C’est le grand écart dans les espérances de vie. Selon le milieu (rural ou urbain), l’espérance de vie connaît un écart de près de 6 ans au Maroc! Un constat appuyé par une étude du Pr A. Boutayeb, de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et du ministère. Une analyse qui repose sur les déterminants sociaux de la santé (DSS). Des indicateurs qui retracent le lien entre la prévalence de certaines maladies et la catégorie socio-professionnelle. Jusque-là, les DSS analysés au niveau international relèvent plusieurs causes liées à l’emploi, au revenu, à l’éducation, le genre, la résidence (urbaine ou rurale), l’ethnicité, la marginalisation, l’environnement ou encore le contexte politique (situation de conflit). Au Maroc, 5 déterminants ont été retenus dans la stratégie du ministère de la Santé de 2008 à 2012. Il s’agit de l’analphabétisme, la pauvreté, le genre, l’enclavement et le manque d’information. Selon une enquête nationale sur la population et la santé familiale, menée en 2011, les maladies chroniques posent un réel problème au Maroc. Certes, les populations riches y sont plus exposées, mais elles ne sont pas aussi bien soignées chez les couches sociales les plus défavorisées. En effet, les maladies chroniques nécessitent des traitements prolongés et coûteux. C’est le cas notamment de l’hypertension, qui touche 26,7% de la population, le diabète (16,3%), les maladies articulaires (11,5%), l’asthme (6,8%) et les maladies du cœur (5,6%). Là encore, l’éducation et l’alphabétisation jouent un rôle important dans la prévention et le mode de vie. En témoigne l’écart entre riches (97,2%) et pauvres 92,4% en termes de scolarisation en 2012. Le taux de scolarisation a cependant été amélioré avec 6,8 millions d’élèves inscrits en 2014, dont 39% en milieu rural et 48% de filles. C’est avéré, le faible niveau d’éducation des filles a un impact direct sur leur santé et celle de leurs futurs enfants. Des progrès ont d’ailleurs été réalisés en la matière, l’espérance de vie à la naissance est passée de 69,8 ans en 1999 à 74,8 ans en 2013. La mortalité infantile a aussi baissé passant de 50,6‰ en 1997 à 26‰ en 2013. D’ailleurs, une étude menée par l’Unicef révèle que les femmes au foyer (88,6%) étaient 8 fois plus exposées il y a 5 ans à la mortalité maternelle que les femmes qui travaillent. Le pourcentage d’accouchements assistés par du personnel qualifié est passé de 31% en 1992 à 73,5% en 2011. L’absence de scolarité contraint souvent l’enfant à travailler très jeune, et donc à faire face, très tôt, à des maladies graves, comme la tuberculose, le trachome, les maladies vectorielles.. fortement liées aux mauvaises conditions d’hygiène. Selon le HCP, le travail des enfants aurait baissé de 1,5% de 2010 à 2014.
Sabrina EL-FAÏZ
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