mercredi 19 février 2020

Amine Zarouk est président de  la Fédération marocaine des technologies de l’information, des télécommunications et de l’offshoring (Apebi) et également DG d’Alten Maroc (Ph. AZ)- L’Economiste: La fonction informatique/électronique a été la plus demandée par le secteur IT en 2019 avec, à elle seule, 6.501 postes ouverts. Comment expliquez-vous cette tendance?- Amine Zarouk: Cela ne m’étonne pas que 20% des offres d’emplois soient destinées aux informaticiens. Au niveau de l’Apebi, nous estimons que cette demande est même supérieure à cela. Cette  pression sur les profils IT se fait sentir auprès des professionnels ayant entre 3 à 5 ans d’expérience. En revanche, là où le bât blesse, c’est auprès des seniors (entre 5 et 10 ans en entreprise). Sur cette catégorie, le Maroc n’est pas très compétitif. Les talents se raréfient, les rémunérations grimpent rapidement. Cela est dû, entre autres, à l’absence de  programmes de formation continue.- Quels sont les métiers sous haute tension dans les nouvelles technologies?- Actuellement, nous peinons à trouver des profils formés dans certaines technologies comme Devops, Fulls Stack Java, Python, Scrum Master… Ce sont là des compétences très rares sur le marché, qui ne sont pas forcément enseignées dans nos universités. Ces  technologies sont nouvelles et nous nous rendons compte que nos universités ne sont pas suffisamment agiles pour les intégrer rapidement dans leurs programmes qui restent figés. Pour faire face à cette pénurie, il ne faut plus attendre deux ans ou plus pour faire une demande à la tutelle pour créer un nouveau master dédié aux technologies émergentes, mais être plus rapide à l’avenir.- La rareté des ressources impacte fortement la rentabilité de la destination offshore. A combien estimez-vous le manque à gagner?- Quand une entreprise vise une destination offshore, elle recherche en premier lieu la disponibilité des compétences, la faisabilité technique et ensuite les tarifs. Ce triptyque est indispensable pour réussir un projet offshore. Certes, le Maroc a réussi à attirer plusieurs compagnies internationales, toutefois nous n’avons pas été préparés pour répondre à leur forte demande. Les entreprises aujourd’hui s’arrachent les talents et créent, de facto, une surenchère sur les profils. Nous sommes ainsi moins attractifs aux yeux des groupes étrangers. Il y a donc un réel manque à gagner, mais je ne suis pas en mesure de le quantifier pour le moment. Nous pourrons l’évaluer prochainement car nous mettons en place, au sein de l’Apebi, un Observatoire qui nous permettra d’étudier de plus près de tels cas.- Quels sont les leviers que vous comptez activer au sein de l’Apebi pour faire face à cette pénurie?- Nous avons dans nos projets le lancement d’un institut de formation. Ce dernier va être capable, grâce à une scalabilité de la formation, à former et reconvertir un nombre très important de profils. Nous sommes actuellement en phase de conception. Ce projet impliquera toutes les parties prenantes, à savoir le ministère de l’Industrie, de l’Enseignement, l’OFPPT avec lesquels nous travaillerons. Nous allons également synchroniser nos actions avec la Cité des métiers et des compétences, avons de lancer les programmes.Propos recueillis par T.E.G.



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