mardi 25 août 2015

Après avoir exposé en mars dernier au Sofitel Jardin des roses à Rabat, Fatime Zahra Morjani revient à nouveau dans la capitale avec sa série d’œuvres intitulée «Kairos» du 3 au 16 septembre à la Bibliothèque nationale. A travers cette exposition, l’artiste plasticienne présente ses derniers travaux réalisés entre 2014 et 2015. Elle invite le spectateur à venir partager ce qui l’anime et l’interpelle. La question environnementale est au cœur de sa démarche artistique. Ici, il s’agit plus de s’arrêter sur un constat, celui de l’homme qui détruit son milieu, plutôt qu’un appel ou une volonté de prise de conscience. Kairos est ce petit dieu grec ailé qu’il faut saisir à l’instant «T» où il passe. Il représente ce moment où tout bascule. Fatime Zahra Morjani s’intéresse à ce moment opportun où l’Homme doit agir pour sauver son environnement avant de sombrer dans le néant. «Kairos» présente une collection de toiles abstraites aux thèmes et modes d’expressions très divers. Souvent irisées, elles magnifient le noir, le blanc et le pourpre. Le doré s’y invite parfois apportant une lueur d’optimisme au côté souvent sombre des œuvres exposées mettant le spectateur face à une réalité qui lui échappe.
Dégager de l’émotion à travers son art est impératif pour Fatime Zahra Morjani compte tenu de la dureté de la thématique qu’elles reflètent. D’ailleurs l’absence de couleurs n’est pas un choix fortuit, tout comme le choix des matériaux récupérés tels le goudron, les feuilles mortes… Les techniques utilisées par l’artiste sont également diverses. Certaines peintures sont réalisées sur toile, d’autres sur papier et même sur bois. Pour des œuvres comme «Gunpowder» (poudre à canon), «Indivision», ou encore «Le Jardin» c’est la technique mixte sur panneau expansé qui est privilégiée. Une  partie des œuvres est créée sur du carton toilé. L’exposition est également accompagnée d’une installation intitulée «Clepsydre» rendant hommage au temps qui file comme les ressources terrestres et principalement l’eau.
Architecte de formation, Fatime Zahra Morjani est plasticienne par vocation et par passion. Née en 1971 à Casablanca, l’artiste est une citoyenne du monde qui puise son inspiration partout où elle passe. Sa créativité s’est d’ailleurs fortement nourrie du paradoxe de son passage par la Pologne et l’Ethiopie. Elle est également très imprégnée de la richesse de la culture beidane, où la diversité des paysages hauts en couleurs ont fait naître un terreau fertile, propice à la création. Elle expose pour la première fois en 2010 à Varsovie.
«Kairos» se produira également en Côte d’Ivoire et Singapour au cours de cette année.
Aïda BOUAZZA
 



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