jeudi 27 février 2020

Nezha El Ouafi, ministre déléguée chargée des MRE, indique que son département tra­vaille sur un projet diversifié reposant sur l’institutionnalisation de l’offre, sa numéri­sation et l’orientation de l’action vers les jeunes. Des programmes éducatifs notamment l’enseignement de l’arabe, la mobilisation et le soutien du tissu associatif oeuvrant dans ce domaine sont aussi au menu (Ph. MAP)- L’Economiste: En quoi consiste la nouvelle approche du ministère en matière de communication avec les MRE, notamment envers les Maro­caines?- Nezha El Ouafi: La nouvelle ap­proche du ministère chargé des Maro­cains résidant à l’étranger et des affaires de la migration s’inscrit en parallèle avec les grandes mutations que connaît le monde. Elle vise à renforcer la conver­gence, l’efficacité et l’institutionnalisa­tion des programmes. Concernant les Marocaines du monde, le ministère a développé une approche qui vise à amé­liorer leur relation avec la mère-patrie. Cette approche a été mise en oeuvre par l’élaboration d’une nouvelle stratégie de communication 360°, qui intègre diffé­rents outils dont les réseaux sociaux, afin de toucher un large public surtout les jeunes MRE des nouvelles générations.Différentes actions sont program­mées à l’instar des rencontres de concertation et d’échange directs avec les Marocaines et Marocains résidant à l’étranger et dans les pays d’accueil, le lancement imminent de la nouvelle version multilingue du portail du minis­tère, la digitalisation des services et la réforme consulaire qui vise à améliorer l’attractivité des différents territoires et les nouveaux modèles des croissances socioéconomiques.- Comment encourager les dernières générations à privilégier leur pays d’ori­gine comme destination touristique?- Il est à préciser que près de 20% des MRE sont natifs de l’étranger, dont 70% âgés de moins de 45 ans. Constat qui nous oblige à développer et à améliorer nos modes d’action pour accompagner cette nouvelle génération transcontinentale, tout en renforçant leurs liens avec la mère patrie. C’est un axe majeur dans la straté­gie du ministère qui dédie un plan d’action spécial pour redynamiser les liens entre ces jeunes et le Maroc, avec une communica­tion ciblée «jeunes MRE».- A peine 3,9% des MRE sont atti­rés par l’investissement dans leur pays d’origine. Comment doper l’attractivité?- La convergence est primordiale pour réussir la gestion des MRE dans toutes ses dimensions, particulièrement celle de l’in­vestissement. A ce titre, une coordination est n cours avec les parties concernées pour faciliter et simplifier les procédures ainsi que la lutte contre les dysfonctionnements qui freinent l’investissement des MDM. La majorité d’entre eux étant orientés vers l’immobilier depuis trois décennies, nous travaillons via le fonds «MDM Invest» sur ce changement de paradigme. L’objectif est de faire des MDM un maillon fort dans la chaîne de valeur de l’investissement pro­ductif pour porter des projets et attirer des multinationales dans plusieurs domaines. Il s’agit d’établir une nouvelle vision et une identité qui soient adaptées aux chantiers ouverts dans notre pays. Plusieurs outils ont été mis en place. Il s’agit, entre autres, d’une cellule d’information et d’orien­tation, et d’outils dédiés consultables en ligne, ainsi que des programmes d’aide à la création d’entreprise. Les MRE qui sou­haitent investir au Maroc auront également à leur disposition des guides pratiques et la tutelle leur facilitera le contact avec l’ad­ministration.- Les Marocains du monde sont par­fois confrontés à d’énormes difficultés administratives. Que faites-vous pour défendre leurs dossiers et traiter leurs doléances?- Les doléances des MRE concernent plusieurs secteurs comme la justice, le code de la famille, l’immobilier… Ces doléances sont en constante augmenta­tion. Après l’adoption du décret du gou­vernement relatif à la plateforme des ré­clamations «chikaya.ma» qui impose une réponse dans un délai de 15 jours, nous avons travaillé sur un système complé­mentaire et intégré pour la réception et le traitement des plaintes dont une partie est digitale. Un portail dans le cadre de la plateforme «Chikaya.ma» sera dédié aux Marocains du monde. Ce portail classifiera les plaintes en vue de faire un bilan pério­dique et pouvoir, ainsi, rectifier le tir le cas échéant. Ainsi, la commission technique interministérielle tiendra ses réunions sur la base d’une vision claire basée sur des données concrètes. A notre niveau, nous avons déjà un système de réception et de traitement des plaintes.RepèresNombre de MRE diplômés (Bac et plus): Selon l’Organisation de coo­pération et de développement économiques (OCDE), dans les pays de cette organisation, moins d’un demi-million d’émigrés marocains sont diplômés du supérieur, soit 17 % du totalNombre de femmes parmi ces diplômés: Selon le même organisme, le nombre d’émigrées marocaines diplômées du supérieur était de plus de 180.000.Transferts des marocains du monde en 2019: 64.862 milliards de DH, (avec une légère baisse de 0,1% par rapport à 2018)/Source Office des changes 2020.Le pourcentage des MRE sur les 13 millions de touristes qui ont visité le Maroc en 2019: 5,9 millions avec une augmentation de 5% par rapport à 2018 (source observatoire national du tourisme 2020)Le pourcentage des femmes MRE: 31,7% (Source HCP 2020). Par ailleurs, l’étude de l’OCDE estime ce taux à 46%.Pourcentage par tranche d’âge: Les femmes sont relativement plus nom­breuses que les hommes dans la tranche d’âge 15 – 29 ans avec respective­ment 32,8% et 24,4% (Source HCP 2020).Les nouvelles destinations des MRE: Amérique du Nord,  Afrique, Pays du Golfe.Propos recueillis par Ali KHARROUBI



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