vendredi 28 février 2020

Les assureurs éprouvent des difficultés à enrayer la hausse de la sinistralitéLa compagnie d’assurances a dégagé un bénéfice en hausse de 1% à 406 millions de DH en 2019. Mais les dirigeants ne sont pas ressortis très rassurés d’une année qui aura été une nouvelle fois une épreuve sur le plan opérationnel. La sinistralité continue de se dégrader dans le secteur, surtout dans l’automobile. «Nous n’observons pas une inversion de tendance», regrette Christophe Buso, directeur général de Saham Assu­rance.Individuellement et collectivement, les compagnies déploient des mesures pour avoir une connaissance plus fine de leur portefeuille et pour contrer la fraude. Mais les résultats ne sont pas encore très visibles sur les performances, sachant que l’acti­vité dommages en général pose beaucoup de défis aux assureurs puisque les branches maladies et accidents du travail sont struc­turellement déficitaires.Le ratio sinistres/primes Non-Vie (net de réassurance) de Sa­ham Assurance s’est dégradé de 2,3 points à 75,8%. Sans les mesures mises en place pour contrer la sinistralité dans l’automobile, il se serait davantage dégradé, estime le manage­ment. Très surveillé, le ratio com­biné dépasse 100% pour s’établir à 101,3%. Il s’est détérioré de 1,6 point.Face à la dégradation de la rentabilité, l’Autorité de contrôle des assurances a relevé les exi­gences de provisionnement pour amener les opérateurs à redresser la barre. Après les mesures prises en 2019, d’autres vont entrer en vigueur cette année notamment la provision pour risque tarifaire. Elle concernera les branches auto, maladie et accident du travail.Les compagnies pour lesquelles le ratio combiné sera supérieur à 100% devront constituer une pro­vision. Ce qui ne sera pas neutre sur leurs performances. Tout le monde de­vrait en constituer pour l’accident du travail. En revanche, les situations sont variées pour les autres catégories. A priori, Saham Assu­rance ne sera pas impactée par la nouvelle exigence, a laissé entendre le management.En dehors des activités assurantielles, les compagnies doivent aussi composer avec l’environnement de taux bas pour leur acti­vité de gestion d’actifs. L’implémentation de la solvabilité basée sur les risques et de possibles resserrements des règles liées à l’in­vestissement en actions et dans l’immobilier pourraient leur compliquer la tâche. «Cela va renforcer la nécessité de faire du résultat sur nos coeurs de métiers», indique Christophe Buso.Malgré la dégradation de la sinistralité, la situation est loin d’être chaotique dans le secteur. Le contexte va obliger les opérateurs à relever leur niveau d’exigence et aussi de s’adapter aux habitudes de consommation. En tout cas, la matière assurable continue de croître et la demande va augmenter à l’avenir avec la maturation du marché.L’année der­nière, Saham Assurance a réalisé un chiffre d’affaires de 5,4 milliards de DH en hausse de 3,8%. Les primes émises en assurance vie ont augmenté de 5,1% à 1,1 milliard de DH. Les revenus générés par le segment Non-Vie se sont accrus de 3,5% à 4,3 milliards de DH dont une hausse de 6,6% des primes automobile.F.Fa



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