vendredi 21 février 2020

Hicham Zanati Serghini, DG de la Caisse centrale de garantie (CCG), s’est fait jusqu’ici très discret. Pourtant, il est une pièce maîtresse du programme intégré d’appui au financement de l’entrepreneuriat, plus connu maintenant sous le label «Intelaka». Ce dispositif de financement et d’accompagnement s’appuie sur un Fonds, doté de 8 milliards de DH.L’Etat intervient à hauteur de 3 milliards de DH, et autant en provenance du secteur bancaire, à hauteur de 2 milliards de DH par an pour chacun des deux contributeurs. Le Fonds Hassan II pour le développement économique et social a rejoint le tour de table avec 2 milliards de DH.Ce financement est prévu sur une période de 3 ans. Ce qui a poussé le wali de Bank Al-Maghrib à dire qu’avec «la dynamique qui va s’enclencher, il est possible que ce fonds puisse s’autofinancer, avec peut-être des aides extérieures qui seront par la suite apportées». Abdellatif Jouahri milite pour que ce «compte soit pérenne, de façon à ce que ceux qui étaient petits et qui ont grandi, n’oublient pas ceux qui viennent après eux. Il est important de tendre la main pour continuer la grande marche».En tout cas, pour le suivi du programme «Intelaka», une gouvernance a été mise en place, avec «un suivi de manière fine et très rapprochée et un reporting mensuel des réalisations permettant un réajustement rapide en cas de besoin», a noté Serghini, lors de la grande rencontre initiée par le ministère de l’Intérieur lundi dernier (cf. notre édition du 19 février 2020). La population ciblée est large et des kits ont été élaborés.Les entreprises, dont le chiffre d’affaires ne dépasse pas 10 millions de DH, dans les cinq premières années, sont concernées. Tous les secteurs (industrie, commerce, services,…) seront touchés, à l’exception de la promotion immobilière. Les crédits accordés sont plafonnés à 1,2 million de DH, avec des taux historiques jamais atteints de 2% en ville et 1,75% dans le monde rural. Bank Al-Maghrib propose un refinancement à 1,25% et le Fonds Hassan II pour le développement économique à 0%. De plus, avec cette nouvelle approche, les sûretés demandées aux porteurs de projets ne sont pas personnelles. Elles sont uniquement sur les composantes du projet. Pour les frais de dossiers, ils sont gratuits.«Nous savons que les besoins en fonds de roulement dépendent des projets et des secteurs. L’idée est de donner de l’oxygène à la TPE qui se crée, sachant que le remboursement se fera sur 5 ans, une fois l’entreprise aura dépassé la période des difficultés et en cas de succès», a souligné Hicham Zanati Serghini, DG de la CCGPar ailleurs, la population ciblée est variée. Ainsi, en milieu urbain, elle est composée de TPE, jeunes porteurs de projets, jeunes entreprises innovantes, des auto-entrepreneurs, des PME exportatrices vers l’Afrique. En milieu rural, les mêmes profils qu’en ville, avec en plus des petites exploitations agricoles et des projets bâtis sur l’opération de Melkisation. Ces structures doivent avoir moins de 5 ans. Cette condition ne s’applique pas aux sociétés qui exportent vers le continent africain.L’offre de financement bancaire est encadrée. Il s’agit d’offres de crédits d’investissement et des crédits d’exploitation pour les primo-accédants. Quant à la garantie, elle comprend deux produits: Damane Intelak et Damane Intelak Al Moustatmir Al Qarawi.La quotité garantie est de 80% du principal, avec une commission de garantie de 0% et l’indemnisation one-short. Le mode d’octroi passe par un échange digital des données entre la CCG et les banques, avec une délégation aux banques, qui pourra adosser la garantie immédiatement.L’offre de financement prévoit un prêt d’honneur Start-TPE. L’éligibilité retient les entreprises d’un crédit d’investissement de 300.000 DH maximum, garanti par ces deux produits. Selon les conditions de Start-TPE, la quotité est de 20% du crédit éligible dans la limite de 50.000 DH, sans aucune sûreté et un taux d’intérêt nul.Quant au remboursement, il doit intervenir in fine après 5 ans en cas de succès. L’objet du prêt est le financement des besoins en fonds de roulement de démarrage (FDR). Le déblocage intervient après la réalisation de l’investissement.