lundi 28 septembre 2015

La Banque africaine de développement (BAD) décortique les acquis de la centrale thermo-solaire d’Ain Beni Mathar. D’un investissement global de 4,6 milliards de DH, le bailleur est le plus gros contributeur au financement de ce projet (pour environ 3,8 milliards de DH). Mise en service depuis 2010, la centrale a été cofinancée par l’Instituto de Credito Official d’Espagne (ICO), le Fonds mondial pour l’environnement (GEF) et l’ONEE. Le site affiche aujourd’hui une production électrique supplémentaire de 3.500 G Wh injectée dans le réseau électrique interconnecté. Les 470 MW de capacité installée -dont 20 MW de solaire- ont permis au Maroc d’éviter l’importation d’un volume annuel de 12.000 tonnes de fioul. Un soulagement non négligeable pour la facture énergétique nationale. De plus, en plein contexte de préparation de la participation du Maroc à la prochaine COP 21 à Paris, la centrale dresse aussi un bilan carbone à ravir le département de l’Environnement.
L’activité de la centrale a en effet permis d’éviter un cumul de quelque 5.000 tonnes d’émissions de CO2 sur les cinq dernières années, en comparaison à une centrale fonctionnant uniquement au gaz. Le projet a aussi mené à la création de 500 emplois directs et indirects, dont une bonne partie – 250 postes – est occupée par des ressources locales.
Un écosystème industriel de PME et PMI s’est aussi progressivement constitué autour du site, selon le rapport de l’institution financière. «Les activités des petites entreprises locales ont ainsi été stimulées et des emplois indirects créés (alimentation, transport et logement). Des PME locales ont assuré des services d’assistance, qui ont permis de développer les activités industrielles régionales», explique-t-on auprès de la banque de développement.
Le bailleur tire, toutefois, plusieurs leçons de cette expérience, sachant qu’il vient aussi  de s’engager sur les projets Noor I, II et III du complexe de Ouarzazate développés par l’Agence marocaine du solaire (Masen). Les experts de la BAD insistent surtout sur l’efficacité des procédures de passation des marchés afférents au développement de centrales solaires, «afin d’éviter les retards». Lancé en mars 2008, ce n’est effectivement qu’en 2010 que la centrale entrera en service.  Rappelons que le marché a été confié à un consortium d’entreprises mené par le groupe espagnol Abengoa. Les experts de la BAD soulignent aussi  «la nécessité de familiariser et former les fonctionnaires des agences d’exécution et des ministères sur les règles et procédures régissant la passation des marchés», le décaissement et l’audit des projets de la banque ainsi que la gestion axée sur les résultats. Des actions sont déjà planifiées dans le cadre des nouveaux projets de Masen.

Safall FALL



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