La nouvelle révolution que le Maroc démarre porte sur la régionalisation avancée. Et sa mise en œuvre passe par l’organisation des élections communales et régionales du 4 septembre prochain. Une étape décisive pour l’avenir du pays. Pour démontrer l’importance et les enjeux des prochaines élections, le Souverain a fait preuve de pédagogie pour une meilleure clarification des rôles de chaque institution. Attention, il ne s’agit pas de confondre le travail du gouvernement et du Parlement avec les attributions des assemblées territoriales ou régionales. En effet, SM le Roi a donné des exemples concrets pour démêler l’écheveau de l’architecture institutionnelle. Ainsi, «le gouvernement est responsable, sous l’autorité de son chef, d’assurer la mise en application des lois et d’élaborer des politiques publiques et les plans sectoriels dans différents domaines», a souligné le chef de l’Etat dans son discours à l’occasion de la 62e anniversaire de la Révolution du Roi et du peuple. Autrement, le gouvernement n’est pas responsable de la qualité des services fournis par les conseils élus. Le Souverain a abordé des situations réelles dans lesquelles des citoyens sont confondus: «Le ministre de l’Energie n’est pas responsable de l’éclairage des quartiers, du raccordement des foyers aux réseaux électriques, des branchements de l’eau potable ni de l’assainissement». De même, «la propreté des rues et des quartiers ne relève pas de la compétence du ministère de l’Intérieur». Pareil pour le ministre de l’Equipement et du Transport qui n’est pas chargé de «la réfection des voiries dans les communes ni de fournir les moyens de transport urbain». Tous ces services relèvent des attributions des élus pour lesquels les citoyens vont voter.
Un autre amalgame passe à la trappe. En effet, la responsabilité du député ne porte pas sur la gestion des affaires locales des citoyens. Le parlementaire est chargé de «la proposition, de la discussion et du vote des lois ainsi que du contrôle de l’action du gouvernement et de l’évaluation des politiques publiques».
Par contre, le Souverain a donné le profil du candidat idéal pour les élections qui tranche avec ceux qui font preuve de mauvaises pratiques de politiques. Ceux-ci disparaissent après les élections et ne réapparaissent que 6 ans plus tard, à l’occasion du scrutin suivant. Ils recourent à l’argent pour acheter des voix, tout en donnant des promesses qu’ils ne tiendront pas. Ce sont autant d’habitudes qui sont à l’origine du taux d’abstention anormalement élevé. «Si nombre de citoyens ne s’intéressent pas beaucoup aux élections ou s’ils ne participent pas, c’est parce que certains élus ne remplissent pas leur devoir comme il se doit. Il faut donc rappeler avec force que l’élu, au même titre que le médecin, l’avocat, l’instituteur, le fonctionnaire ou d’autres encore, se doit de travailler chaque jour. Il devrait même travailler chaque jour plus qu’eux, car il est responsable des intérêts des gens, et n’exerce pas pour son propre compte», a rappelé SM le Roi, avant de lancer un appel à la société civile et aux syndicats pour s’impliquer fortement dans la mobilisation des citoyens pour participer aux élections.
Carton rouge
Même souci de pédagogie sur le deuxième volet abordé relatif à la sécurité des citoyens. Le Maroc exige un visa aux ressortissants de certains pays arabes comme la Syrie et la Libye. Cette initiative, qui s’inscrit dans le cadre de la politique préventive pour préserver la sécurité et la stabilité, est une décision de force majeure. «Et en tant que dépositaire de la charge de veiller à la sécurité et la stabilité du pays, je ne permettrai aucun laisser-aller ni aucune manipulation concernant la protection du Maroc», a souligné le Souverain qui a adressé des mises en garde en direction des réfugiés qui «doivent se conformer aux lois marocaines et respecter les constantes sacrées religieuses et nationales, avec au premier chef le rite sunnite malékite». Ainsi, ceux qui tentent de «fomenter des troubles, semer la zizanie à l’intérieur ou à l’extérieur des mosquées et ceux qui s’enrôlent dans des bandes criminelles ou terroristes», seront expulsés. Et de préciser que le Maroc ne sera jamais une terre d’asile. Et pour cause, «nous avons nos priorités internes sur lesquelles nous focalisons nos efforts pour les traiter», a précisé SM le Roi.
M. C.
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