dimanche 29 novembre 2015

La course à la promotion a bel et bien été lancée. A l’approche de la fin d’année, les importateurs distributeurs se concurrencent parfois férocement. A qui vendra le plus. Il en résulte des opérations marketing, de remises et d’offres spéciales (crédit sans intérêts, accessoires offerts) chocs. D’ailleurs les promotions atteignent plus de 40.000 DH. Tout est fait pour écouler le maximum de stocks. Il semblerait que novembre n’a pas été un bon mois. Il ne reste donc guère que le mois de décembre et les prix pour rattraper le retard, et ce au grand bonheur du client. Ceci dit, ces opérations ne sont pas bénéfiques pour le marché car elles seraient destructrices de valeur. Et pour cause, la cible reste la même. L’assiette n’est pas élargie bien au contraire. La seule chose qui se passe dans ces cas c’est que les gens montent en gamme.
Aujourd’hui, l’enjeu est de s’inscrire dans une croissance par rapport à l’exercice 2014 dans une conjoncture, le moins que l’on puisse dire, difficile où les acheteurs reportent généralement leurs achats. Ceci étant, au sein de l’association des importateurs, la confiance reste de mise puisqu’ils assurent que les ventes du marché vont s’accroitre cette année. Elles se situeraient entre 125.000 et 127.000 véhicules cette année. Ces performances restent, cependant, bien en deçà des prévisions des opérateurs d’il y a 7-8 ans. Les espérances portaient alors sur un volume de vente annuel de 200.000 unités fin 2015.
Plusieurs facteurs sont à l’origine de cette situation commerciale du marché. D’abord le manque de visibilité économique qui reporte sine die l’acte d’achat auprès des ménages. Ensuite, l’effet décompensation des produits pétroliers lancé par le gouvernement Benkirane n’a fait qu’amplifier davantage les reports d’achat. Celle-ci sera accompagnée dès le premier décembre de la libéralisation complète des prix. Ce qui ne manquera pas d’impacter davantage les différentes motorisations en particulier l’essence.
A cela s’ajoute, la concurrence de l’informel qui n’arrange pas non plus la situation. La prolifération de garagistes VO qui importent même du neuf! Un circuit parallèle qui recourt à des subterfuges (sous-déclarations, trafic sur les caractéristiques techniques à l’homologation…). Plus étrange encore, ce type de commerce contourne aisément la taxe sur le luxe dont s’acquittent les concessions structurées, en plus de la TVA. Ce sont ainsi quelque 10 milliards de DH qui sont versés chaque année par la profession à l’Etat sous forme d’impôts. Le secteur emploie plus de 150.000 personnes.
Autre frein à l’achat, la taxe de luxe. Cette taxation (5%) qui concerne les voitures dont le prix démarre à partir de 400.000 DH hors taxe avec un plafond de 20% pour les véhicules de plus de 1 million de DH a créé un nivellement vers le bas du marché. Selon plusieurs professionnels, cette taxe a conduit à une mévente des modèles compris entre 600.000 et 800.000 DH. Pour contrecarrer cette mesure, la majorité des importateurs prennent carrément en charge une partie de la taxe (entre 33 et 50%). Certains vont même jusqu’à la supporter totalement. Tout est fait pour attirer les clients dans les concessions.

Le luxe se maintient bien tout de même

La Maroc s’affirme davantage comme nouvelle terre d’accueil pour la commercialisation de véhicules de luxe sur le continent africain. Cela confirme ainsi l’intérêt grandissant des grands constructeurs automobiles de luxe pour ce marché. Le dernier en date à avoir intégré le marché n’est autre que Bentley, la prestigieuse firme britannique. Le Hermès de l’automobile envisage de se frayer une place de choix sur ce segment, en particulier à travers son modèle SUV Bentayga qui fait déjà fureur avant même son introduction au Maroc. Il faut dire que les ambitions de Bentley sont de taille sur ce marché qui est déjà marqué par la présence de Ferrari et Maserati. Nous n’attendons plus Aston Martin qui avait annoncé son intérêt avant de se rétracter.

Téléchargé le document intégral « Les Cahiers de l’Emergence » sous format PDF

M.A.B.



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