mercredi 4 mars 2020

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé lundi que «des millions» de migrants se rendraient en Europe après l’ouverture des frontières. Ce qui risque d’accentuer la pression sur l’Occident. La Turquie accueille sur son sol plus de quatre millions de réfugiés et migrants, en majorité des Syriens.A la frontière entre la Turquie et la Grèce, plusieurs migrants continuaient d’affluer dans l’espoir de traverser, en dépit des mesures draconiennes prises par Athènes, dont les forces tirent des grenades lacrymogènes et utilisent des canons à eau, rapportent les médias étrangers. Samedi soir, l’ONU avait compté 13.000 personnes à la frontière gréco-turque.Une situation préoccupante pour l’Europe. «…Erdogan joue, hélas, avec le feu…», a déploré le ministre français des Finances, Bruno Le Maire. Selon les autorités grecques, 1.300 demandeurs d’asile ont réussi à gagner les îles égéennes entre dimanche et lundi. Un petit garçon est mort hier au large de Lesbos lors du naufrage d’une embarcation chargée d’une cinquantaine de migrants.Face à cette situation et pour montrer leur solidarité, les dirigeants des institutions européennes vont se rendre mardi 3 mars dans la zone frontalière côté grec, a annoncé la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Et la chancelière allemande a indiqué qu’elle «attendait que l’accord soit respecté». Angela Merkel avait piloté, côté européen, les négociations qui avaient abouti en mars 2016 à un accord migratoire controversé. Ankara s’y était engagée notamment à lutter contre les traversées illégales vers la Grèce en échange d’une aide financière.Le chef de l’Etat turc devait recevoir hier lundi le Premier ministre bulgare Boïko Borissov, dont le pays est frontalier de la Turquie. Ankara a aussi justifié l’ouverture des frontières avec l’Europe par son incapacité à faire face à une nouvelle vague migratoire. Ceci au moment où plusieurs personnes déplacées par une offensive du régime syrien à Idleb sont massées à la frontière turque.Alors que la Turquie multiplie depuis plusieurs jours les frappes de drones dans la région d’Idleb (Nord-Ouest), Erdogan a dit qu’il espérait arracher une trêve lors de discussions à Moscou jeudi prochain avec le président russe Vladimir Poutine. Après des semaines d’escalade, Ankara a annoncé qu’elle avait lancé une offensive d’envergure baptisée «Bouclier du Printemps» contre le régime de Bachar al-Assad, soutenu par Moscou.De son côté, le régime syrien a affirmé sa détermination à repousser l’offensive menée par Ankara, qui sera au cœur de la rencontre entre Erdogan et Poutine jeudi à Moscou. Le Kremlin a souligné pour sa part la «grande importance de la coopération entre Ankara et Moscou en Syrie, où le conflit a fait plus de 380.000 morts depuis 2011».Un défi européen«Le défi auquel la Grèce est confrontée face à l’afflux de réfugiés est un défi européen», a déclaré la présidente de la Commission européenne qui va se rendre aujourd’hui mardi à la frontière gréco-turque avec les présidents du Conseil et du Parlement européens, Charles Michel et David Sassoli. Ursula von der Leyen a reconnu que la Turquie était «dans une situation difficile en ce qui concerne les réfugiés et les migrants…». «…Mais il y a un accord en place, auquel nous nous tenons…», a ajouté la responsable européenne évoquant le pacte migratoire conclu en 2016 avec la Turquie. La Grèce s’est placée dimanche en état d’alerte maximale pour protéger ses frontières et a annoncé que toute nouvelle demande d’asile serait suspendue pour ceux y entrant illégalement.F. Z. T. avec agences 



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