mardi 3 novembre 2015

- L’Economiste: Quelle place pour l’université dans la régionalisation avancée?
- Hassan Azouaoui: L’université est un partenaire stratégique dans le chantier de la régionalisation avancée. Cependant, l’absence d’institutionnalisation claire de cette relation région/université dans la nouvelle loi organique 111.14 portant sur les régions est regrettable. Il est indispensable qu’une approche participative soit mise en place pour impliquer l’ensemble des acteurs à la conception et la réalisation d’une stratégie de développement territorial durable. Le rôle de l’université est prépondérant, et ce, à plusieurs niveaux. Une région ne peut être attractive pour les investisseurs que si elle dispose des ressources humaines qualifiées et compétitives capables de répondre aux besoins des entreprises qui choisissent de s’y installer. A cela s’ajoutent de nouvelles missions comme la créativité et l’innovation. Elles constituent des leviers pour l’ensemble des entreprises au niveau local leur permettant de développer leur compétitivité. En plus de l’aspect économique, la région doit développer d’autres volets pour renforcer sa compétitivité. Il s’agit à titre d’exemple des infrastructures sans oublier le volet culturel.- Comment l’université pourrait-elle répondre aux besoins du développement de la région?
- Sur ce point, je me contente d’évoquer deux missions. La première porte sur sa contribution dans la formation et l’innovation ainsi que la participation à la conception des stratégies de développement régional adapté à chaque territoire. Un travail qui va nécessiter au préalable la réalisation d’un diagnostic territorial qui permettra de déceler l’ensemble des potentialités de la région sur la base desquelles on prépare une stratégie.- Et le second axe?
- Il porte sur les études d’impact qui permettent notamment d’évaluer les effets économique, social et environnemental d’une politique publique au niveau national et régional. Si on prend l’exemple du plan émergence, ses résultats sont prometteurs que ce soit au niveau de la création d’emplois ou de celui de l’attractivité des entreprises et les nouveaux métiers. Néanmoins, ces nouvelles politiques devraient mettre l’accent sur la qualité des résultats: s’intéresser à la nature des emplois, à la nature des entreprises attirées et à la nécessité d’assurer un transfert de savoir-faire et de technologie. L’université pourra donc jouer un rôle important dans la formation des profils pointus permettant de contribuer à ce transfert au profit de l’industrie nationale. Sur ce volet, je cite le cas de notre université Ibn Tofail qui prend en considération les besoins en RH des opérateurs installés dans la nouvelle zone industrielle intégrée de Kénitra. Cela s’est traduit dans un premier temps par la création de nouvelles filières telles que la logistique, les systèmes de production et le marketing.
Propos recueillis par
Noureddine EL AISSI
 



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