dimanche 22 novembre 2015

Les investisseurs qui attendaient avec impatience l’introduction de Mutandis en Bourse devront patienter encore. Le CDVM a demandé au groupe industriel de compléter son dossier. Il s’agit d’un certain nombre de modifications d’ordre juridique. Parmi ces ajustements, figure un changement des statuts pour les aligner sur les «meilleures pratiques internationales». Contacté par L’Économiste, Adil Douiri, patron de Mutandis, assure que «ces détails sont toujours en discussion».
Les changements attendus nécessitent des délais légaux pour être effectifs. Il faudra ensuite entériner ces réaménagements par une assemblée générale. Ce qu’il faut retenir dans le projet d’introduction de Mutandis, c’est que ce n’est qu’un glissement de calendrier. En tout cas, la campagne institutionnelle de Mutandis se poursuit. Preuve que le management est confiant. «Le calendrier est désormais serré, d’autant plus qu’une sortie concomitante avec l’Afma aurait été difficile. Le délai nécessaire aux changements réclamés par le CDVM conduirait à un glissement de l’introduction de Mutandis vers début 2016», précise Adil Douiri, associé gérant. La coïncidence du projet d’introduction de Mutandis avec celle du courtier Afma aurait un peu perturbé les plans de la première. De plus, le management de Mutandis  n’aurait pas pu effectuer le road-show international dans des conditions optimales d’autant que cette période coïncide avec les fêtes de fin d’année et que les brokers ont déjà réalisé les objectifs qu’ils se sont fixés. Au final, à quelque chose malheur est bon. Mutandis pourra biper dans les radars des marchés financiers début 2016, après avoir effectué les changements réclamés par le CDVM. Peut-être que d’ici là «les conditions du marché boursier se seront améliorées. Auquel cas, le décalage aura été profitable à Mutandis».
Le groupe industriel a été créé il y a sept ans. Il compte dans son tour de table des actionnaires de renom, tels que RMA Watanya, BMCE Bank, BCP, Holmarcom, Saham Assurance ainsi que des investisseurs étrangers. Mutandis investit dans les produits de la pêche, les bouteilles alimentaires, les détergents, la distribution automobile… Le chiffre d’affaires du groupe pour l’année 2014 s’est élevé à 1,6 milliard de DH, en hausse de 11%. 345 millions, soit 21%, ont été réalisés en Afrique subsaharienne. Les quatre pôles du groupe ont tous connu une progression à deux chiffres.  L’automobile pèse presque le tiers dans le chiffre d’affaires du groupe qui revendique 2 à 2,5% de part de marché sur ce segment. Distributeur exclusif des marques Honda, Seat et Ferrari, Mutandis est en pleine discussion avec d’autres constructeurs automobiles pour renforcer son offre.  En 2014, Mutandis a dégagé un résultat net récurrent (hors éléments non courants et écritures propres à l’IFRS) de 54 millions de DH, en hausse de 39%. A fin 2014, la dette du groupe s’élève à 669 millions de DH.

Deux cas de refus de visa

Jusqu’à présent, les deux seuls cas où le CDVM s’est opposé à l’introduction  en Bourse sont ceux de GSI et de Finatech. Dans le cas de GSI, le régulateur avait visé, le 29 octobre 2007, la note d’information relative à l’OPV avant de l’annuler moins d’un mois plus tard. Le président, qui détenait 99,99% du capital, s’était abstenu de fournir des informations exhaustives sur la situation financière réelle de GSI. Le deuxième cas où le gendarme des marchés financiers avait refusé son visa concerne Finatech. Là encore, le dossier du groupe n’était pas clean. Parmi les raisons invoquées par le CDVM pour refuser son visa, le fait que le processus de fusion-absorption des douze filiales marocaines n’avait pas encore été achevé.

Hassan EL ARIF



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