Le deuxième opérateur télécom renforce ses positions. Méditel gagne des parts de marché dans un environnement de forte concurrence. «Nous enregistrons de bonnes performances alors que le marché recule de 4 à 6%», annonce d’emblée Michel Paulin, directeur général de Méditel. L’opérateur aux 14,4 millions de clients a bouclé le premier semestre avec un chiffre d’affaires qui se maintient à hauteur de 2,6 milliards de DH. Une performance qui a été quelque peu écorchée par le segment Terminaux où l’ensemble des opérateurs sont de moins en moins présents. «Subventionner un terminal pendant 2 à 3 ans alors que l’utilisateur devient de plus en plus versatile est un modèle peu viable», commente le management. Si l’activité semble bien repartie, le management reste perplexe quant aux changements d’habitudes de consommation. L’utilisation de la voix cèderait davantage de place à la data. L’opérateur relève de profondes mutations dans les usages qui se reflètent sur la composition des revenus. « Le trafic a doublé en seulement une année. L’ARPU Data (revenu moyen par utilisateur) a quasiment triplé en deux ans», précise Paulin. Un changement dicté par l’attrait grandissant des utilisateurs pour les applications mobiles de communication (Whats App, Facebook, Viber…). Une opportunité de croissance sur laquelle Méditel tente de capitaliser et surtout anticiper. L’opérateur a justement multiplié ses efforts d’investissement pour accompagner l’ascension de la data. Sur ce chantier, il ne lésine pas sur les moyens: 7 milliards de DH en 5 ans. Rien que sur ce premier semestre, ce sont pas moins de 1,26 milliard de DH qui ont été débloqués. La licence 4G a mobilisé, à elle seule, 500 millions de DH. Il faut dire que la bataille actuelle sur le marché s’oriente vers la data. L’opérateur historique, par exemple, a de son côté, réduit ses investissements pour se concentrer sur le lancement de la 4G. Celui-ci a déboursé près de 1 milliard de DH pour se positionner sur ce créneau.
Côté financement, Méditel se dit à l’aise avec sa trésorerie, puise dans ses ressources. Pour financer les investissements, «nous n’avons pas besoin de faire appel aux actionnaires», soutient Paulin. Avant d’ajouter que la société génère suffisamment de cash (40% de l’Ebitda) pour couvrir la totalité de ses investissements. En face, les dettes de financement se sont réduites de 8% pour s’établir à 4,5 milliards de DH à fin juin 2015. En somme, l’activité de l’opérateur fait ressortir un bénéfice de 166 millions de DH avec une forte accélération de 276 millions de DH. L’opérateur maîtrise enfin ses fondamentaux et balaie les déficits enregistrés auparavant. «Les baisses de résultat constatées auparavant sont attribuables à deux éléments exceptionnels», explique le management. Des provisions ont été nécessaires pour solder un litige fiscal mais aussi pour couvrir l’amortissement de l’investissement pour le programme Ran renewal lancé en 2013. L’effort de provisionnement se poursuivra encore cette année en mobilisant plus de 175 millions de DH au premier semestre, « mais ceux-ci devront disparaître dès l’année prochaine».
Sur les perspectives, le management table sur une amélioration de ses principaux indicateurs financiers grâce à un effort de rationalisation des coûts et le maintien ou encore le gain de nouvelles parts de marché.
Aida LO
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