mercredi 28 octobre 2015

Les patrons de la coalition gouvernementale devaient se mettre d’accord lundi sur tout, avant d’entamer l’examen du projet de budget au sein de la Commission des finances prévue mercredi. L’ambiance était plutôt détendue entre les blagues du chef du gouvernement et les éclats de rire des autres patrons de la majorité. Tout le monde attendait le traitement de la crise déclenchée jeudi dernier par Benkirane au Conseil de gouvernement autour du Fonds de développement rural (FDR) et du bras de fer engagé avec deux de ses ministres Rnistes (Aziz Akhannouch et Mohamed  Boussaïd) . Au cœur de la crispation, la question de l’article 30 qui stipule que le ministre de l’Agriculture est l’ordonnateur du FDR a été soigneusement évacuée. «Personne ne l’a abordée», note un ministre présent à la rencontre. Pour des responsables politiques, cette affaire va dans le sens de l’apaisement. Pour convaincre, ils citent Abdelilah Benkirane qui a mis en avant «le comportement exemplaire de tous les ministres». Pour lui, cette dernière année législative appelle à faire le bilan. «Nous avons réussi et nous nous dirigeons vers la fin d’un mandat positif. Les citoyens éprouvent de nouveau un intérêt à la politique», a noté le chef du gouvernement.
Les autres chefs des partis de la majorité ont insisté sur la solidité de la coalition gouvernementale. Ils ont répété en chœur que la majorité termine son mandat sans rencontrer des problèmes. Mais ces assurances ainsi que les gratifications du chef de gouvernement lancées à ses ministres ne semblent pas avoir convaincu Mohamed Boussaïd qui a évité de saluer Benkirane. Au moment de la prise de parole, des responsables de la majorité semblaient nourrir des ambiguïtés. Nabil Benabdallah a décliné l’invitation de Benkirane à prendre la parole en premier, après l’exposé du ministre de l’Economie et des Finances. «Je ne connais pas beaucoup le contenu de la loi de Finances». Mohand Laenser, patron du MP, a pour sa part fait valoir sa démission du gouvernement à la suite de son élection à la tête de la présidence de la région de Fès-Meknès. «Je n’ai pas étudié dans les détails les dispositions de la loi de Finances».
Qu’importe, Anis Birrou, qui représentait le président du RNI en déplacement en Inde, a tiré la sonnette d’alarme contre la tentation de baisser la garde à la fin du mandat. Et pour cause, les responsables politiques donnent l’impression d’avoir en tête les prochaines élections législatives. «Nous sommes responsables jusqu’à la dernière minute et la mobilisation doit être permanente», a-t-il dit. En outre, il ne veut pas qu’une formation cherche à tirer la couverture de son côté. Les résultats positifs enregistrés par ce gouvernement sur notamment la compensation, le chômage,… peuvent être revendiqués par l’ensemble des partis de la majorité. Le RNI y est pour quelque chose. Le ministre des MRE et des Affaires de la migration rappelle que la responsabilité est d’élever le niveau du débat pour accrocher les citoyens.

M. C.



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