En l’absence d’un cadre juridique propre à l’entreprise sociale (ES) au Maroc, des actions sont initiées par Olea Institute, institut spécialisé dans le développement et l’entrepreneuriat solidaires, et ses partenaires pour pallier cette insuffisance en vue de donner plus de visibilité à ce type de structure. Ce travail a abouti, en fin de semaine dernière, à la signature d’un protocole d’accord pour le lancement des travaux concernant la création en 2016 du «Label entreprise sociale» ainsi que du «Package d’accompagnement et de financement de l’ES».
Les partenaires à ce chantier sont Attijariwafa Bank, l’ANPME, la CCG et le Comptoir de l’innovation (filiale du Groupe SOS, leader européen de l’entrepreneuriat social). «L’objectif est de pouvoir créer un cadre reconnaissant l’existence de l’ES lui permettant de fonctionner dans des conditions favorables», indique Younès El Jouahri, président d’Olea Institute. Pour lui, «ce cadre va permettre à toute entité sociale de se transformer en entreprise sociale à condition de remplir un certain nombre de critères». Donc une association de coopératives ou une société privée qui a opté pour ce label pourra bénéficier d’un package d’accompagnement et de financement avec l’appui et le soutien des partenaires d’Olea Institute. Ainsi à titre d’exemple, le volet financement sera mobilisé par Attijariwafa et éventuellement par d’autres banques qui rejoindront par la suite cette initiative, signale El Jouahri. Quant à l’accompagnement, il sera assuré par l’ANPME. «Toute structure agissant dans le champ de l’entrepreneuriat social pourra prétendre à ce label et bénéficier des avantages du package d’accompagnement et de financement», est-il indiqué. Sur ce volet, Olea Institute envisage d’accompagner 20 structures en 2016 en vue de leur transformation en entreprises sociales.
La signature de ce protocole d’accord a eu lieu à l’occasion de l’organisation par Olea Institute de la 2e édition de Social Talk 2015 sous le thème «Financer l’entreprise sociale: les outils et mesures de mise en œuvre». Plus de 300 acteurs institutionnels, économiques et sociaux étaient présents à cette manifestation. Celle-ci était une occasion pour la présentation des projets jeunes entrepreneurs sociaux, et également lancer le débat sur l’entreprise sociale à travers des tables rondes. Un débat qui a permis de faire l’état des lieux et aborder les aspects juridiques et financiers de l’entreprise sociale à travers les expériences réussies dans d’autres pays. Sur ce volet, Larbi Belarbi, membre du Conseil économique social et environnemental, rappelle les enseignements tirés à partir d’un benchmarking réalisé sur 6 pays de l’Amérique du Nord et de l’Europe. Parmi ces enseignements, on retient une reconnaissance et un cadre juridique dédié aux entreprises sociales avec une politique publique nationale pour leur promotion. Au menu également, un financement novateur et des programmes de soutien de commercialisation de leurs produits.o
N.E.A.
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