vendredi 6 mars 2020

Après 3 ans d’attente, le pro­gramme de développement régional (PDR) du territoire Fès-Meknès qui prévoyait un ensemble de projets visant la promotion de la compétitivité économique de la région, est revu à la baisse. D’un investissement prévisionnel de l’ordre de 33,8 milliards de DH, ce programme quinquennal tablait sur la réalisation de quelque 197 projets. Mais, la copie présentée, lundi dernier, à l’occasion de la session du mois de mars, a limité les ambitions. Décryptage.Après le rejet du PDR par l’Intérieur, Mohand Laenser a sabré des deux tiers le budget prévisionnel de la région Fès-Meknès… Priorité a été faite aux routes rurales, l’électrification rurale, l’eau potable et les projets sociaux (Ph L’Economiste)■ Une nouvelle feuille de route «réaliste et réalisable»Réalisme, priorité et rigueur. C’est ce qu’avait demandé le ministère de l’Inté­rieur aux Conseils régionaux (CR). Réunis en session ordinaire, lundi 2 juillet 2018, ces derniers avaient été sommés de révi­ser leurs plans de développement régional (PDR). Des plans qui totalisaient quelque 454 milliards de DH, soit une enveloppe «surréaliste» qui dépasse de loin le budget de l’Etat. En effet, l’exécution de ces plans devait démarrer un an après les élections communales et régionales de 2015. Tou­tefois, les concertations pour l’élaboration de ces PDR ont trop duré. A telle enseigne que sur les douze régions que compte le Royaume, dix avaient remis leurs feuilles de route, mais avec 2 ans de retard. Etant donné que le département d’Abdelouafi Laftit connaît bien les capacités financières des conseils élus, et surtout leurs moyens de fonctionnement, les PDR qui lui sont re­mis ne pourraient jamais être exécutés en 3 ans (2018-2021). D’où la note de recadrage adressée aux présidents de régions. Et il en a été ainsi pour la région Fès-Meknès qui a réduit des deux tiers sa proposition initiale. Désormais, son PDR table sur des inves­tissements de l’ordre de 11,19 milliards de DH au lieu de près de 34 milliards aupara­vant. C’est ce qui ressort en effet de la ses­sion du conseil régional tenue lundi dernier.■ 100 projets volent en éclatsNormal, si le budget est revu à la baisse, les projets le sont aussi. Ainsi, au lieu des 197 projets proposés initialement, les conseillers régionaux n’ont retenu que 97. Dans son compte rendu Mohand Laenser, président du Conseil, a noté que «la région contribuera à hauteur de 3,62 milliards de DH pour la réalisation de ces projets, élaborés suite à la définition des projets prioritaires inscrits dans le PDR, objet d’un contrat-programme entre l’État et la région». Mais, pourquoi avoir vu plus grand que sa taille au début? En fait, les élus avaient composé avec leurs ambitions, leurs espoirs et surtout les urgences. Parce qu’il y avait beaucoup d’attentes chez le citoyen, suscitées par la régionalisation avancée. «La publicité qui avait été faite montrait que c’est la bonne voie, mais ne disait pas aussi qu’il fallait y aller mollo, parce que tout ne tombe pas le même jour», déclarait Laenser, à L’Economiste. Ainsi, les régions ont préparé leur PDR sans contraintes. Certaines ont parlé d’une centaine de milliards de DH sur six ans. Et lorsque tout cela a été présenté, comme le prévoit la loi, au ministère de l’Intérieur, on s’est retrouvé avec un chiffre énorme de plus de 454 milliards de DH. Dans ce montant, les ressources propres des régions ne pouvaient dépasser une vingtaine de mil­liards de DH. Le budget des douze régions du Maroc devrait atteindre les 10 milliards de DH à l’horizon 2021, y compris les parts de l’investissement et du développement durable.■ Attractivité, réduction des déficits, recherche… en prioritésLes projets qui font partie du nouveau contrat Etat-Région, qui sera signé bientôt après approbation de toutes les parties, concernent l’amélioration de l’attractivité économique des espaces territoriaux de la région (4,25 milliards de DH), l’appui aux secteurs productifs, l’emploi et la re­cherche scientifique (3,79 milliards DH), la réduction du déficit social et des dispa­rités territoriales (2,2 milliards DH) et la valorisation du secteur culturel, des sites touristiques et la protection des ressources naturelles (938,49 millions DH).Pour aller vite, dès 2019, 57 marchés ont été lancés, dont 37 dans le domaine de la réduction des disparités spatiales et sociales dans le monde rural. «Nous avons procédé à l’ouverture des plis qui a concerné 52 marchés d’un montant global de 340 millions de DH dans plusieurs sec­teurs», ajoute le doyen des présidents de région. Selon lui, «les secteurs ciblés sont les routes rurales (29 projets pour 277,91 millions de DH), l’électrification rurale (6 projets-15,81 millions de DH) et l’eau potable (13 projets-30,59 millions de DH), ainsi que le secteur social (4 projets-14,82 millions de DH). Signalons que la région a procédé, en 2019, au transfert de 234,42 millions de DH à l’Agence régionale d’exécution des projets (AREP).Ceci afin de réaliser des projets dans ces mêmes secteurs et contribuer à la réalisation d’autres dans le cadre de 27 conventions de partenariat en débloquant 207 millions de DH. Ce qui a porté les investissements du conseil régional à 781 millions de DH.PartenariatLA session du 2 mars 2020 était aussi l’occasion d’approuver un certain nombre de conventions de partenariat. Celles-ci portent sur le plan d’orien­tation des zones logistiques sur les court, moyen et long termes, la coopé­ration pour la promotion de l’efficacité énergétique et le développement de l’utilisation des énergies renouvelables, en application de la stratégie énergétique nationale. D’autres conventions concernent l’extension de l’hôpital psychiatrique Ibn Al Hassan de Fès, l’assistance urbanistique liée aux études des plans de mise à niveau dans le monde rural et la délégation de la gestion de terrains de proximité. Signalons enfin que la région entend participer à la construction et l’entretien de la zone industrielle durable réservée aux usines intelligentes «Smart Factory». Ce projet vise à dévelop­per des activités industrielles et améliorer leur productivité en recourant aux concepts et outils de l’industrie «4.0», avec le soutien du Fonds des zones industrielles durables (FONZID).De notre correspondant permanent, Youness SAAD ALAMI  



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