Métier peu connu, l’actuariat constitue pourtant un maillon essentiel de l’assurance, la banque et la finance. L’actuaire est un spécialiste de la mesure du risque et de l’évaluation de ses conséquences financières. Il utilise des techniques en mathématiques, en économie et en statistiques pour modéliser certains événements futurs, tels que l’espérance de vie ou les pertes pécuniaires associées aux accidents. Mais pour gérer au mieux l’évolution d’un environnement précis (élaboration de contrats d’assurance, évaluation de produits financiers, choix d’investissements, gestion des risques financiers), l’actuaire doit mettre à jour ses connaissances du marché. C’est le but de la rencontre organisée lundi 2 novembre par l’Association marocaine des actuaires (AMA). «Outre les techniques quantitatives, l’actuaire doit maîtriser non seulement l’environnement financier, mais aussi les aspects juridiques, comptables, fiscaux et commerciaux dans lesquels se situe son intervention», souligne Renata Deleers, directeur exécutif de Actuaires Sans Frontières. Une mise à niveau est ainsi requise pratiquement tous les trois ans à travers des cours de perfectionnement (risk management, big data…), de professionnalisme (gestion d’entreprises, ressources humaines.) ou encore d’éthique. Pour cela, l’AMA est en contact avec l’Association actuarielle internationale pour développer un plan de formation continue. Un programme lourd, mais pour les 125 actuaires membres de l’association (dont 25 qualifiés), l’enjeu est de taille: «Porter la profession à une dimension internationale afin d’accompagner l’émergence de CFC et son ouverture sur le continent». D’ailleurs, l’un des chantiers auxquels s’attelle l’association des actuaires du Maroc est de se rapprocher du niveau d’expérience de l’Afrique du Sud notamment.
Mais pour l’heure, le vieux serpent de mer de la profession reste les tables de mortalité. Celles qui sont utilisées au Maroc sont basées sur le modèle français avec le risque que les résultats des simulations réalisées ne soient pas conformes à la réalité marocaine. Elles ne permettent donc pas aux assureurs de constituer les niveaux de provisions appropriés. Pour faire face à leurs engagements, les compagnies se trouvent dans l’obligation d’augmenter le niveau des provisions au-delà du minimum réglementaire.
Ces experts sont aujourd’hui en quête de reconnaissance en tant que corps de métier à part entière au même titre que toutes les professions libérales. « L’affiliation à l’AAI nous confère une reconnaissance internationale. Mais nous ne disposons d’aucun statut au niveau national», remarque Mohamde Amranin, président de l’ANAM . Avec ce statut, les actuaires pourraient prétendre à la certification des comptes des compagnies d’assurances.
Pour devenir actuaire…
Au Maroc, c’est à l’Institut national des statistiques et de l’économie appliquée (INSEA) que sont formés les actuaires. Des programmes d’équivalence sont mis en place pour les lauréats des écoles étrangères. «Pour les écoles privées nationales, les choses sont un peu plus compliquées avec les problèmes d’accréditation», commente Amrani. L’Insea forme plus d’une trentaine de jeunes actuaires dont des Africains. Aujourd’hui, l’on trouve des actuaires à tous les niveaux de responsabilité et de hiérarchie, et nombreux d’entre eux qui dirigent des compagnies d’assurances et des sociétés de finance. Il existe de nombreux métiers où la compétence actuarielle est requise: dans l’audit, l’actuariat-conseil et la gestion d’actifs ou encore les ressources humaines.
A. Lo
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17:41
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