mercredi 25 novembre 2015

Après Maghreb Steel, Samir va créer un nouveau précédent sur le marché obligataire. Le raffineur qui vient de se mettre sous la protection du Livre V du Code du commerce signifie indirectement à ses créanciers qu’il n’est plus en mesure d’honorer ses dettes. La décision du juge du Tribunal de commerce est encore attendue. Mais, il est presque acquis que l’entreprise n’honorera pas l’échéance de 800 millions de DH du 31 décembre prochain. Par rapport à l’épisode Maghreb Steel, les montants en jeu sont trois fois plus importants.
Sur le marché, la procédure que vient d’activer la Samir ne surprend pas. Jusqu’ici, deux pistes étaient envisagées pour éviter le défaut de paiement. L’industriel devait renouveler l’emprunt obligataire ou procéder à un remboursement en nature (actifs immobiliers). La seconde option a été rapidement écartée puisque le raffineur ne dispose pas d’assez d’actifs à céder. Les banques qui sont exposées à hauteur de 8 milliards de DH sur le raffineur et ses filiales ont exigé des garanties supplémentaires face à la dégradation de la situation. Ce qui laisse peu d’actifs à la vente. «La seule solution plausible aujourd’hui est un renouvellement de l’emprunt obligataire», estime un gérant de fonds. Le groupe immobilier Alliances avait fait pareil pour rembourser son emprunt obligataire de 1 milliard de DH. Pour la Samir, il y a tout de même des divergences sur les conditions de l’opération. Le taux d’intérêt de 4,5% (prime de risque comprise) proposé pour l’émission est jugé faible par rapport au risque encouru. En clair, il est inconcevable de prêter à la Samir aux mêmes conditions que des émetteurs qui ont une meilleure signature. Sur cette piste de sortie, «nous n’avons aucune visibilité», concède un professionnel.  
A court terme, les difficultés du raffineur ne seront pas sans effet sur les investisseurs, même si certains ont pris des précautions. L’impact sera double pour certains puisque le cours en Bourse du raffineur – il est suspendu depuis le 6 août – affichait une contre-performance annuelle de 47%. Atlanta et Sanad, filiales du groupe Holmarcom qui détenaient ensemble une participation de 300 millions de DH dans l’entreprise ont déjà provisionné 300 millions de DH a assuré Mohamed Bensalah, PDG d’Holmarcom lors de la présentation des résultats semestriels d’Atlanta (cf. L’Economiste du 30 septembre 2015). La même précaution a sans doute été prise concernant les obligations Samir. Les autres institutionnels, notamment Wafa Assurance qui détient 100 millions de DH d’obligations du raffineur sera amené à faire de même si ce n’est pas déjà le cas en attendant une issue favorable au dossier.
La procédure que vient d’entamer la Samir rappelle celle du groupe Alliances. Mais la comparaison s’arrête là, puisque le cas Samir est hautement plus volumineux et sensible. La dette du raffineur dépasse 40 milliards de DH dont 13 milliards de DH vis-à-vis de la Douane. Comparée à la charge globale, la dette obligataire est minime, mais le nouveau défaut qui se profile va accroître les exigences des investisseurs notamment en ce qui concerne la notation des émetteurs.
F.Fa
 



from MarocPress.com http://ift.tt/1QIu4Mk

0 commentaires :

Enregistrer un commentaire