jeudi 26 novembre 2015

La croissance dans la région Mena se tasse. Celle-ci passera de 4,5% en 2015 à 4,4% en 2016, contre 1,7% en 2014, prévoit la BAD dans son rapport annuel 2015 dédié à l’Afrique du Nord. La croissance en 2015 devrait s’accélérer selon les prévisions, oscillant entre 2 et 4,5% en Egypte, en Algérie, au Maroc et en Tunisie, et se stabilisera en Mauritanie à celle de 2014. En Libye, les perspectives dépendent du retour à la paix.
Dans son analyse, la BAD prévoit un positionnement confortable pour le Maroc par rapport aux autres pays. De 4,5% en 2015, la croissance du PIB atteindrait 5% en 2016. Cette prévision table sur «une relance relative de la demande étrangère, la persistance des faibles niveaux des cours du pétrole, une augmentation des réserves de change et l’accroissement du pouvoir d’achat des ménages et de la compétitivité des entreprises». Des conditions sine qua non avec la poursuite de la mise en œuvre de la réforme structurelle (régime de retraite, fiscalité, bonne gouvernance, justice, fonds de subvention). L’analyse la plus récente du FMI a conclu que la dette reste viable tant que le Maroc continuera de mettre en place les réformes nécessaires pour maîtriser son déficit budgétaire.
Dans la région Mena, les défis sécuritaires continuent de peser sur la confiance des investisseurs, notent les experts de la BAD. Pour cela, la plupart des pays d’Afrique du Nord se sont engagés à lever les contraintes qui freinent le développement du secteur privé. De plus en plus d’importance est accordée à la transparence et des efforts sont consentis pour améliorer l’efficacité du secteur public et alléger les contraintes administratives. Une attention particulière est portée aux entreprises du secteur privé pour les aider à se conformer aux règles.
Mais tout n’est pas rose pour autant. La BAD met le point sur trois risques qui continuent d’entraver le développement du secteur privé et la gestion du secteur public. D’abord, l’instabilité politique et les problèmes de sécurité dans certains pays, qui ont découragé les investissements privés et affaibli l’administration publique. La deuxième (qui a affecté tous les pays mais à des degrés divers) est liée à  l’interventionnisme historique de l’Etat, qui a découragé l’investissement étranger, le recrutement de salariés de longue durée et freiné l’essor du secteur financier. La troisième relève de la mauvaise gouvernance, qui a encouragé la quête de la rente aux dépens des activités économiques véritablement productives.
Pour la BAD, des réformes structurelles sont indispensables pour améliorer les résultats économiques et sociaux. Il est ainsi recommandé d’améliorer la qualité de l’enseignement, l’accès aux soins de santé de qualité, la formation professionnelle et  de mettre en place des politiques efficaces qui favorisent la participation au marché du travail. Supprimer les entraves commerciales excessives dans le secteur privé s’avère également crucial.
Fatim-Zahra TOHRY



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