mercredi 19 février 2020

Le coup a été dur pour les habitants de Sebta. Ces derniers, habitués à recevoir du poisson frais du Maroc n’ont pas pu digérer le coup de l’interdiction de son passage à travers la frontière. La prohibition, en vigueur depuis quelques semaines, a lourdement impacté les marchés de Sebta, prenant au dépourvu l’enclave.Depuis que le Maroc a décidé de bloquer le couloir frontalier Tarajal II dédié aux passeurs de marchandises et interdire le transit de tout type de produit, Sebta vit sous très haute tension. Totalement asphyxiés, les commerçants mènent depuis des mois des mouvements de contestation criant au scandale. Et la situation ne risque pas de s’améliorer de sitôt, car une nouvelle interdiction vient de tomber: celle de la sortie du poisson frais du Maroc. Les habitants de Sebta se voient donc contraints de s’approvisionner de la péninsule, ce qui est évidemment beaucoup plus coûteux. Et pour couronner le tout, les visiteurs de retour au Maroc après leur journée ou leur week-end shopping, peuvent se voir confisquer par les autorités marocaines, le fruit de leurs achats personnels… Ces décisions ont porté un coup dur à Sebta, mais elles se répercutent aussi sur deux secteurs majeurs du nord du Maroc, le tourisme et l’immobilier balnéaire (Ph. Adam)Les marchands de la ville ont essayé de combler le manque en ayant recours au poisson frais originaire de Malaga, de l’autre côté du Détroit, mais les prix du transport ont renchéri cette denrée, de première nécessité pour les habitants espagnols de la ville.Cette décision intervient après une série de mesures prises côté marocain, à l’encontre du commerce transfrontalier que connaît la frontière avec Sebta dont l’une des plus dures a été la non réouverture du passage frontalier Tarajal II dédié aux passeurs de marchandises et l’interdiction du transit de tout type de produit de l’enclave occupé vers le Maroc avec une tolérance zéro, selon plusieurs témoins.Face à une telle situation, le gouvernement autonome de Sebta s’est tourné vers celui de Melilia. Une réunion au plus haut sommet était prévue ce lundi afin d’évaluer la situation et de décider des pas à suivre. Selon la presse espagnole, les deux villes pourraient prendre des mesures drastiques en matière de rétorsion comme par exemple interdire le passage des travailleurs frontaliers.Plusieurs centaines d’entre eux traversent la frontière chaque jour pour aller travailler à Sebta, un peu plus à Melilia. Déjà, la fermeture de la frontière au commerce et aux adeptes du shopping a été un coup dur pour la ville.Pour les établissements espagnols, il s’agit d’un véritable désastre économique qui menace l’ensemble du secteur commercial de la ville dont certains établissements ont déjà commencé à souffrir. C’est le cas des grandes surfaces qui ont vu leur nombre de visiteurs diminuer comme peau de chagrin.Les personnes désirant traverser la frontière dont une grande partie des touristes marocains ont déjà eu à souffrir depuis plusieurs mois de la lenteur du trafic, issu d’un excès de zèle au niveau du contrôle.La décision espagnole d’installer une zone de parking tampon avant de passer à la frontière n’a fait qu’amplifier les délais d’attente qui ont atteint ou dépassé les dix heures. Des décisions qui font prédire à de nombreux observateurs que la période du commerce transfrontalier, ‘trabando’ est bien révolue.De notre correspondant permanent, Ali ABJIOU 



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