mardi 27 octobre 2015

Des images de lui poursuivi, molesté, bousculé jusqu’à y laisser sa chemise

C’est aussi de leur faute!

Les défaillances managériales, quant à elles, empêchent les gestionnaires du capital humain de mener leur mission dans les règles de l’art. Dans les PME (pour rappel, plus de 90% du tissu productif), la fonction RH, quand elle existe, se limite généralement à des tâches purement administratives et ne dispose que de peu de moyens. Elle est également occupée par des profils peu compétents qui forcément commettent des erreurs managériales leur attirant les foudres du personnel. Même dans les grandes entreprises, les responsables des départements RH ne jouissent pas toujours de toute la latitude nécessaire à l’exercice de leur métier. «Le DRH n’est pas toujours maître de ses décisions. Il est sous l’influence du DG et des actionnaires. Si, par exemple, ces derniers souhaitent mener un plan social, tout en fixant les règles et le budget, il ne peut que s’y plier, car c’est lié au business», souligne Khalid Jababdi, DRH de Uniforce informatique et SG de l’Agef. C’est la configuration la plus fréquente au Maroc. La majorité des directeurs des ressources humaines sont des «exécutants» et non des stratèges.
«Le degré de sensibilité du top management aux enjeux relatifs au capital humain est, par ailleurs, crucial. S’il est conscient de ces enjeux, il considèrera ses RH comme un investissement. Cela dit, le DRH doit être garant du retour sur investissement», estime Jababdi.  
Quand le responsable des ressources humaines est mal apprécié, c’est évidemment aussi en rapport avec ses qualités intrinsèques. «S’il est porté par le pouvoir, s’il manque d’éthique et n’agit pas de manière exemplaire, il ne sera forcément pas respecté», insiste Mohamed Tassafout, DRH de Delattre Levivier Maroc, membre du bureau national de l’Agef.  
Les choses heureusement changent petit à petit. Une nouvelle génération de managers, mieux formée, plus ouverte d’esprit et plus consciente de l’importance du capital humain est en train d’émerger. Toutefois, les challenges de la fonction deviennent aussi plus importants, et nécessitent des profils de plus en plus pointus. Le DRH ne doit plus seulement être un gestionnaires/développeur du capital humain, un thermomètre social, un «réceptacle» de doléances, un négociateur, un chasseur de têtes, … Il doit également être en mesure de prévoir les nouveaux métiers qui se créent, composer avec la digitalisation grimpante et s’adapter à une nouvelle population de salariés, celle des générations Y et Z.

Ce qu’ils en pensent

Khalid Benghanem, DRH et membre du directoire de Taqa Morocco
«Les DRH étaient détestés il y a quelques années, un peu moins aujourd’hui, car il existe beaucoup plus d’outils permettant une meilleure gestion. Mais quand les moyens appropriés ne sont pas mis à leur disposition, et quand ils manquent d’expérience, forcément, ils sont mal perçus»Mohamed Tassafout, DRH de Delattre Levivier Maroc
«La fonction RH est généralement perçue par l’émotionnel. Elle n’est pas particulièrement détestée, mais elle peut facilement l’être, si elle n’est pas exercée dans le cadre de valeurs humaines fortes basées sur le courage et le respect mutuel»
 Khalid Jababdi, DRH de Uniforce Informatique
«Les DRH sont souvent détestés. Et s’ils le sont, c’est parce qu’ils se noient dans la gestion du quotidien et oublient leur principale raison d’être: Se mettre au plus près des hommes et des femmes dont ils ont la responsabilité»
 Mehdi Belahmer, directeur du pôle Capital humain de la CNSS
«A partir du moment où le DRH a conscience de sa mission, qui est de favoriser la performance de l’entreprise tout en garantissant des conditions de travail adéquates, il ne peut pas être détesté. Mais s’il manque de transparence, d’équité et de fermeté quand il le faut, il maximise son risque d’être mal apprécié»

Ahlam NAZIH
 



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