mardi 25 août 2015

L’Union Européenne cherche une solution à la crise migratoire sans précédent qui secoue ses frontières. La chancelière allemande, Angela Merkel, et le président français, François Hollande, se sont réunis à Berlin pour pousser les Etats-membres à prendre des initiatives afin de lutter contre ceux qu’ils qualifient comme la pire crise migratoire depuis la Seconde guerre mondiale. Les deux dirigeants, qui devaient initialement discuter de la crise ukrainienne, ont jugé utile de se pencher d’abord sur le problème migratoire. Ils ont ainsi demandé une solution européenne afin de contrer les nombreuses arrivées aux frontières.
Merkel et Hollande souhaitent que les pays de l’UE appliquent certaines décisions prises en juin dernier lors de la réunion des chefs d’Etat sur la crise migratoire. Un accord avait été difficilement trouvé sur une répartition «volontaire» des 40.000 demandeurs d’asile syriens et érythréens arrivés en Italie et en Grèce et des 24.000 réfugiés reconnus par l’ONU. Mais à Paris, le statu quo qui prévaut depuis cet accord passe mal. «La situation ne se règle pas» et les solutions émises par l’UE ne sont «pas suffisantes, pas assez rapides et pas à la hauteur», dénonce-t-on. A Berlin, c’est le même son de cloche. Le vice-chancelier Sigmar Gabriel accuse l’UE  d’être «dans un sommeil profond» et «en mode vacances», alors que les migrants continuent d’affluer aux frontières.
Dans la nuit de dimanche à lundi, une nouvelle vague de migrants a été ainsi enregistrée en Serbie où 7.000 personnes étaient déjà arrivées samedi dernier en provenance de la Macédoine. Ce pays a été obligé de décréter l’état d’urgence et a dû fermer sa frontière avec la Grèce pendant trois jours. Mais il l’a finalement rouverte alors que les migrants affluaient encore sur son sol. Samedi dernier, les garde-côtes italiens ont encore secouru 4.400 personnes en Méditerranée.
Pour sa part, la Grèce semble impuissante face aux assauts des migrants notamment sur l’île de Kos. Le pays a enregistré plus de 160.000 arrivées en provenance des côtes turques depuis le début de l’année. Et selon les chiffres publiés par les autorités, depuis le 19 juin, plus de 42.000 d’entre eux ont pu rejoindre la Macédoine, qui, semble-t-il, veut refiler la patate chaude à la Serbie en laissant les migrants poursuivre leur route en train. Quant à la Hongrie, avant-dernier point de passage pour rejoindre l’Allemagne, elle a déjà entamé la construction d’un mur en barbelés à la frontière avec la Serbie pour contrer l’arrivée des migrants. Ce mur de 175 km devrait être finalisé avant le 21 août.
L’Allemagne, elle, considère que la question migratoire reste «le plus grand défi» de l’Europe devant même la crise financière grecque. En effet, Berlin s’attend à recevoir plus de 800.000 demandes d’asile cette année et fait aussi face aux mouvements anti-réfugiés de l’extrême droite. Merkel  a déploré les manifestations «abjectes» contre ces réfugiés, alors que l’Autriche craint un «désastre humanitaire» et appelle à une «nouvelle stratégie européenne» pour les migrants.
El Hadji M. Gueye
 



from MarocPress.com http://ift.tt/1hEspJu

0 commentaires :

Enregistrer un commentaire