vendredi 21 février 2020

Le gouvernement conservateur britannique a dévoilé son nouveau système d’immigration à points post-Brexit. Il a été immédiatement fustigé. Pour obtenir un visa de travail à partir de l’an prochain, une fois terminée la période de transition du Brexit, il faudra présenter des compétences spécifiques, parler anglais et avoir déjà une proposition d’emploi avec un salaire minimum annuel de 25.600 livres (30.820 euros), excluant ainsi les travailleurs peu qualifiés ou peu rémunérés.Qualifiant ces réformes de fermes et justes, la ministre de l’Intérieur de Boris Johnson, Priti Patel, a fait savoir qu’elles faciliteraient l’obtention de visas pour les travailleurs hautement qualifiés. «Notre économie ne doit plus dépendre d’une main-d’œuvre bon marché en provenance d’Europe, mais se concentrer plutôt sur l’investissement dans la technologie et l’automatisation», a-t-elle déclaré dans le document détaillant les mesures, demandant aux employeurs de s’adapter.Le plan du gouvernement exige que chaque travailleur étranger accumule 70 points pour pouvoir obtenir un permis de travail. Il octroie un maximum de 20 points aux candidats qui gagnent au moins 30.820 euros par an et aucun point à ceux qui obtiendront le minimum requis de 24.600 euros. Vingt points iront à ceux qui feront preuve de compétences appropriées et vingt de plus à ceux qui parlent l’anglais à un niveau requis. Il met sur le même plan les citoyens européens et non-européens.Ces exigences ont suscité de fortes inquiétudes chez l’opposition et certains professionnels qui y voient un danger notamment pour le secteur de la santé ou l’industrie alimentaire. La Fédération de l’alimentation et des boissons s’est montrée inquiète d’une éventuelle pénurie au sein de métiers peu qualifiés comme «les assistants en boulangerie, les employés d’abattoir et tous ceux essentiels à toute une gamme de production de denrées alimentaires de base». La présidente du Syndicat national des agriculteurs, Minette Batters, cité par l’AFP, a prédit de «graves conséquences pour le secteur agricole où l’automatisation n’est pas encore une option viable». De son côté, l’opposition a dénoncé les mesures.«Ce système basé sur un niveau de salaire aura tellement d’exceptions, pour le NHS, les services sociaux et de nombreux secteurs du privé qu’il perdra son sens», a relevé pour sa part Diane Abbott, chargée de l’Intérieur au sein du Parti travailliste, principale formation d’opposition.En vigueur au 1er janvier 2021Ces mesures doivent entrer en vigueur au 1er janvier 2021, à l’issue de la période de transition qui a débuté après la sortie du Royaume-Uni de l’UE, le 31 janvier. Mais selon le petit parti europhile libéral démocrate, dix mois ne suffiront pas aux entreprises pour se préparer, risquant de provoquer «le chaos et la confusion».La Première ministre écossaise Nicola Sturgeon a dénoncé des procédures «dévastatrices» pour l’économie écossaise. Le gouvernement estime, lui, se conformer au message clair envoyé par le peuple britannique lors du référendum de 2016 qui a voté la sortie de l’UE. Le contrôle de l’immigration avait été l’un des grands thèmes de campagne. Ces mesures ne concernent pas les quelque 3,2 millions de ressortissants de l’Union qui auront demandé à résider en Grande-Bretagne avant la fin de la transition.F. Z. T. avec agences



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