Quel rôle pour l’université dans la régionalisation avancée, que ce soit dans son développement économique, social ou culturel? Une thématique qui suscite un intérêt croissant auprès des parties prenantes et qui vient d’être débattue lors d’un colloque organisé par le Groupe de recherches et d’études stratégiques de l’Institut scientifique (GRES) en partenariat avec les universités de Rabat et de Kénitra. Un constat prioritaire, celui de la formation des compétences pour accompagner les mutations de la région. «Dans son rôle originel, l’université contribue à la formation du capital humain qui constitue un pilier majeur pour tout projet de développement», lance Saaïd Amzazi, président de l’université Mohammed V Rabat. Plus basique concernant la place de l’université dans la régionalisation avancée, Hakim Benchemass, président de la Chambre des conseillers, s’est limité à rappeler certains leviers prévus dans la vision stratégique pour la réforme de l’enseignement 2015-2030, portant notamment sur la recherche scientifique et l’innovation ainsi que l’adaptation de l’offre de formation avec les besoins du pays. Comment donc renforcer davantage la relation entre la région et l’université? Une question à laquelle Ali Boulahsen, président du GRES, a essayé d’apporter un éclairage. Pour lui cette relation devrait être fondée sur un partenariat stratégique avec une approche globale de travail entre les diverses entités des deux institutions. «Celle-ci ne devrait plus se limiter à une relation verticale entre les présidences de la région et de l’université, mais également horizontale, ce qui va permettre d’établir des relations directes entre les établissements de l’université (facultés, laboratoires de recherche…) avec les différents paliers de la région: conseils provincial, communal, rural…». Cela va permettre de construire des ponts entre les deux institutions à travers notamment des projets, des plans ou des programmes de développement. La réussite de cette approche nécessite la mise en place d’une méthodologie et cadre de travail entre l’université et la région englobant un certains nombre de missions. La première concerne la réalisation d’un diagnostic portant sur les aspects économique, social et culturel de la région. Ce travail va permettre de mieux identifier les potentialités ainsi que les besoins de développement de la région. L’université peut accompagner cette dernière dans la phase de l’élaboration de son programme de développement et les plans d’urbanisme ainsi que la formation des compétences nécessaires pour leur réalisation et leur mise en œuvre. L’implication de l’université dans les programmes de développement de la région va lui permettre d’adapter son offre de formation par rapport aux nouveaux besoins du territoire.
L’autonomie financière, une grande contrainte
La mise en place de ce partenariat suscite un certain nombre de contraintes soulevées lors du débat. «Comment l’université sans autonomie financière pourra contribuer au développement de sa région ?», s’interroge un intervenant. Ce dernier a rappelé le manque de moyens financiers dont souffrent nos universités. A cela s’ajoute également le faible taux d’encadrement dû notamment au départ massif à la retraite des enseignants à un moment où le nombre des étudiants est en accroissement chaque année. Par exemple, l’effectif a atteint près 120.000 étudiants dans les deux universités de la nouvelle région Rabat-Salé-Kénitra. Une telle situation ne contribue pas à une amélioration de la qualité de l’offre de formation et également le développement de la recherche au niveau des universités marocaines. Côté région, on soulève la défaillance de certains élus et les problèmes de la gouvernance de la chose locale.
N.E.A.
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