Une large coopération sécuritaire. C’est le mot d’ordre de la politique européenne de voisinage (PEV) qui vient d’être réexaminée. La nouvelle stratégie adopte une approche renouvelée de l’Union à l’égard de ses voisins orientaux et méridionaux, d’après les grandes lignes dévoilées à Bruxelles. De nouvelles méthodes de travail seront introduites dont la suppression du traditionnel «paquet» annuel de rapports par pays. Ces rapports seront mieux adaptés à la nature de chaque relation et au calendrier de travail y afférent.■ Sécurité et stabilisation
Actualité oblige, la sécurité et la stabilisation reste la priorité politique de ce mandat. Un accent nouveau sera mis sur l’intensification du travail avec les pays partenaires dans le secteur de la sécurité, essentiellement dans les domaines de la prévention des conflits et des politiques de lutte contre le terrorisme et la radicalisation. L’UE défendra et continuera de promouvoir les valeurs universelles (démocratie, droits de l’homme, libertés fondamentales et Etat de droit).■ Migrations et mobilité
L’avènement d’une mobilité sûre et légale d’une part, et la lutte contre les migrations clandestines, la traite et le passage illicite d’êtres humains d’autre part, constituent aussi des défis. Enfin, la collaboration avec les partenaires en matière de sécurité énergétique et d’action sur le climat fera l’objet d’une attention particulière.■ Secteurs-clés
L’UE veut coopérer non seulement dans les secteurs du commerce, de l’économie ou des visas, mais aussi de l’énergie. Il est question aussi de soutenir un développement économique et social inclusif. Ceci passera par la création de perspectives d’emplois pour les jeunes.■ Les ressources financières
La politique de voisinage est dotée de 15,4 milliards d’euros entre 2014 et 2020. La nouvelle PEV s’efforcera de déployer plus souplement les ressources financières disponibles, de manière à ce que l’UE puisse réagir plus rapidement aux nouveaux défis posés à son voisinage. Il est prévu de s’engager davantage auprès de la société civile, des partenaires sociaux et de la jeunesse. Sur le plan régional, le partenariat oriental sera encore consolidé. L’Union pour la Méditerranée peut jouer un rôle plus grand dans le soutien apporté à la coopération entre voisins du sud. La nouvelle PEV s’efforcera aussi d’associer d’autres acteurs régionaux, au-delà du voisinage.■ Donner plus pour recevoir plus
L’approche incitative retenue «donner plus pour recevoir plus» est parvenue à soutenir des réformes dans les domaines de la bonne gouvernance, de la démocratie, de l’Etat de droit et des droits de l’homme. L’UE réfléchit aussi à comment travailler avec les «voisins de ses voisins». Le document de consultation publié par la Commission européenne en 2015 met l’accent sur la différenciation dans l’offre qui doit être faite aux voisins de l’UE en fonction de leurs intérêts (cf. notre édition N° 4635 du 27/10/2015).
Le Maroc, partie prenante
Le Maroc bénéficie d’un statut avancé dans ses relations avec l’UE, et la Tunisie, d’un partenariat privilégié. L’UE propose d’entamer en 2016 une nouvelle phase de dialogue avec ses partenaires, en les consultant sur la nature et l’orientation futures du partenariat.
Dans le voisinage méridional, un ALE approfondi et complet est en cours de négociation (avec le Maroc) et des négociations viennent d’être lancées avec la Tunisie. La création d’un espace aérien commun sera favorisée par la mise en œuvre des accords signés jusqu’ici avec la Géorgie, Israël, la Jordanie, la Moldavie et le Maroc (et un accord sur le point d’être finalisé avec l’Ukraine) et la négociation de nouveaux accords. L’UE devrait aussi faire en sorte que ses partenaires soient en mesure de bénéficier des autoroutes de la mer avec des infrastructures portuaires et des services connexes améliorés.
F. Z. T.
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