jeudi 26 novembre 2015

Le prix des produits pétroliers sera libre dès mardi 1er décembre. L’Etat qui a accordé une période transitoire de 11 mois au secteur se retirera donc de la fixation des prix des hydrocarbures. La structure des prix réglementaire qui détermine les marges de distribution, le coût du transport ainsi que la rémunération du stockage disparaîtra à compter de cette date. Cette liberté est effective dans la loi depuis juin dernier, date à laquelle les hydrocarbures ont disparu de la liste des produits dont le prix est réglementé.
A partir du mardi 1er décembre, chaque société fixera ses tarifs en  fonction de ses coûts. « Il n’y aura pas de méthode commune. Les prix seront déterminés en fonction des frais engagés. C’est la concurrence qui va jouer ainsi que les offres au niveau des points de vente », souligne Adil Ziady, président du Groupement des pétroliers du Maroc. Les prix pourraient être différents au niveau des points de vente relevant d’une même compagnie. Ceux-ci pourraient tenir également compte des services annexes proposés aux clients par exemple. Mais les premiers mois de la libéralisation ne risquent pas de connaître de grands chamboulements. Le secteur ne s’attend pas à des écarts importants  de tarif entre sociétés ni par rapport aux prix pratiqués actuellement et qui constituent les niveaux plafonds. Surtout que tout dépend du cours du baril à l’international ainsi que du taux de change du dollar. Car une baisse du brent pourrait être contrebalancée par une hausse du dollar comme ce fut le cas pour la dernière quinzaine du mois d’octobre. Avec la  libéralisation, Youssef Naguib, responsable à BMCE Capital Market explique que «les sociétés pétrolières seront amenées à affûter davantage leurs armes contre les risques de variation du prix de la matière première et de dépréciation des stocks».
Ceci étant, une question reste posée: les prix vont-ils varier quotidiennement? A priori, plusieurs sociétés pétrolières comptent rester sur la formule de «la quinzaine» pour coller au cycle achat et d’écoulement du produit. «Le changement des prix au quotidien risque d’être difficile à pratiquer», confie un opérateur.
Avec la libéralisation, les rapports entre sociétés pétrolières et leurs franchisés vont changer. Les compagnies ne pourront pas leur imposer un prix de vente mais conseiller un tarif aux gérants des stations-service pour éviter tout dérapage.
Préparé depuis plusieurs mois, le libre jeu de la concurrence dans le  secteur pétrolier devrait  s’accompagner d’une augmentation des capacités de stockage. Dans la convention signée avec le gouvernement en décembre dernier, le secteur s’y était engagé.
Aujourd’hui, près de 600.000 tonnes sont prévues et ne pourraient être réceptionnées que dans 24 à 36 mois. Ce qui porterait la capacité du pays à 1,6 million de tonnes tous produits confondus représentant ainsi près de 45 jours de stockage. « Même si aucune obligation légale ne l’exige, le suivi du ministère de l’Energie oblige les sociétés pétrolières à maintenir des stocks supérieurs ou égaux à 30 jours», soutient Ziady. 

Les petites stations condamnées?

Khadija MASMOUDI
 



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