«Nous savons que les besoins en FDR dépendent des projets et des secteurs mais qui varient entre 10 et 20%. L’idée est de donner de l’oxygène à la TPE qui se crée, sachant que le remboursement se fera sur 5 ans, une fois l’entreprise aura dépassé la période des difficultés et en cas de succès», a noté Serghini.Comme indiqué par le ministre des Finances et le wali de Bank Al-Maghrib, la composante-accompagnement est essentielle dans ce dispositif. La finalité est de capter et de renforcer les chances de succès des projets financés à travers une offre adaptée en la matière. Quant à la gouvernance, elle est confiée au Comité régional de coordination et de l’accompagnement (CRCA), présidé par le CRI et comprenant des représentants de la Banque centrale, l’OFPPT, le GPBM, la CGEM, la CCG mais ouvert à d’autres partenaires, est-il indiqué. Son rôle porte sur la coordination, le suivi et les propositions de pistes d’amélioration de l’accompagnement en vue de faciliter l’accès au financement et la remontée d’informations au comité stratégique national.Le dispositif s’appuiera également sur les banques et les institutions publiques disposant de leurs propres structures d’accompagnement des porteurs de projets. Pour renforcer l’offre et densifier le réseau d’accompagnateurs, le dispositif prévoit deux mesures. Dans un premier temps, il s’agit de recourir aux réseaux professionnels établis. Dans une 2e phase, il faudra labéliser des acteurs du tissu associatif pour renforcer l’offre existante, a jouté le DG de la CCG.Comment ça fonctionne■ Cagnotte globale du Fonds: 8 milliards de DH. L’Etat intervient à hauteur de 3 milliards de DH, et autant pour les banques. Le Fonds Hassan II contribue avec 2 milliards de DH.■ Les entreprises concernées: tous les secteurs sauf la promotion immobilière, et dont le chiffre d’affaires ne dépasse pas 10 millions de DH, dans les cinq premières années■ La population ciblée: TPE, jeunes porteurs de projets, jeunes entreprises innovantes, des auto-entrepreneurs, des PME exportatrices vers l’Afrique en milieu urbain. En milieu rural, mêmes profils, avec en plus des petites exploitations agricoles et des projets bâtis sur l’opération de Melkisation.■ Existence des entreprises: moins de 5 ans. Cette condition ne s’applique pas aux sociétés qui exportent vers le continent africain.■ Les crédits accordés: plafonnés à 1,2 million de DH, avec des taux de 2% en ville et 1,75% dans le monde rural. Bank Al-Maghrib propose un refinancement à 1,25% et le Fonds Hassan II pour le développement économique à 0%.■ Sûretés exigées: pas de sûretés personnelles, uniquement sur les composantes du projet.■ Frais de dossiers: Gratuits.■ Offre de financement: crédits d’investissement et crédits d’exploitation pour les primo-accédants.■ Garantie: Elle comprend deux produits, Damane Intelak et Damane Intelak Al Moustatmir Al Qarawi.■ Quotité garantie: 80% du principal, avec une commission de garantie de 0% et l’indemnisation one-short.■ Mode d’octroi du financement: Echange digital des données entre la CCG et les banques, avec une délégation aux banques, qui pourra adosser la garantie immédiatement.Sensibilisation/formation des entrepreneursAvant l’obtention du financement, l’offre prévoit la sensibilisation/formation des porteurs de projets, la finalisation du business plan, l’assistance pour le montage du projet et l’accompagnement auprès de la banque. Après l’obtention du financement et du démarrage, il faudra prévoir les démarches de création, l’assistance lors de la réalisation de l’investissement et le suivi post-création sur 3 ans. Les candidats éligibles peuvent s’adresser indifféremment aux structures régionales comme les CRI, les réseaux d’agences bancaires, les structures de Bank Al-Maghrib, les antennes de la CGEM, les guichets régionaux d’accompagnement de l’OFPPT ou encore les centres d’affaires régionaux de la CCG.Quid de la com?Dans ce dossier stratégique, la communication a été quelque peu négligée. Les initiateurs de ce programme sont en train de rattraper le tir. C’est ainsi que Abdellatif Jouahri a annoncé la préparation de capsules de vulgarisation destinées au grand public. Pour lui, «l’opinion publique doit également porter ce projet royal. Par conséquent, ces spots seront en plusieurs langues, en arabe classique, dialectal, en amazigh, en anglais,… Nous essayons d’élargir au maximum la communication au sein de la société», a-t-il dit.Mohamed CHAOUI 



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