C’est l’événement majeur depuis la signature de la convention d’investissement entre PSA Peugeot et le gouvernement en juin dernier. Le top management du constructeur automobile français s’est déplacé en force, vendredi dernier, à Atlantic Free Zone, à Kénitra, avec une délégation de plus de 340 équipementiers comptant parmi les majors représentant environ 70% du marché mondial. Parmi les responsables de PSA qui ont effectué le déplacement figurent le numéro deux du groupe et le directeur des achats. Ils ont fait la promotion du Maroc auprès des équipementiers internationaux.
Les fabricants de pièces automobiles ont voulu s’enquérir des opportunités d’affaires adossées au projet Peugeot et au plan d’accélération industrielle qui prévoit un dispositif dédié aux écosystèmes.
Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’Industrie et du Commerce, est revenu en détail sur le projet d’implantation du site industriel Peugeot et l’offre marocaine dans le cadre de la stratégie d’accélération industrielle.
Les équipementiers qui se sont donné rendez-vous dans la zone franche du Gharb étudient les opportunités de signer des contrats d’approvisionnement avec PSA Peugeot, tout en lorgnant l’usine Renault à Tanger. Les deux unités totaliseront à terme une capacité de 600.000 véhicules par an et 200.000 moteurs. Un volume qui permettra au Maroc d’être visible sur les radars internationaux de l’industrie automobile. Certains équipementiers envisagent de s’implanter directement au Maroc pour cibler à la fois l’usine locale, mais aussi les autres sites de production dans la péninsule ibérique. Tout ce réseau totalise avec le marché marocain un potentiel de 2,5 millions de véhicules par an, dont 700.000 unités pour Peugeot.
Les fabricants de pièces automobiles présents ce week-end à Kenitra se positionnent dans plusieurs métiers et pourraient créer des joint-ventures dans la fonderie aluminium, la fabrication de tableaux de bord, les systèmes de sécurité, les amortisseurs, les vitres, les pare-chocs… Des rencontres B to B avec les fournisseurs locaux ont également eu lieu pour étudier la possibilité de créer des joint-ventures dans certains métiers.
Ce qui a le plus attiré l’attention des industriels locaux, c’est la présence parmi la délégation d’équipementiers étrangers d’une quarantaine d’opérateurs chinois. Ils ont exprimé leur intérêt pour le projet Peugeot, l’usine Renault ainsi que l’export en Europe.
Le programme de la rencontre a également porté sur la qualité des ressources humaines dans le domaine de l’industrie automobile. Les responsables nationaux ont d’ailleurs présenté le réseau des instituts de formation aux métiers de l’industrie automobile de Casablanca, de Tanger et de Kénitra. Ils ont pour objectif de former des opérateurs, techniciens et cadres intermédiaires spécialisés dans l’industrie automobile. Des formations avant embauche et après recrutement sont également offertes. Les instituts assurent également des formations de reconversion pour répondre aux besoins du marché de l’emploi.
Le plan d’accélération industrielle prévoit des avantages pour les investisseurs qui souhaitent s’implanter au Maroc, que ce soit dans l’industrie électronique, aéronautique, automobile ou autre. Parmi ces incitations, une prime pouvant atteindre 30% du montant de l’investissement dans certains métiers. Les projets innovants, consistant en la fabrication de nouveaux produits, sont particulièrement ciblés. Une prime est également prévue pour les intégrateurs.
Pour régler le produit du foncier, notamment les niveaux de prix, le gouvernement a décidé d’offrir des terrains en location. 275 ha de foncier locatif ont été réservés à l’automobile, dont 95 ha sont déjà engagés. Le package comporte également une composante formation au profit de 90.000 profils spécialisés dans l’automobile.
Négociations avancées avec un nouveau constructeur
L’intérêt de l’investissement Peugeot, c’est qu’il représente une montée en gamme pour la destination marocaine dans l’industrie automobile. Il renforce les atouts du Royaume pour attirer d’autres constructeurs automobiles notamment européens, américains. L’on parle de Fiat, de Volkswagen, de General Motors… Les discussions seraient avancées avec certains de ces majors. L’arrivée d’un ou deux autres constructeurs se traduira par une augmentation de la capacité de production nationale de l’ordre de 400.000 véhicules par an. Ce qui portera à terme la production globale à 1 million d’unités, dont 400.000 pour l’usine Renault et 200.000 pour Peugeot.
Hassan EL ARIF
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