jeudi 22 octobre 2015

Annoncée par le plan de relance industriel, la mise à niveau du secteur de l’agroalimentaire attend toujours sa feuille de route. Une situation qui devrait être débloquée par la publication d’un contrat-programme prévue pour fin 2015. D’ailleurs, la Fédération nationale de l’agroalimentaire (Fenagri) nourrit beaucoup d’espoirs sur une mesure introduite dans le projet de la loi de Finances 2016 qui donne la possibilité aux opérateurs de l’agroalimentaire de déduire la TVA sur un produit transformé dont la matière première est cultivée au Maroc. «Aujourd’hui, il y a beaucoup d’informel et peu de transformation parce que l’imposition sur le produit agricole est de 0%, alors qu’elle est de 20% pour le produit à peine transformé.
Cette TVA sur la transformation rend le produit plus cher pour le consommateur», déplore Amine Berrada Sounni, président de la Fédération. Pour les opérateurs, cette imposition implique que les consommateurs s’acquittent non seulement du prix de la transformation et de l’emballage mais aussi de 20% en plus sur l’ensemble. «L’on ne taxe pas que la valeur ajoutée de la transformation, mais toute la chaîne de valeur y compris la chaîne agricole», signale le management de la Fenagri.
Selon les opérateurs, cette mesure permettra d’améliorer l’attractivité de la production marocaine pour la transformation et par ricochet aidera à créer un ancrage de l’industrie dans l’agricole. La filière des fruits et légumes sera la première à en bénéficier. Un choix qui s’explique par la léthargie de ce segment. «L’objectif est de dynamiser l’activité de conditionnement en conserves ou en barquettes de fruits et légumes, fruits secs, frites, chips, surgelés, huiles d’olives/argan ou encore les jus», soutient Berrada Sounni. Pour y arriver, les opérateurs de la filière comptent investir 1,5 milliard de DH sur 5 ans. S’y ajoute la création de 2.800 postes d’emploi directs. Les acteurs du secteur se sont aussi engagés à débloquer plusieurs centaines de millions de DH qui seront investis dans la communication pour sensibiliser le consommateur.   Des résolutions qui viennent suite à un travail de concert entre la Fenagri, la Direction générale des impôts et la CGEM. «Cette mesure se concentre dans un premier temps sur les fruits et légumes. C’est un test qui devrait être élargi au fur et à mesure à d’autres secteurs», annonce la Fenagri. L’entrée en vigueur de cette mesure fiscale devrait aussi permettre une meilleure traçabilité des produits commercialisés via un audit de l’Onssa conjugué à l’autocontrôle des industriels. «La lutte contre l’informel reste la première priorité du secteur», insiste le management. Sur un tout autre volet, la fédération vient de renforcer son pôle formation suite à la signature d’un accord avec l’OFPPT portant sur la création de 5 écoles en gestion commune, soit une par agropole. La Fenagri a aussi conclu un accord avec l’AMDL portant sur l’application logistique.

Contrat-programme

«Le contrat-programme est la convergence entre le plan Maroc vert et le plan d’accélération industriel, sachant que toutes les filières ont besoin d’être revues», précise Amine Berrada Sounni, président de la Fenagri. La feuille de route du secteur agroalimentaire devrait être rendue publique d’ici la fin d’année. Confié au cabinet Roland Berger, le document est un diagnostic qui permettra l’identification des secteurs porteurs.
Un plan de bataille qui compte des volets valorisation, transformation, R&D, communication, incitatifs et mise à niveau des entreprises. Ce qui devrait permettre la création d’emplois et le développement de l’exportation. «L’ossature globale et les objectifs ont été définis. Toutes les mesures ont été budgétisées, le financement se fera à travers le Fonds de développement agricole et le Fonds de développement industriel», explique le président de la Fenagri.

A.At



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