lundi 28 septembre 2015

Entre les velléités militaires et la volonté, déclarée, de trouver une issue politique rapide à la crise syrienne – sous la pression d’une autre crise, celle des migrants – les Occidentaux tergiversent encore sur la bonne approche à adopter. La France a lancé hier, dimanche 27 septembre, ses premiers raids aériens en Syrie. «Notre pays confirme ainsi son engagement résolu à lutter contre la menace terroriste que constitue Daesh», a indiqué l’Elysée pour justifier cette intervention. Les autorités françaises affirment vouloir protéger les populations civiles contre toutes les formes de violence, «celles de Daesh et des autres groupes terroristes, mais aussi contre les bombardements meurtriers de Bachar El Assad». L’Elysée souligne, tout de même, «l’urgence de la mise en place d’une solution politique» dans ce pays, quitte à accueillir le leader syrien à la table des négociations.
En effet, le récent renforcement de la présence militaire russe en Syrie a bien pesé sur la balance. Assez, en tout cas, pour influer sur la position des Occidentaux sur le dossier syrien. Il faut dire que les actes posés par Moscou en Syrie ont de quoi alarmer: une quinzaine d’avions-cargos, plusieurs avions de combat, des systèmes de défense aérienne et des équipements militaires modernes, dont une partie confiée à l’armée syrienne. Ce n’est pas tout. La Russie compte aussi, de son côté, prendre l’initiative de bâtir une coalition élargie comprenant l’armée d’Assad pour combattre Daesh. Le sujet sera au menu d’une rencontre, ce lundi à New York, avec le président américain Barack Obama. Une cellule de coordination en matière de renseignement et de sécurité avec la Russie, l’Iran et la Syrie de Bachar El Assad est déjà mise en place à Bagdad, en Irak.

Russie-Iran: L’axe incontournable

Cette nouvelle donne militaire, provoquée par la Russie, pousse la coalition occidentale à s’imposer une solution de négociation à la crise syrienne, incluant le régime El Assad. C’est en tout cas ce qui ressort des discussions de coulisses à la 70e Assemblée générale de l’ONU qui a démarré hier. Les Etats-Unis ont d’ailleurs présenté, en marge de cette réunion largement dominée par le dossier syrien, une nouvelle approche. L’initiative, encore en gestation, pourrait rassembler la Russie, l’Arabie saoudite, la Turquie et le Qatar. Les Américains n’ont pas hésité à partager cette proposition avec l’Iran, un acteur incontournable dans le conflit syrien et un des principaux alliés au régime El Assad. Le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, a en effet rencontré samedi son homologue iranien Mohammad Javad Zarif. «Je considère que cette semaine offre une bonne chance pour de nombreux pays de jouer un rôle important en vue de résoudre certaines crises très difficiles du Moyen-Orient», a déclaré le chef de la diplomatie américaine à l’issue de cette réunion. Il faut dire que le rapprochement entamé entre les Etats-Unis et l’Iran depuis l’accord sur le nucléaire iranien offre une bonne aubaine à l’Administration Obama pour discuter avec le géant chiite. Rappelons que le conflit syrien, qui dure depuis plus de quatre ans, a fait 250.000 morts et 11,6 millions de déplacés et réfugiés.o
Safall FALL
 



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