dimanche 1 novembre 2015

Les effets de la crise devraient commencer à s’estomper. En effet, les travailleurs émigrés continueront à envoyer une partie de leurs revenus dans leur pays d’origine.
En 2016, les transferts à destination des pays en développement devraient s’accroître d’environ 4% pour atteindre 453 milliards de dollars, selon les prévisions de la Banque mondiale(1). Plusieurs facteurs expliqueraient cet engouement: «La poursuite de la reprise aux Etats-Unis et une légère amélioration de l’activité économique en Europe». Aussi, les flux mondiaux devraient reprendre pour atteindre 610 milliards de dollars en 2016. Ils atteindraient 635 milliards de dollars en 2017.  
Le bilan 2015 n’a pas trop souffert du ralentissement économique, même si les experts de la Banque mondiale prévoient une réduction des transferts d’argent. L’affaiblissement des monnaies par rapport au dollar et la baisse des cours du pétrole ont contribué au tassement observé cette année.
Les envois de fonds vers les pays du Maghreb (Algérie, Maroc et Tunisie) devraient diminuer en termes de dollars en 2015. Ceci en raison de la dépréciation de l’euro par rapport au dollar (ces pays reçoivent environ 90% de leurs envois de fonds en euros). Pour le Maroc, par exemple, les dernières données montrent une hausse de 5,4% des envois de fonds jusqu’à présent en dirhams, mais une chute de 11% en dollars. Selon l’Offices des changes, les transferts des MRE s’apprécient de 4,5% à 47,5 milliards de DH à fin septembre 2015. Dans les pays en développement, les envois de fonds devraient se chiffrer cette année à 435 milliards de dollars (soit un taux d’accroissement de 2% par rapport à l’année dernière). «Mais cette évolution marque un net ralentissement de la progression de ces envois, qui avaient augmenté de 3,3% en 2014 et de 7,1% par an durant la période 2010-13», explique l’équipe de la BM. Dans le monde, les envois de fonds (qui sont imputables à environ 250 millions de migrants) devraient s’accroître de 1,3% pour s’établir à 588 milliards de dollars en 2015, selon les projections. Le tassement observé cette année touchera la plupart des régions, en particulier en Europe et en Asie centrale où ces flux devraient diminuer de 18,3%. L’affaiblissement du rouble par rapport au dollar est la principale cause de cette contraction.
Dans la région Mena (Moyen-Orient et Afrique du Nord), les envois de fonds vont atteindre cette année 51 milliards de dollars. De 53 milliards de dollars en 2016, ce montant évoluera à 56 milliards en 2018, selon les pronostics. La dépréciation de l’euro a eu un impact négatif sur les transferts. Ce sont les pays de la région qui reçoivent des envois de fonds importants en provenance d’Europe. La dépréciation de l’euro a également affecté les transferts vers l’Amérique latine et les Caraïbes et vers l’Afrique subsaharienne. Si le taux de change euro/dollar était resté fixé au même niveau du premier trimestre 2014, les transferts de fonds auraient augmenté de 21%, 6,9% et 26,4% pour l’Albanie, le Maroc et la Roumanie, respectivement.

Le coût moyen très élevé

Le coût moyen, à l’échelle mondiale, de l’envoi d’un montant de 200 dollars était toujours de l’ordre de 7,7% au deuxième trimestre de 2015, selon la Banque mondiale. Le coût des envois de fonds de la région Mena demeure plus élevé que la moyenne mondiale. Pour envoyer de l’argent à partir de divers pays de l’OCDE au Liban, de l’Allemagne au Maroc, et de la France en Algérie, le montant dépasse 10%, principalement en raison des prix élevés pratiqués par la plupart des banques commerciales. Le coût moyen pour envoyer de l’argent à partir de l’Arabie saoudite et des Emirats arabes unis est entre 3 et 5%.

Fatim-Zahra TOHRY

———————————(1) «Migration and Development Brief»
 



from MarocPress.com http://ift.tt/1RGDNA6

0 commentaires :

Enregistrer un commentaire