lundi 9 mars 2020

Zineb Baiz El Kabbaj est présidente de Mentor’Elles Association (Ph. ZBE)Au-delà de la célébration des réalisations, des combats et des acquis, le mois de mars est généralement l’occasion de rappeler la faible participation des femmes à la vie économique, le plafond de verre que nous avons du mal à briser, l’inégalité dans l’accès aux droits fondamentaux… Ceci dit, et surtout parce qu’elles n’ont pas le choix, les femmes sont souvent obligées de créer leurs propres schémas alternatifs afin de contourner ces obstacles et se frayer leur chemin au sein de l’écosystème.Dans le marché du travail, les femmes sont généralement confrontées à une réelle solitude lors de phases clés de leur carrière, à savoir: les premières années dans l’entreprise, la première promotion, la réorientation professionnelle, l’entrepreneuriat, sans parler de la maternité. Conditions socio-culturelles oblige, elles ont rarement l’occasion de développer leur réseau, ou d’accéder à des opportunités hors des circuits officiels.Ayant moi-même vécu cette solitude après ma maternité, et en constatant que bon nombre de femmes de mon entourage y ont été confrontées, j’ai cherché à construire ce schéma alternatif. Et puis un jour, un 8 mars, lors d’un événement, j’ai découvert le pouvoir du Mentoring. Comment le fait d’être accompagné par un Mentor peut transformer une carrière, en donnant notamment accès à un retour d’expérience, un réseau et à de nouvelles opportunités.L’initiative Mentor’Elles est ainsi née en fin 2016 grâce à des femmes engagées et volontaires, et grâce à des hommes aussi qui nous ont soutenu, donné de leur temps et ont partagé leur carnet d’adresses. Après 3 ans et demi d’existence, notre association à but non lucratif est présente à Rabat et à Casablanca, regroupant une communauté de 140 Mentors et Mentees.  Au fil du temps, nous sommes arrivés à quelques constats:• L’apport du réseau et de la communauté est essentiel pour que chacun, femme ou homme, puisse tracer son chemin et faire ses choix en toute connaissance de cause.• La maîtrise de ses forces, qualités et axes de développement est essentielle pour construire un parcours en parfait alignement avec soi. En l’absence de cette maîtrise, certaines femmes peuvent constituer un frein à leur propre développement. Elles tendent ainsi à sous évaluer leur potentiel, démontrant une faible estime de soi, et finissent par se brider, voire se cantonner dans l’inaction.• Solliciter de l’aide, du soutien ou de l’accompagnement est difficile à envisager pour certaines. Néanmoins, il est nécessaire et est souvent bien accueilli.• Contrairement aux stéréotypes, quand les femmes font preuve de solidarité, de soutien et de bienveillance, elles brisent les schémas de compétition et modifient l’équation en créant un réel impact pour chacune.• Il est essentiel que les femmes aient accès à des rôles modèles diversifiés, concrets et proches de leurs réalités afin qu’elles puissent elles-mêmes se projeter.• Enfin, le développement et l’épanouissement des femmes ne peut se faire sans la contribution masculine. Qu’ils soient pères, époux, collègues, ou mentors, ils permettent de déchiffrer les codes et décrypter les non-dits.Tous ces constats ont contribué à la construction du modèle Mentor’Elles qui vise à créer un cadre propice à la potentialisation (empowerment) des femmes. Notre objectif est d’offrir un ensemble d’outils et de moyens favorisant ces choix. Les femmes ont ainsi accès à un programme de mentoring, des partages d’expérience, des sessions d’inspiration, au networking, ainsi qu’à des Master class portant sur des thématiques de développement personnel.Grâce à ce système alternatif, de belles rencontres se sont faites, permettant la création d’opportunités professionnelles. Il a également contribué à la construction d’une communauté solidaire, bienveillante et engagée.Par Zineb Baiz El Kabbaj 



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