jeudi 29 octobre 2015

Le nombre de dessins et modèles d’origine marocaine enregistrés en 2014 à l’Office marocain de la propriété industrielle et commerciale (Ompic) aura été de 3.665… seulement! Les dépôts de demandes d’enregistrement sur la même année et de la même origine sont de 731, soit une évolution de 5,4% en un an. Par segment, 32% vont aux emballages et récipients pour le transport, 11% dans la construction, 10% en habillement et mercerie. Quant aux articles dans le textile non confectionné, la part de dépôts de demandes est de 7%, ex aequo avec les articles de ménage. Vient ensuite l’ameublement avec une part de 5%. Malgré une tendance à la hausse, le management de l’Ompic tente de sensibiliser les PME au brevet de leur design industriel. C’est d’ailleurs à cette fin qu’a été créé le réseau Namadij. Le projet pilote aidera, dans un premier temps, 26 PME dans l’élaboration de stratégies, afin de développer leur design à l’échelle internationale. La propriété industrielle «design» n’est en effet pas très développée au Maroc. Les indicateurs mondiaux ne sont pas rassurants. Le Maroc est classé dans l’avant-dernière catégorie, à savoir celle des pays enregistrant entre 1.000 et 9.999 dessins et modèles industriels. Soit très loin derrière la Chine et l’Allemagne, notamment, qui enregistrent plus de 300.000 modèles. Cependant, à l’échelle continentale, le Maroc est plutôt un modèle à suivre. En effet, au niveau régional, le produit marocain reste plus valorisé que celui de ses voisins. Mis à part l’Afrique du Sud et le Nigéria, se trouvant dans la même catégorie que le Maroc, les autres pays enregistrent un nombre de design inférieur à 999 modèles déposés. Au niveau mondial, le Made in Maroc se positionne à la 78e place de l’indice de l’innovation (GII), de l’édition 2015. Une progression de 6 places par rapport à l’édition 2014. Le Royaume arrive aussi 58e en termes de dépôts de brevets des résidents rapportés au PIB. Il est 40e des dépôts de marques rapportés au PIB et enfin 7e dans la catégorie des économies équivalentes (lowder-middle income). D’ailleurs, sur la catégorie du design industriel en général, le Maroc est perçu  parmi les pays ayant enregistré une croissance fulgurante. En 2014, les indicateurs mondiaux de la propriété industrielle placent l’Ukraine en tête du peloton avec 71,9% de croissance. S’ensuit l’Iran avec 28,8% La Turquie arrive en troisième (10,3%). Pour sa part, le Maroc s’offre 10,1%. Il est suivi de près par… les Etats-Unis, avec 9,9%! Pourtant, «il reste des relais de croissance pour développer l’offre exportable du Made in Maroc», explique Adil El Maliki, directeur général de l’Ompic. D’autant que d’importants relais de croissance voient le jour. Le premier secteur souvent juxtaposé au mot design est le textile. Le «style» marocain est de plus en plus visible à l’international, notamment par des marques comme Diamantine, qui s’étend d’année en année dans plusieurs pays. La filiale de Softgroup se développe aujourd’hui à travers plus de 100 points de vente dans le monde. De plus, le textile représente 30% de l’emploi industriel national avec plus de 174.000 employés. D’autant plus que sa part d’exportation au total de l’export de biens s’élève à 15%. Autre secteur à fort potentiel culturel: l’artisanat. Poufs, maroquineries, bougies, décorations… marocains, reconnaissables par leur empreinte, enregistrent 363,6 millions de DH à l’export, pour un chiffre d’affaires de 20,2 milliards de DH. Toujours dans le design visible, le packaging peut être une bonne opportunité.

Sabrina EL-FAÏZ



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