mardi 25 février 2020

Les pharmaciens déterrent la hache de guerre. Lundi 10 février, la Confédération des syndicats des pharmaciens du Maroc (CSPM) a organisé un sit-in devant le siège du ministère de la santé. A en croire Mohamed Lahbabi, président de la CSPM, cette action ne sera pas un one-shot. Une série d’actions est prévue par la confédération afin de reprendre le plan d’action convenu avec la Direction des médicaments et de la pharmacie (DMP), et de «tirer la sonnette d’alarme au sujet de plusieurs maux du secteur au Maroc». Résultat du travail d’une commission mixte, regroupant DMP et organismes représentant des pharmaciens, ce plan d’action a été présenté à M. Doukkali le 18 juin 2019, avant la nomination du nouveau ministre Khalid Aït Taleb. Pour relancer ce processus, la CSPM a adressé des demandes au nouveau ministre, sans suite. Selon M. Lahbabi, certaines actions ayant dû être effectuées au troisième et quatrième trimestres de l’année n’ont pas encore été faites. S’agit-il un désengagement de la part du nouveau ministre ? Ou de l’impatience de la part des professionnels pharmaciens ? Le temps nous le dira.
La liste des doléances est longue
Les syndicats des pharmaciens s’affolent. Pour cause, une déclaration imputée au ministre de la santé concernant les médicaments anticancéreux «qui ne doivent plus être vendus aux pharmacies, à cause de leurs prix très élevés». Si nous n’avons pas pu confirmer la véracité de cette déclaration, Mohamed Lahbabi affirme que c’est bien la goutte qui a fait déborder le vase. «Nous sommes restés bouche-bée face à cette déclaration. La loi 17-04 n’exclut aucun médicament du monopole pharmaceutique», s’alarme M. Lahbabi. Pour rappel, le 3 décembre 2018, la CSPM avait organisé un sit-in devant le ministère de la santé. S’en est suivi une réunion entre le ministre de la santé de l’époque, Anas Doukkali, et les différents organismes qui représentent les pharmaciens. Une commission mixte y a été créée pour traiter les revendications des pharmaciens. «Le ministre avait déclaré que toutes nos revendications étaient légitimes. Nous avons travaillé au sein de cette commission pendant sept ou huit mois jusqu’à ce que le dossier revendicatif ait été transformé en plan d’action», conclut Mohamed Lahbabi.
Un plan d’action, établi par la commission mixte citée (La Vie éco dispose d’une copie), comprend une batterie d’actions déclinées en une multitude de mesures. Parmi ces dernières, plusieurs devaient être réalisées avant la fin de l’année écoulée. C’est ce retard qui a probablement poussé les professionnels à réclamer la reprise du plan d’action. En tout cas, ces actions vont de l’application des dispositions de la loi 17-04, imposant le recrutement des pharmaciens responsables pour les cliniques privées, à la mise en place de l’ordonnance sécurisée en passant par l’intégration de la vaccination contre la grippe dans les missions du pharmacien d’officine. En termes de contrôle, des actions d’inspection devaient aussi êtres institutionnalisées avant fin 2019. Il s’agit d’intensifier les inspections des établissements pharmaceutiques, lancer les inspections des réserves des médicaments dans les cliniques et régionaliser l’inspection des pharmacies d’officines. Ces trois actions doivent être préparées d’abord par la formation des inspecteurs et la coordination entre les différentes régions.



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