samedi 26 septembre 2015

La plupart des partis avaient convié les journalistes à leurs sièges le 4 septembre au soir pour rencontrer leurs états-majors. En arrivant cette nuit-là au siège du PAM à Rabat, je m’attendais à de joyeuses festivités. Deux heures avant quand les résultats étaient encore trop partiels pour conclure, les militants et les chefs du PAM avaient préparé un buffet, loué les services d’un traiteur qui avait dressé les tables. Mais voilà, ils étaient largement en tête, plus qu’ils ne l’espéraient peut-être. Mais pas de fête chez le tracteur.. Au contraire, l’ambiance des mauvais jours. Pas un  seul responsable pour commenter le taux de participation et les premiers résultats qui ont commencé à tomber. Rien à se mettre sous la dent, quelques journalistes et photographes présents s’ennuyaient autour d’un café, en attendant un quelconque responsable qui n’arrive pas.
Sauf qu’au même moment, une réunion des dirigeants de l’opposition était convoquée au siège de l’USFP. Autour de Driss Lachgar, Ilyas Omari, Mustapha Bakkoury et Hamid Chabat. Ils étaient surpris par l’irruption de journalistes dans le bureau du premier secrétaire. A voir la mine défaite de Chabat et ses critiques contre le ministère de l’Intérieur, on a vite  compris que le secrétaire général de l’Istiqlal venait d’essuyer un échec personnel, avec la perte de son fief électoral, la ville de Fès. D’ailleurs, il avait chargé le gouvernement qui aurait radié des listes électorales 6.000 électeurs istiqlaliens. Une atteinte à la démocratie et aux libertés, le gouvernement doit assumer ses responsabilités, a-t-il dit. Driss Lachgar lui emboîte le pas, en rappelant les ravages de l’argent dans ces élections. «On ne s’est pas contenté d’acheter des voix mais des listes entières», a-t-il dit. Pour contrecarrer ces pratiques, il ne compte pas contester devant la justice mais «le faire politiquement». Dans un salon attenant au bureau de Driss Lachgar, des membres du bureau politique de l’USFP «ne comprenaient pas ce qui leur arrivait. Partout, le PJD est en tête alors que nos listes sont défaites», reconnaît l’un d’entre eux.
Visiblement, le PAM a été contaminé par ses alliés de l’opposition. Si Ilyas Omari est resté discret, Mustapha Bakkoury s’est, en revanche, laissé aller en mettant en avant «les violations commises le jour du scrutin». «Des plaintes seront déposées», a-t-il promis, devant une nuée de micros qu’il n’attendait pas. «Après la fin des élections, le parti procédera à l’évaluation et prendra les décisions qui s’imposent». Incontestablement, vers 22h30, au siège de l’USFP, Mustapha Bakkoury ignorait que son parti était en tête des élections communales du 4 septembre.
Au siège du PJD, l’ambiance est différente. Déjà à l’approche de la villa qui fait l’angle dans le quartier des Orangers, difficile de trouver une place pour stationner tellement les visiteurs ont pris d’assaut le siège. Le service d’ordre est organisé. Le parti suivait les élections via la mobilisation d’équipes autour de 24 ordinateurs dans une grande salle qui interceptaient les résultats des membres des bureaux de votes du PJD à travers le pays. Ici, les responsables du parti sont présents mais inaccessibles à cette heure-ci. Les journalistes  marocains et la presse étrangère accréditée, sont accueillis au rez-de-chaussée par des militants. Certains, triés au volet en fonction de la proximité, sont discrètement acheminés vers le premier étage. Abdelilah Benkirane, entouré de ses lieutenants, y compris quelques ministres, suivait le déroulement des opérations à partir de la salle de réunion du Secrétariat général du parti, située au premier étage. C’est après la sortie du ministre de l’Intérieur annonçant les résultats partiels vers 1h30 du matin qui plaçaient le PAM en tête du classement, suivi de l’Istiqlal et du PJD que le chef du gouvernement est descendu au rez-de-chaussée pour faire une déclaration  sur la neutralité de l’administration.

Le PPS pas en grande forme

Un tour du côté du siège du PPS, l’ambiance n’est pas non plus à la fête. Pourtant, le parti a planté une grande tente caïdale et un écran géant sur le parking en face du siège. Pas grand monde, des militants éparpillés. Du premier coup d’œil, Nabil Benabdallah n’est pas dans sa grande forme. Pendu à son téléphone portable, il suit de manière traditionnelle, les résultats de ses camarades dans les circonscriptions. Et quand il raccroche, il peste contre les écarts entre les listes du PJD et celles des autres partis qui laissent très peu de places aux candidats de son parti. Il reprend la discussion avant que le manège du téléphone qui sonne ne reprenne.

Mohamed CHAOUI



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