lundi 9 mars 2020

Dina Kadiri, Docteur en droit public, professeure de Droit à l’UIR (Ph. DK)À l’avènement de l’Islam une série de recommandations puis -plus encore- des prescriptions poignantes viennent embellir le sentiment d’être femme et asseoir le sens d’être homme.La femme est honorée tout comme l’homme, à travers les textes divins. Mais la lecture humaine l’a opprimée et l’opprime sous le regard complice et silencieux de l’exégèse musulmane qui perd le contenu de son savoir quand elle foudroie et vide de sens le mes­sage et sa finalité en ne dénonçant pas les actions discriminatoires visant la femme. Celles-ci finissent par intégrer et habiter les mentalités, les maisons, et même les lois…Il a fallu attendre 2004 pour que le nouveau code de la famille soit rédi­gé sous l’égide du Souverain et enfin réaliser que le wali n’a jamais été une obligation en droit musulman et qu’il ne peut s’ériger en tuteur obligatoire ni despote…Que la dot permettait en ce temps barbare et patriarcal à la femme d’acquérir un bien et d’en dis­poser librement et n’a pas pour objec­tif de sceller un contrat entre tuteur et époux…Que de messages gangrenés de leur sens et détournés de leurs finalités…2004 pour que le divorce soit oc­troyé à la femme qui se libère d’une relation conjugale dont le fond est tout autre que le bonheur!Et, bien évidemment la doctrine musulmane a omis de le citer comme condition cruciale pour ce même lien et, de rappeler les termes par lesquels est désigné ce dernier: tendresse, com­passion, consultation, protection et non pas obéissance et soumission qui n’ap­partiennent pas à l’éthique musulmane mais à une interprétation fourvoyée des textes par certains …Le Prophète insistait pour dissoudre les mariages forcés il y a plus de 14 siècles … Qui s’est chargé de le rappeler et d’honorer sa mémoire? Tant de temps a-t-il fallu pour l’éveil? Et, encore…Enfin: Quand un texte divin porte la liberté et en donne du sens, le corrompre de ce même sens est en être indigne de lecture et d’interprétation.Aux femmes qui se sentent au­jourd’hui révulsées dans le sens de leur honneur et froissées dans leur dignité, il faut travailler, se réapproprier les finalités vraies, se refuser aux raccour­cis outrageux de cette belle révélation citée récitée mais si peu intellectualisée, contextualisée pour la félicité, but ultime de notre humanité.Par Dina KADIRI 



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