3e mandat à la tête du PJD
Benkirane, sera-t-il réélu à la tête du PJD en 2016 ? S’il ne s’agissait pas d’un troisième mandat, interdit par les statuts du parti, la question ne se poserait même pas. Mais le parti de la lampe est réputé être respectueux de la démocratie interne. Benkirane refusera de donner une réponse claire à ce sujet expliquant qu’au PJD «on ne se présente pas. On est proposé par les frères. Et celui qui est élu, ne peut pas faire marche arrière».

Mehdi LAHDIDI
 



from MarocPress.com http://ift.tt/1LMh5F6

0 commentaires :

Enregistrer un commentaire