mercredi 26 février 2020

Pour le moment, la réserve globale des barrages s’élève à 48 milliards de mètres cubes contre 63,5 milliards au 24 février 2019. Mais les ouvrages à usage agricole affichent un déficit plus ou moins prononcé selon les régionsL’inquiétude règne dans le monde agricole. Subitement, la verdure qui caractérise nos campagnes a pris un coup d’arrêt. Faute de pluie, la croissance des plantes s’est ralentie et la couleur jaunâtre essaime ici et là dans les champs des céréales. C’est partout visible de part et d’autre de l’axe routier menant de  Casablanca vers le nord du pays.Pourtant, l’actuelle campagne agricole avait pris un bon départ caractérisé par des semis précoces. Avec l’utilisation, pour la majorité, des semences sélectionnées, le recours aux labours mécanisés et l’apport de fertilisants appropriés. Mais tous les efforts semblent s’évaporer face au manque de pluies.Du coup, la relance de la croissance économique attendue pour l’année 2020 risque de ne pas être au rendez-vous. L’espoir était fondé surtout sur la consolidation des activités autres qu’agricoles, sous l’effet, notamment, de la reprise de l’économie mondiale et du commerce international.Mais voilà que la crise du coronavirus remet tout en cause. Il en est de même pour les autres filières agricoles, en particulier l’arboriculture, le maraîchage et l’élevage. Sauf que la production agrumicole s’annonce cette année en forte baisse de 40% par rapport à la récolte précédente et l’élevage n’est pas non plus mieux loti.Actuellement, le bétail est bradé à des prix jugés au plus bas niveau par les éleveurs. Ceci, même pour des bêtes de qualité supérieure. Des veaux de race charolaise ou holshtein importés pour engraissement ou issus d’élevage laitier également de race pure.De source professionnelle, on signale que les prix de l’orge, du son et de la paille ont fortement augmenté. Et si le gouvernement ne se décide pas à lancer un plan de sauvetage du cheptel, il y a risque que le secteur de l’élevage soit pratiquement sinistré. «Pour l’heure, la seule alternative réside dans l’ouverture des champs céréaliers au bétail», ironise un agriculteur des Doukkala.Pourtant, le ministre de l’Agriculture Aziz Akhannouch avait annoncé le mois dernier, devant le Parlement, le déploiement d’un plan de sauvetage portant sur 600.000 quintaux d’orge à prix bonifiés. «Depuis, rien n’est effectif sur le terrain», constate cet autre éleveur de la même région. Et la situation paraît critique dans la plupart des régions agricoles. Ceci, après deux mois de pluies assez faibles, voire rarissimes.   Or, déjà le cumul pluviométrique à fin décembre 2019 affichait un déficit de plus de 37%: à peine 124,5 mm, au lieu de 199,5 mm à la même date de l’année précédente qui était aussi déficitaire. Selon le Centre royal de télédétection spatiale (CRTS), le couvert végétal a été marqué à la fin du dernier mois de l’année 2019 par une situation moyenne à faible dans la majorité des régions agricoles du Maroc. Excepté les régions de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma et Rabat-Salé-Kénitra où une amélioration a été observée au cours du même mois.La comparaison de la saison en cours avec celle de l’année dernière montre une situation globalement similaire à légèrement inférieure dans les régions de Béni Mellal-Khenifra, Marrakech-Safi et Souss-Massa. Mais depuis, la situation s’est encore détériorée avec deux mois pauvres en pluviométrie.Les mesures de la campagne Au lancement de la campagne en octobre 2019, tous les espoirs étaient permis. Du moins en ce qui concerne les mesures prises pour assurer l’offre en intrants nécessaires pour un bon déroulement de la campagne.En tête, le disponible en semences sélectionnées à des prix bonifiés. Au total, 2,2 millions de quintaux devaient être mis en vente. Les prix sont fixés à 175 DH/quintal pour le blé tendre, 195 DH pour le blé dur et 345 DH/quintal pour l’orge.La capacité de stockage devait être également renforcée à travers l’exploitation du nouveau centre de Berkane et la location d’entrepôts privés. Il en est de même du circuit de distribution via la signature de contrats avec des opérateurs privés pour passer de 350 à 500 points de vente.Autre intrant incontournable pour la hausse des rendements des céréales, l’engrais. Ce marché est approvisionné à hauteur de 680.000 tonnes. A l’instar des années précédentes, les fertilisants sont cédés aux agriculteurs à des prix préférentiels. Avec à la clé une utilisation rationnelle via l’exploitation des cartes de fertilité des sols. Celles-ci couvrent l’essentiel de la surface utile agricole, soit 8,7 millions d’hectares.A.G.



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