mercredi 26 août 2015

Le ralentissement économique de la Chine, jumelé à l’effondrement des cours des matières premières pèsent lourdement sur les économies des pays émergents. Et les Brics ne font pas exception. La tendance haussière des cours de matières premières durant ces dernières années dopé notamment par la forte croissance en Chine, est en train de s’inverser. Les pays producteurs de matières premières (pétrole, cuivre, fer) dont le Brésil et la Russie voient leur niveau d’exportation chuter à cause d’une forte dépendance de la deuxième économie mondiale.   
La Russie premier fournisseur de la chine en or noir en 2015 avec 927.000 barils par jour a fortement été impactée par l’effondrement de la demande chinoise d’une part et de la chute du prix du baril de l’autre. La situation ne cesse d’empirer avec la devise russe. Le rouble est tombé lundi à son plus bas niveau annuel. Un dollar vaut désormais un peu plus de 70 roubles. Ajouté à cela l’embargo décrété par le président Vladimir Poutine sur les produits de consommation américains et européens ce qui a pour effet la hausse de prix des produits à la consommation provoquant in fine une récession. L’économie brésilienne n’est guère plus propice. Le coût d’arrêt marqué par la Chine, son principal partenaire économique, plombe la croissance du pays. Le cours des matières premières en baisse, le chômage record en plus d’une crise politique sans précédent, sont à l’origine de la croissance molle enregistrée cette année. Selon les projections du FMI, l’économie du pays est en repli en 2015 de 2,01%. L’inflation s’établit à des niveaux relativement  élevés à 9%. Pour contenir cette tendance inflationniste, la banque centrale brésilienne a considérablement augmenté le niveau de son taux directeur à 14,25%. Un taux élevé qui risque de freiner l’économie brésilienne. L’Afrique du Sud voit également ses exportations diminuer. Dans un contexte particulièrement morose pour les devises émergentes, la monnaie sud-africaine, le rand, a atteint son plus bas historique lundi face au dollar et à l’euro. La dépréciation du rand complique la tâche de la banque centrale contrainte d’accentuer l’inflation actuelle qui atteint 4,7%, tandis que la croissance demeure trop faible pour résorber un chômage élevé. La banque centrale sud-africaine (SARB) a cependant affiché sa détermination à laisser les forces du marché fixer le taux de change. Seule l’Inde parvient à tirer son épingle du jeu. En dépit de la perte qu’a subie l’indice de Bombay, qui  a atteint lundi son plus bas depuis le 21 janvier 2008, ce ralentissement est loin de peser sur le pays : importateur de matières premières et caractérisé par une économie de services. Il faut dire que la croissance des pays émergents dépend en partie de leur demande intérieure. Mais la chute des cours des matières premières, enregistrée dernièrement, est susceptible de plomber les excédents à l’exportation des Brics. Le brent s’échange actuellement sous le seuil des 45 dollars le baril. Une première depuis 2009. Rappelons que celui-ci se négociait à 114 dollars le baril en juin 2014. Le baril de brut léger américain WTI, la référence européenne s’est placée en dessous du seuil des 40 dollars lundi. Une baisse du prix du baril soutenue par le retour de l’Iran suite à la levée des sanctions à Téhéran qui s’additionne à l’abondance du pétrole de schiste. Le cuivre, l’indicateur figure de la conjoncture, a cédé plus que 30% de sa valeur depuis le printemps 2014.
Si cette crise a un effet dévastateur sur les pays émergents, elle est une aubaine pour les pays développés qui verront leur pouvoir d’achat croître durant les quelques mois à venir. D’autres pays concurrents à la Chine, aux coûts de mains-d’œuvre très faibles pourront également tirer profit du malaise dont souffre la deuxième économie mondiale. Tel est le cas du Vietnam, doté d’une population active de 55 millions d’individus.
A. I. L.



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